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Interview d'Andreas Eschbach
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Interview d'Andreas Eschbach

Actusf : Comment est née l’idée de la série qui commence par Black*Out ?
Andreas Eschbach : Black*Out est venu d'une manière différente de d'habitude. Au début, je n'avais en tête que l'image avec laquelle le livre commence : un jeune homme qui observe de la fenêtre d'une voiture un scorpion marcher vers un désert. Puis j'ai su que ce jeune homme était équipé dans son cerveau d'une puce électronique. Tout s'est développé à partir de là.
 
Actusf : Comment voyez-vous Christopher ?
Andreas Eschbach : Christopher est un "nerd", passionné par les ordinateurs et l'informatique, mais socialement handicapé – et il est une sorte de "super nerd", un héros dans la sous-culture des "hackers", une légende pour les pirates informatiques depuis un grand coup qui lui a valu le surnom de "Computer Kid". Il maîtrise des systèmes informatiques de n'importe quel type – ce qui lui donne un certain pouvoir –, mais il est démuni face à ses problèmes personnels. Au cours de l'histoire, il doit apprendre l'amour... C'est aussi une des questions de la trilogie : qu'est-ce que l'amour, à l'heure de l'interconnexion permanente ?
 
 
Actusf : Votre roman parle une nouvelle fois de la technologie et de son influence sur l’être humain. Qu’est-ce qui vous intéresse dans ce thème ?
Andreas Eschbach : Ce que m'intéresse, c'est toujours l'avenir de l'humanité. Et l'évolution rapide de notre technologie est une des forces les plus importantes qui vont définir notre avenir.
 
 
Actusf : Est-ce que vous avez envie avec votre roman de tirer une sorte de sirène d’alarme ?
Andreas Eschbach : Je ne crois plus qu'un roman a le pouvoir ni de changer quelque chose, ni d'alerter vraiment ceux qui prennent les décisions importantes. Si j'arrive à transmettre un point de vue différent, je serais déjà content.
 

Actusf : Christopher a piraté le système bancaire international. Vous êtes-vous inspirés de l’actualité ?
Andreas Eschbach : Non, c'était une idée ancienne qui me semblait ne pas être assez forte pour porter tout un roman. Au début, je l'ai utilisée pour justifier la réputation de Christopher, mais en écrivant le premier tome, je me suis rendu compte que cela devait jouer un rôle important dans la trilogie. Mais ça, on ne va le savoir que dans le troisième tome.
 
 
Actusf : Qu’est-ce que “la Cohérence” ?
Andreas Eschbach : Difficile à dire en quelques phrases. Cela m'a pris la moitié du premier tome pour l'expliquer. La Cohérence est la totalité de tous les cerveaux qui sont directement connectés électroniquement entre eux. C'est une sorte d'Internet des cerveaux si vous voulez. L'effet, c'est qu'on perd son individualité, sa personnalité, parce que l'esprit personnel s'amalgame avec tous les autres esprits, et le résultat est un esprit commun, un esprit énorme : la Cohérence. Le mot vient de la cohérence de la lumière dans un rayon laser. C'est la multiplication des forces lorsqu'elle est en phase avec toutes les autres.
 
 
Actusf : En terme de style, est-ce qu’un thriller est difficile à écrire ? Quels sont les pièges que l’écrivain doit éviter ?
Andreas Eschbach : Evidemment, c'est une question d'individu. Pour ma part, je suis chez moi quand j'écris un thriller. C'est ma langue maternelle. J'aime créer des mystères, j'aime échafauder des conspirations, j'aime survolter l'expérience de lecture… Des pièges… oui, il y en a beaucoup. Le premier commandement est : Tu ne t'ennuieras point. Il faut surtout éviter des explications longues et inutiles, des scènes qui ne sont pas nécessaires, des ralentissements dans le flux d'événements, etc.
 

Actusf : Que pouvez-vous nous dire d’Hide*Out qui vient de sortir ? A quoi doivent s’attendre les lecteurs ? Et avez-vous déjà des pistes à leur donner pour le troisième tome ?
Andreas Eschbach : Bien sûr, le deuxième tome prépare toutes les pistes pour le grand final. Mais le roman a aussi sa propre histoire à raconter. Christopher et ses amis apprennent que la Cohérence est plus intelligente qu'ils l'ont estimé et que la victoire dans le premier tome était en fait un piège. Une chasse sans pitié commence – mais le vrai défi pour Christopher, c'est la nécessité de s'appuyer sur l'amitié de quelqu'un, de faire confiance à quelqu'un d'autre dans un moment critique !
 

Actusf : Des Milliards de tapis de cheveux a désormais plus de 15 ans. Avec le recul, quel regard portez-vous sur ce livre ?
Andreas Eschbach : Bon, le premier roman qu'on a publié sera le favori pour toujours.
 
 
Actusf : Dernière question, quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Andreas Eschbach: C'est une question qu'on pose toujours, bien que la réponse soit toujours la même : j'écris le prochain roman – et je me drape de silence jusqu'il soit terminé. 

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