ActuSF : Bonjour, Jean-Louis Fetjaine. Auteur de fantasy on vous connait pour vos séries Les Chroniques des elfes, Le Pas de Merlin et Les Reines pourpres. Pouvez-vous vous présenter ?
Jean-Louis Fetjaine : Ca résume bien le parcours. Je n’ai plus écrit de Fantasy depuis quelques années, c’est une sorte de retour aux sources, mais dans un genre un peu différent, puisqu’il s’agit ici de fantasy orientale
ActuSF : Votre roman Djinn sort le 13 avril 2017 aux éditions Fleuve collection Outre Fleuve, il prend pour cadre les croisades aux XIe et XIIe siècles. Pourquoi avoir choisi cette période de l’histoire ?
JLF : C’est une période extraordinaire, où tout semble possible. La Terre Sainte à l’époque de la première et de la deuxième croisade, c’est un peu le Far-West, quand des aventuriers de tous pays se taillent des royaumes et quand l’Occident découvre l’Orient. Durant cette période, les croisés Francs ne sont pas les seuls à conquérir la côte syrienne : leur ennemi principal est un autre peuple étranger et conquérant, les Turcs, qui à l’époque se taillent un empire immense. La reconquête arabe – qu‘on nomme alors sarrasins – commencera à la fin de la deuxième croisade, sous l’impulsion de Saladin.

ActuSF : Comment qualifiez-vous Djinn ? Est-ce une fantasy historique, d’une uchronie ou un autre genre ?
JLF : Ce n’est pas une uchronie, parce que tous les faits historiques relatés dans Djinn sont exacts, même les plus « romanesques ». C’est de la fantasy historique, comme l’étaient Le Pas de Merlin ou Les Reines pourpres, mais une fantasy qui est basée sur les créatures – anges, démons ou djinns – qui sont décrites dans le Coran, et donc qui n’ont rien de fantastique pour les croyants, mais sont au contraire bien réels.
ActuSF : Des batailles auront lieu entre les croisés, les turcs, les assassins, les byzantins et les sarrasins. Suivrons-nous un camp en particulier ?
JLF : les principaux personnages sont des Francs – je ne dirais pas des Croisés parce la plupart d’entre eux sont installés sur cette terre depuis des dizaines d’années déjà. Mon héroïne principale, la princesse Alix d’Antioche, est née à Jérusalem, d’un père Franc et d’une mère arménienne et n’a jamais mis les pieds en occident. Les autres personnages principaux sont Saïf Ibn Ammar, un seigneur de la secte des Assassins, et l’émir turc Zengi, gouverneur de Mossoul et d’Alep.
ActuSF : Pouvez-vous nous dire un mot sur le/les héros de l’histoire ?
JLF :Au centre du livre, il y a la princesse Alix, fille du roi Baudouin de Jérusalem et souveraine d’Antioche depuis la mort de son mari tué à la guerre contre les Turcs. Ce qui est incroyable, c’est que ses sœurs Mélisende et Hodierne vont se retrouver elles aussi à la tête des autres états latins : Mélisende deviendra reine de Jérusalem après la mort du roi Foulque, et Hodierne comtesse de Tripoli après, encore une fois, la mort – très suspecte celle-là – de son mari.
En contrepoint, on suit Renaud Mazoir – un personnage qui a vraiment existé, connétable d’Antioche et seigneur de la forteresse de Margat – puis son fils Martin, qui sera élevé et formé par les Assassins, qui étaient à l’époque les alliés des Francs.
ActuSF : Quelle place auront les Djinns et les anges dans ce livre ? Agiront-ils au premier plan ou plus en fond ?
JLF : Le fond du livre est le combat éternel qui oppose les anges aux troupes du Shaytan – démons, djinns et goules. Les djinns, selon le Coran, ont la capacité de prendre forme humaine et l’un d’eux a son destin lié à celui d’Alix mais aussi du jeune Martin…
ActuSF : Y-a-t-il un parallèle à faire entre les combats de cette époque et les problématiques de notre société actuelle ?
C’est bien sûr l’une des raisons qui m’ont poussé à écrire ce livre. Il y a incontestablement des collisions historiques entre cette époque – où s’affrontent sunnites et chiites entre Mossoul, Alep et Damas, avec les Francs à Jérusalem, la secte des Assassins vêtus de noir qui se font connaître par leurs attentats « terroristes », et Byzance qui joue le rôle de l’actuelle Turquie – et ce qui se passe aujourd’hui dans les mêmes lieux.
ActuSF : Organisez-vous des séances de dédicaces en 2017 ?
JLF : Je l’espère bien !
ActuSF : Y-aura-t-il une suite a Djinn ? Et avez-vous d’autres projets ?
JLF : Là encore, je l’espère bien ! C’est une histoire longue, qui peut se poursuivre à travers les croisades…