ActuSF : En 2017, vous êtes devenu le directeur de la collection Lunes d’encre chez Denoël, qui était précédemment dirigée par Gilles Dumay. Vous conservez cependant la direction Folio SF. Comment vont allez vous faire coexister ces deux collections ? Indépendamment, ou allez-vous créer des passerelles ?
Pascal Godbillon : Les passerelles existaient déjà. Beaucoup de titres parus en Lunes d’encre paraissent déjà en Folio SF, depuis la création de Lunes d’encre. Il n’y a donc aucune raison que cela change !
ActuSF : Qui compose aujourd’hui l’équipe de Lunes d’encre ? Y-t-il eu de nouvelles arrivées en même temps que la vôtre ?
Pascal Godbillon : Lunes d’encre bénéficie du soutien de l’ensemble des services de Denoël : l’attachée de presse, la chargée des relations libraires, le service fabrication, la comptabilité, le commercial/marketing, etc. En revanche, d’un point de vue éditorial, je suis seul à m’occuper de la collection. Mais grâce à toute l’équipe, heureusement, je trouve le temps de dormir !
ActuSF : Concernant la ligne éditoriale de la collection, quelle direction allez vous prendre ? Celle de la continuité de votre prédécesseur ?
Pascal Godbillon : Disons qu’il y aura... un changement dans la continuité ! Bien évidemment, nous continuerons à publier les auteurs qui ont fait de Lunes d’encre ce qu’elle est, à commencer par Christopher Priest dont le nouveau roman paraîtra au second semestre. Je l’avais annoncé sous le titre Une histoire américaine, mais il s’intitulera finalement Conséquences d’une disparition. Et je compte bien continuer à publier Ian McDonald, Jo Walton, Laurent Kloetzer, Robert Charles Wilson, Romain Lucazeau, Raphaël Eymery... Pour autant, inévitablement, j’intégrerai de nouveaux auteurs à la collection et je ferai ces choix avec ma sensibilité, mes goûts.
"Il y aura... un changement dans la continuité !"
ActuSF : Est-ce votre arrivée va s’accompagner de changements comme par exemple de nouveaux formats de livres, une nouvelle charte ou orientation graphique une nouvelle politique pour les livre numérique, nouveau site … ?
Pascal Godbillon : Les éditions Denoël, dans leur ensemble, viennent de changer de charte graphique. Lunes d’encre en bénéficie également, on ne va donc rien changer d’autre pour l’instant. J’ai relancé un blog (http://lunesdencre2017.eklablog.com/) sur lequel j’essaie de relayer le plus d’informations possibles, mais cela prend un peu de temps et il n’est pas aussi... étoffé que je l’aimerais, mais il a le mérite d’exister !
La couverture américaine de Autonomous d’Annalee Newitz
ActuSF : Garderez-vous toujours une place pour les auteurs français dans la collection ? Ou même leur accordez-vous une place plus importante peut-être ?
Pascal Godbillon : Les auteurs français ont toute leur place en Lunes d’encre, au même titre que tous les autres. Un bon roman est un bon roman, peu importe la nationalité de son auteur. Même si, évidemment, mes connaissances linguistiques limitent forcément mes choix. Mais, le français, ça va, je le lis un peu... Enfin, suffisamment pour donner le change ;-)
"Les éditions Denoël, dans leur ensemble, viennent de changer de charte graphique. Lunes d’encre en bénéficie également"
La couverture américaine de Rétrograde, de Peter Cawdron
ActuSF : Un point sur les parutions à venir. Quels vont être les temps forts de la Lunes d’encre en 2018 ? De nouveaux grands noms de l’imaginaire vont apparaitre au catalogue peut-être ?
Pascal Godbillon : La parution de Station : La chute, en janvier, marquait l’arrivée d’Al Robertson en France. Et, si j’en crois l’accueil critique qui a été réservé au roman, je ne sais pas si c’est un grand nom, mais ça se présente plutôt bien pour Al ! Les lecteurs français auront la chance de le rencontrer aux Imaginales, fin mai. La suite de Luna, de Ian McDonald, était très attendue et semble ne pas décevoir. En avril, paraîtra Dans la toile du temps d’Adrian Tchaikovsky. Un grand roman de SF, qui a reçu le prix Arthur C. Clarke. Et je peux d’ores et déjà annoncer que Lunes d’encre publiera, sans doute l’an prochain, Dogs of War, un autre roman de SF d’Adrian, quoique très différent. Ensuite, en juin, nous aurons le premier roman d’Annalee Newitz, Autonome, qui figure parmi les finalistes du prix Nebula. Quant au second semestre, outre Christopher Priest, il y aura également Ninefox Gambit de Yoon Ha Lee, qui a reçu le prix Locus du meilleur premier roman et a fini troisième du prix Hugo, rien que ça ! Et, enfin, Rétrograde, de Peter Cawdron, un thriller SF sur Mars.
La couverture américaine de Ninefox Gambit de Yoon Ha Lee
