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Interview d'Olivier Hug
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Interview d'Olivier Hug

Actusf : Tout d'abord pour commencer, on vous connaît encore assez peu, parlez-nous de votre parcours en bande dessinée ? Qu'est-ce qui vous a amené à scénariser cet album ?
Olivier Hug : A vrai dire, c'est la première série de bande dessinée que je fais. J'ai passé un diplôme de BD en 84, mais je n'avais jamais travaillé dans ce domaine, d'autres étant bien meilleurs que moi en dessin. J'ai surtout travaillé avec Gallimard et Hachette sur une centaine de bouquins pour la jeunesse, puis j'ai créé une maison d'édition, les Editions du Yéti, spécialisée dans la jeunesse et dans le jeu, mais toujours côté scénario. Je suis un fan de jeu de rôle et de fantasy, mais je trouve qu'il y a peu de surprise dans ces deux domaines. J'avais envie de créer une série qui prendrait le lecteur au dépourvu et qui transformerait les mythes déjà bien établis.

Actusf : Y'a-t-il des auteurs ou des dessinateurs, ou des albums qui vous aient marqué et donné envie de faire ce métier ?
Olivier Hug : Je n'ai jamais lu de BD européenne, mais je crois avoir lu tout ce qui existait en comics.

Actusf : Comment avez-vous rencontré Denis Médri et comment en êtes vous venu à travailler ensemble ?
Olivier Hug : Au risque de vous décevoir, je dois avouer n'avoir jamais rencontré Denis. Nous avons travaillé à distance et par traducteur interposé, avec l'aide, bien entendu, des directeurs littéraires des Humanos. Mais je suis fasciné par le résultat, jamais je n'aurais pu rêver meilleur collaborateur.

Actusf : Comment est né le projet Sans Dieu ?
Olivier Hug : Sans Dieu était au départ un roman, et mon travail chez les Humanos m'a amené à envisager le projet sous l'angle de la BD. Comme je vous l'ai dit, je suis un fan de jeu de rôle et j'ai créé Sans Dieu afin de faire jouer mes amis.

Actusf : Comment le présenteriez-vous ? Qu'avez-vous eu envie de faire au niveau du scénario ?
Olivier Hug : Sans Dieu est une histoire qui me tient particulièrement à cœur. J'avais envie de présenter des héros remplis de doutes et de défauts qui se trouvent projetés dans une quête absurde à laquelle personne ne croit. Des héros solitaires confrontés à leur humanité qui sont obligés de cohabiter les uns avec les autres. Ces héros font partie de moi, ils représentent chacun une parcelle de ma personnalité. Le prévôt correspondrait à l'ego, son côté ordre et son côté corruption. Malia est la perversion et l'amour. Bartolomïus est la foi et la désillusion. Torgas est la faiblesse et la volonté et Dredson est en même temps le mensonge et la vérité. Quant à Mary, elle représente l'innocence et la logique. Ils traversent le monde et l'histoire en étant toujours sur le fil du rasoir pouvant basculer à tous moments vers la folie ou la pure sagesse. Bref une histoire sur la difficulté d'être humain. C'est également une ode aux différences qui, selon l'angle de vue, peuvent faire changer le monde en le plongeant dans le bonheur ou dans le malheur. Je m'enflamme un peu comme vous le voyez lorsque je parle de Sans Dieu, mais j'espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que j'ai eu à l'écrire. Je ne vais pas vous dévoiler toute l'histoire, mais je peux vous dire que les " anti-héros " de cette histoire vont vraiment plonger en enfer.

Actusf : Votre histoire relève de la fantasy ? Etes vous amateur de ce genre d'histoires et plus globalement des genres de l'imaginaire (Fantasy, fantatsique, science-fiction) ? Et si oui pourquoi ?
Olivier Hug : J'aime tous les genres, de la fantasy au polar en passant par la SF et le fantastique. Je pense que cette littérature dite " populaire " est la porte indispensable à une large ouverture d'esprit. G. Morris racontait une anecdote dans son livre Le Forçat de l'Enderwood. Après avoir écrit une centaine de romans policiers et autant de SF chez Fleuve Noir, il est enfin invité chez Bernard Pivot pour la sortie de son premier roman traditionnel. Là, BHL, qui faisait partie également des invités, lui dit : " Je suis impressionné par la qualité littéraire dont vous faites preuve pour un premier roman ! " Quel drame après avoir écrit plus de deux cents romans, vous ne trouvez pas ?

Actusf : Le premier tome de Sans Dieu est très récent. Cette aventure vous a-t-elle donné envie de poursuivre en Bande Dessinée ?
Olivier Hug :
J'ai déjà écrit les quatre autres tomes de Sans Dieu et j'ai deux autres séries en trois tomes déjà signées. Alors, oui je vais continuer quelques temps dans la BD.

Actusf : Quels sont maintenant vos projets ?
Olivier Hug : J'ai une autre série en cours chez les Humanos : Les grandes chasses. Un polar fantastique qui se passe dans les années 60 aux Etats-Unis. Je travaille également sur Déchu, une série sur Lucifer et sur deux séries de SF.

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