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Interview K. W. Jeter
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Interview K. W. Jeter

Actusf : Nous connaissons tous votre lettre au magazine Locus. Pouvez-vous nous dire pourquoi aviez-vous écrit ce courrier ?
K. W. Jeter : Cette lettre était un trait d’humour. À l’époque, il y avait tout un tas de mouvements utilisant « punk » comme suffixe et c’était pour un peu m’en moquer plus que toute autre chose. Beaucoup de ces mouvements ont aujourd’hui d’ailleurs disparu. Plus personne n’utilise le terme « splatterpunk » par exemple. Mais le mot « steampunk » semble faire preuve d’une longévité intéressante.
 
 
Actusf : Pouvez-vous nous décrire un peu l’ambiance entre vous, Powers et Blaylock alors que vous étiez en train de travailler sur vos romans steampunk ? Y avait-il beaucoup de discussions ? Une ligne directrice ?
K. W. Jeter : Ça n’a pas été vraiment un processus collaboratif, du moins pas de mon côté. Je suis plutôt solitaire dans mon travail et je ne parle jamais de ce sur quoi je travaille à un moment donné. Donc non, nous n’avions pas de ligne directrice.
 
 
Actusf : Il y a beaucoup d’humour dans Machines infernales. Pourquoi donc ? Pensiez-vous que la science-fiction était trop sérieuse à l’époque ?
K. W. Jeter : La science-fiction était trop sérieuse à l’époque et l’est toujours aujourd’hui. C’est un genre qui se complaît dans une profondeur en carton-pâte et ça ne m’intéresse pas du tout. Au moment de l’écriture des Machines infernales, j’avais l’impression que les gens me considéraient comme une sorte d’auteur beaucoup trop sérieux. J’ai donc voulu faire quelque chose de plus léger et amusant pour changer cette image.
 
 
Actusf : Les Voies d’Anubis, Homunculus et Machines infernales sont des romans si différents les uns des autres et en même temps fondateurs pour le steampunk. Qu’est-ce qui les relie ?
K. W. Jeter : Je ne vois d’autre lien que la période historique. Mon opinion est que les gens font une erreur considérable en essayant de nous uniformiser Powers, Blaylock et moi-même dans le but de faire de nous les précurseurs d’un quelconque « mouvement ». Les livres sont différents, les auteurs sont différents, pas de projet commun.
 
 
Actusf : Lisez-vous de la littérature steampunk ?
K. W. Jeter : De temps en temps. Certainement moins que je ne le devrais.
 
 
Actusf : Quelle est votre vision du steampunk aujourd’hui ?
K. W. Jeter : Très créatif, ingénieux, mais il plane le danger de réutiliser les mêmes éléments trop souvent.
 
 
Actusf : Qu’est ce que cela fait d’être considéré comme le père d’un mouvement si prolifique ?
K. W. Jeter : J’ai l’impression qu’une grande erreur a été commise. Je ne suis le « père » d’aucun mouvement. J’ai juste inventé un mot qui a caractérisé un fantastique corpus de textes littéraires qui aurait certainement existé sans moi.
 
 
Actusf : Est-ce que votre définition a évolué au fil des ans ?
K. W. Jeter : Non, pas vraiment. Les gens font des choses variées sous l’étiquette steampunk ce qui est en même temps bien et inévitable.
 
 
Actusf : Pouvez-vous nous dire deux mots sur votre prochain roman steampunk Fiendish Schemes ?
K. W. Jeter : C’est la suite des Machines infernales. On retrouve les mêmes personnages quelque temps après la fin du livre. C’est un roman léger, plein d’inventions victoriennes et de conspirations tordues et invraisemblables. Mais il y aura aussi un aspect plus sombre, une réflexion sur les connexions entre notre monde et celui du livre. Je me suis amusé à l’écrire. J’espère que les lecteurs l’apprécieront.

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