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Interview d'Erik L'Homme
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Interview d'Erik L'Homme

Actusf : Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture ?
Erik L'Homme : J’ai toujours été un garçon rêveur, un dévoreur de livres, plus à l’aise dans l’imaginaire que dans le réel. C’est en classe de sixième, penché sur ma première rédaction, que j’ai eu une révélation. J’ai compris à cet instant précis que l’écriture serait mon truc à moi. Je crois que c’est dans l’enfance que l’on retrouve ce qui fait l’adulte qu’on est devenu !
Par la suite, le torrent de la vie et d’autres rêves m’ont entraîné dans d’interminables études, de longs voyages et des galères incertaines, mais je n’ai jamais cessé d’écrire. Cette passion de jeunesse s’est renforcée au fil des années et est vite devenue un besoin dévorant. L’écriture permet de prendre un étonnant recul sur les choses et sur soi-même.

Actusf : Fantasy, science-fiction, fantastique… Vous êtes très éclectique, mais quel est parmi ces trois genres, celui dans lequel vous êtes le plus à l’aise ?
Erik L'Homme : Je préfère prendre la question à l’envers… En effet, même si j’adore la SF, c’est le genre dans lequel je suis le moins à l’aise. Je m’y sens extérieur, étranger ; un astronaute condamné à regarder l’univers à travers son casque, sans pouvoir sentir, entendre ou toucher. Au contraire, je suis en Fantasy comme chez moi. Ma formation de médiéviste ? Mes lectures adolescentes ? La proximité des contes et légendes que j’aimais entendre, enfant, avant de me coucher ? Quant au Fantastique, c’est encore autre chose. Je vis dans un monde que j’ai moi-même réenchanté et je vois volontiers le surnaturel, la folie, l’irrationnel, partout.
 
Actusf : Quelles sont vos influences ?
Erik L'Homme : Elles puisent dans la BD (de Strange à Corto Maltese, passant par Tintin, Rahan ou la Quête de l’Oiseau du temps), les livres forcément (Tolkien, Vance, Bordage, Martin, Hobb, Feist, pas assez de place pour la liste), les films (Scott, Burton, Boorman, Jarmush, Malik, même remarque que pour les livres) ; l’Histoire, également (je suis historien de formation) et les voyages. Sans oublier les jeux de rôle qui tenaient une place importante quand j’étais au lycée.

Actusf : Comment est né ce projet avec Pierre Bottero ?
Erik L'Homme : D’une envie que nous avions depuis plusieurs années, sans cesse repoussée à cause de nos agendas respectifs. Celle de mêler nos imaginations et de passer du temps ensemble. D’écrire sérieusement sans se prendre au sérieux. De nous amuser avec les sonorités de la Bit Lit émergente et de proposer une partition, sans prétention révolutionnaire, mais qui serait la nôtre !

Actusf : Pourquoi deux éditeurs ?
Erik L'Homme : Parce que Pierre et moi sommes deux samouraïs… L’idée de départ était celle d’une Association (entre deux auteurs, deux personnages, deux imaginaires). Il aurait été inconcevable que les éditeurs auxquels  nous restons fidèles ne s’associent pas également ! S’ils avaient refusé, nous aurions laissé tomber.

Actusf : Les deux premiers récits sont très rythmés : beaucoup d’action, de références à l’imaginaire… Est-ce que ce sera la marque de fabrique de A comme Association ?
Erik L'Homme : La marque de fabrique était surtout le binôme que nous formions… Et qui transparaît dans les quatre premiers tomes, ceux qu’on a eus le temps d’écrire ensemble. Nos personnages s’y rencontrent, se croisent, apportent des réponses et laissent derrière eux de nombreuses interrogations. Ensuite, plus que l’action, c’est à mon avis le recul et le décalage, l’humour et les références – comme autant de clins d’œil – qui confèrent au récit sa musique particulière.
 
Actusf : Combien de tomes sont-ils prévus ? La structure particulière de la série vous a-t-elle contraint à changer votre façon d’aborder l’écriture ?
Erik L'Homme : Nous avions prévu d’écrire treize tomes. Six de Pierre, six de moi et le dernier à quatre mains. La série devait fonctionner sur un rythme binaire. Je ne reviens pas sur le : deux auteurs/deux personnages/deux éditeurs ! La parution également suivait le principe du deux-fois-un : deux livres-miroirs paraissant en même temps. Avec la disparition de Pierre, il ne restera plus qu’un auteur, un personnage, un livre pour chaque échéance et huit volumes ; mais toujours deux éditeurs.

Actusf : Quels sont vos projets ?
Erik L'Homme : Terminer la série ! Il me reste encore les tomes 7 et 8 à écrire. Ça peut paraître rien mais c’est beaucoup quand on se retrouve seul après avoir été deux…

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