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Interview Alexandre Marcinkowski
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Interview Alexandre Marcinkowski

Actusf : Pourquoi avoir choisi la SF ?
Alexandre Marcinkowski : La SF m’intéresse, tout simplement ! J’avais envie de développer une collection qui traite à la fois de la fiction, de l’art et des essais de science-fiction , ces deux derniers domaines sont un peu délaissés par les éditeurs de science-fiction : on en voit peu, tout compte fait ! Sur ce plan là, Piranha me laisse une grande liberté de mouvement, et c’est autour de ces trois axes que j’ai structuré la collection Incertain Futur.

Actusf : Pourquoi votre choix s’est porté sur Charles Stross, dans un premier temps ?
Alexandre Marcinkowski : C’est un roman intéressant et je pense qu’aujourd’hui les gens sont mûrs pour en comprendre la portée. J’entends par là que le développement technologique est tel que le roman, dans une moindre mesure, peut entrer en résonnance avec ce que nous vivons ou ressentons aujourd’hui. Bien évidement dans Accelerando on est dans la démesure technologique la plus totale ! C’est d’ailleurs le but des romans de sf, d’extrapoler le réel, de partir parfois dans le gigantisme et le roman de Charles Stross s’inscrit dans cette veine. D’autre part, chose rare en science-fiction, la dimension économique est abordée, même si ça n’en fait pas non plus un roman tourné sur l’économie.

Actusf : C’est un futur un peu déprimant, quelque part, avec l’économie qui régit les relations humaines…
Alexandre Marcinkowski : Déprimant, je ne sais pas, mais la SF est assez pessimiste en règle générale, je me souviens d’une discussion en ce sens avec un auteur de SF. Le genre permet la mise en scène de toutes nos peurs et angoisses sociales, et dans le cas d’Accelerando, démanteler tout le système solaire par des nano-machines auto-réplicantes puis de le dupliquer dans des méga-ordinateurs, vivre dans des simulations, c’est complètement fou comme idée…

Actusf : Ce foisonnement d’idée, c’est ce qui qualifiera la collection ?
Alexandre Marcinkowski : Pas forcément… pour ce roman en particulier, comme je le disais plus tôt, je trouve qu’il entre en résonnance avec notre époque, les autres ne seront pas forcément pareils… Et puis comme le montre le nom de la collection, c’est aussi en référence au principe d’Heisenberg, selon lequel rien n’est déterminé, donc pas de limites aux univers qu’on pourra explorer !

Je souhaite faire des livres soignés, me différencier de ce qui se fait ; et vous avez pu le constater pour Accelerando, une deuxième (rough de l’illustrateur) et une troisième (datavision) de couvertures bien particulières, on y trouve aussi un glossaire, une postface, le tout est vu comme une aide au lecteur. Je souhaite que celui-ci ait toutes les clés en main pour apprécier au mieux chaque ouvrage.

C’est comme ça que je conçois le livre, avec un enrichissement par du visuel ou du texte. J’ai voulu me démarquer et rendre visible cette nouvelle collection, mais aussi cette très jeune maison d’édition. Toutes les fictions auront quelque chose de singulier.

Actusf : Vous envisagez de sorti des ouvrages d’autres sphères culturelles, Chine, Inde ?
Alexandre Marcinkowski : Indienne, chinoise, japonaise, pas uniquement la sphère anglo-saxonne, si je trouve que c’est intéressant, je m’autorise tout !

Actusf : Pas de limites en somme ?
Alexandre Marcinkowski : No limit ! Tout à fait !

Merci pour cet entretien !

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