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Interview 2018 : John Scalzi pour La Controverse de Zara XXIII
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Interview 2018 : John Scalzi pour La Controverse de Zara XXIII

En plus de 20 ans d'activité sur le web, Actusf a rencontré de nombreux auteurs et autrices importants pour le monde de l'imaginaire. On vous propose régulièrement de relire ou de revoir certaines rencontres. Voici aujourd'hui une interview de John Scalzi datant de 2018 !

ActuSF : La Controverse de Zara XXIII (Fuzzy Nation) paraît en France chez L’Atalante. L’histoire débute sur Zara XXIII. De quel genre de planète parlons-nous ? Elle semble très précieuse, car une puissante compagnie, la Zarathoustra, la possède.
John Scalzi : Eh bien, la compagnie la possède car elle l’a découverte et en a pris possession – cela ressemble beaucoup au colonialisme européen du 15e au 19e siècle. Il existe des lois qui empêchent les humains de s’emparer de planètes occupées par des espèces sensibles, mais comme nous le voyons dans le roman, les humains essaient toujours de contourner ce problème. Pour ce qui est de son type : elle ressemble beaucoup à la Terre. Cela la rend très précieuse pour les besoins entrepreneuriaux de la Zarathoustra, car les ressources qu’elle peut y exploiter sont très proches de celles de la Terre, ce qui en fait évidemment des denrées très utiles.

ActuSF : Nous suivons Jack Holloway un prospecteur qui découvre une grande quantité de solaires. Qu’est-ce que c’est exactement ? Et c’est quand Jack Holloway préfère les garder pour lui plutôt que de les donner à la Zarathoustra que commencent ses soucis, n’est-ce pas ?
John Scalzi : Les solaires sont des gemmes qui sont créées durant le processus de fossilisation de créatures qui ressemblent à des méduses – je les imagines comme des opales. Pour ce qui est de Jack, ce n’est pas qu’il veut impérativement les garder pour lui, mais qu’il veut les vendre au meilleur prix à la Zarathoustra et il est prêt à user de magouilles légales pour parvenir à ses fins. Il en garde une pour son ex-petite-amie, mais il veut  tirer une fortune du reste. Du moins, au début.

"La compagnie la possède car elle l’a découverte et en a pris possession – cela ressemble beaucoup au colonialisme européen du 15e au 19e siècle"

ActuSF : Heureusement, son ex-petite-amie, Isabelle, l’aide. Qui est-elle ? Comment va-t-elle l’aider ?
John Scalzi : Elle est biologiste, et l’une des raisons pour lesquelles Jack et elle se séparent est que ce dernier ne témoigne, au début tout du moins, pas vraiment de respect pour le biome de Zara XXIII – il est venu exclusivement pour prendre ce qu’il peut prendre. Mais il fait ensuite une autre découverte, hormis les pierres précieuses, et c’est là que l’expertise d’Isabelle sera importante, non seulement pour l’aider à en apprendre plus sur cette découverte, mais en l’aidant également à comprendre la nature de cette dernière.

ActuSF : Jack Holloway rencontre aussi une étrange mais adorable créature chez lui. Que pouvez-vous nous en dire ?
John Scalzi : Eh bien, comme lesdites créatures se trouvent sur la couverture de la version US, je n’ai pas vraiment peur d’en parler. On les appelle les « Fuzzys » – Elles font la taille d’un chat domestique, mais marchent sur deux pattes et ont des pouces opposables. Elles sont adorables, intelligentes et semblent assez futées... mais déterminées jusqu’à un point qu'elles en deviendront l’un des objets du roman.

ActuSF : L’humour est toujours présent dans vos histoires et La Controverse de Zara XXIII n’échappe pas à cette règle ! Pourquoi faire appel à l’humour ? Pour mieux aborder des sujets sérieux, comme l’avidité, l’individualisme…John Scalzi : J’utilise l’humour car il y a beaucoup de situations drôles dans la vie de tous les jours et je crois que l’inclure rend la fiction plus réelle, même si l’histoire est globalement dramatique. De plus, je pense que les gens apprécient les personnages qui peuvent être drôlse, au bon endroit et au bon moment. Comme pour tout, il faut trouver un équilibre – si vous voulez faire rire tout le temps, ça ne marche pas en général. Et même si je pense que l’humour peut nous aider à parler plus facilement de sujets difficiles, je pense que l’on doit faire attention à son emploi – car l’humour peut aussi minimiser les sujets sérieux et ce n’est pas une bonne chose.

Les premières pages :

ActuSF : La Controverse de Zara XXIII est-il un roman indépendant ? Les aventures de Jack Holloway auront-elles une suite ?
John Scalzi : Ce que je dis généralement aux gens concernant les suites c’est : « il ne faut jamais dire jamais » – même si je ne prévois pas de suite à un roman, je n’exclue jamais la possibilité de retourner à un univers dans lequel j’ai déjà écrit. Ce retour dépend de beaucoup de facteurs : de mon intérêt, de la réception de cet univers et aussi de mes disponibilités. Pour l’heure, j’ai pas mal de projets sur le feu et une suite de Zara XXIII ne s’est pas encore frayée un chemin dans mon agenda. Ceci étant dit, j’ai bien une idée d’histoire pour une suite, donc, si je choisis de l’inscrire à mon agenda, elle sera prête.

ActuSF : Avez-vous des projets en cours ?
John Scalzi : J’écris des livres tout le temps ! J’ai deux romans à paraître cette année en anglais ainsi qu’une collection d’essais. Je travaille aussi avec Netflix à l’adaptation du Vieil Homme et la guerre, et j’ai quelques autres projets qui vont être adaptés au cinéma et à la télé. Nous verrons bien si cela continue.

Ce que je dis généralement aux gens concernant les suites c’est : « il ne faut jamais dire jamais »

ActuSF : Prévoyez-vous de venir en France bientôt ?
John Scalzi : Oui ! Les détails sont encore en cours de peaufinage et rien n’est encore confirmé, mais il y a de grandes chances pour que je sois en France en novembre, alors, restez à l’écoute !

Traduction des propos : Erwan Devos et Hermine Hémon

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