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Interview de Laurent Kloetzer
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Interview de Laurent Kloetzer

Actusf : Quelles ont été vos influences et inspirations pour l’écriture de ce roman ?
Laurent Kloetzer : Ce roman est un hommage voulu à mes lectures d'adolescence, mes premières découvertes en heroic fantasy : Tolkien, Michael Moorcock, Frirtz Leiber, puis, plus tard, R.E. Howard qui a été une rencontre très marquante.

Actusf :  Dans le Royaume blessé, vous vous éloignez des intrigues urbaines qui caractérisaient vos romans précédents. Pensez-vous revenir à cet univers ?
Laurent Kloetzer : Pas spécialement.. J'ai fini d'écrire le Royaume Blessé en 2002 et depuis l'eau a coulé et mes centres d'intérêt ont évolué. Mais on ne sait jamais... On pourra par exemple retrouver Jaël de Kherdan dans l'anthologie Rois & Capitaines, à paraître pour les Imaginales.

Actusf : Comment vous est venue l'idée de la narration particulière du roman ? N'était-ce pas difficile de mettre en scène un narrateur  "absent" ?
Laurent Kloetzer : Non, ça c'était facile, puisque le narrateur, c'est moi :) La forme du roman (de courts récits plus ou moins indépendants format une saga une fois assemblés) est à approcher des histoires format pulp de Conan, Elric ou bien Fafhrd et le sourcier gris. Mais j'avais aussi envie de raconter comment un auteur "approche" son personnage, faire une méta-histoire en quelque sorte. Je me suis donc retrouvé à raconter l'histoire de K. écrivant l'histoire d'Eylir... Ca a l'air compliqué, dit comme ça, non ?

Actusf : On trouve beaucoup de descriptions très évocatrices dans ce roman, et plusieurs scènes très visuelles ; pensez-vous vous tourner vers  la BD par exemple, ou écrire pour d'autres supports ?
Laurent Kloetzer : J'aimerais beaucoup faire de la BD, du théâtre ou de la radio, mais les occasions ne se sont jamais présentées jusqu'ici. Ami dessinateur, si tu lis cela, j'ai des projets à te proposer !

Actusf : Quelles bandes-dessinées vous appréciez particulièrement ?
Laurent Kloetzer : Je lis essentiellement de la BD européenne. Plutôt que celles que j'apprécie (qui sont nombreuses, mais que ne saurais pas trop classifier : les Watchmen, Dark Knight,Tardi, Pratt, Schuitten et Peters, le Lovecraft de  Breccia, ), je peux parler de celles qui m'ont influencé. Mémoire vagabonde et l'univers de Dvern, par exemple, doivent beaucoup au diptyque Mary la noire de Magnin et Rodolphe ainsi qu'aux Eaux de Mortelune, de Cothias et Adamov (pour les costumes, le prince décadent, le monde fermé...). Je ne vois pas beaucoup d'influences BD dans le Royaume Blessé, même si le Maître a un peu la tête du chevalier qu'on trouve dans les albums du dernier chant des Malaterre, de Bourgeon.

Actusf : Vous avez écrit beaucoup de fantasy, y a-t-il d'autres genres qui vous attirent ? Ou d'autres univers que vous aimeriez développer ?
Laurent Kloetzer : Je ne pense pas tellement aux genres, j'écris ce qui me vient. J'ai au moins deux autres univers "personnels" (un contemporain, un autre futuriste), des endroits où je rêve et où je joue, dans lequel j'aimerais écrire un jour des histoires, mais il faut attendre que les brownies me donnent de bonnes idées...

Actusf : Qu'appréciez-vous le plus dans l'écriture ? Etes-vous plus à l'aise dans les longs romans ?
Laurent Kloetzer : J'aime le moment où les textes coulent tous seuls et où je sais que le résultat sera bon. Je déteste le moment où je dois retravailler pour le cinquantième fois le même chapitre parce qu'il ne "marche" toujours pas. (et comme je deviens de plus en plus critique, ça arrive de plus en plus souvent). Et j'aimerais être capable de faire des livres plus courts, c'est plus rapidement satisfaisant. Mais certains sujets, comme celui du Royaume Blessé, ne peuvent pas se traiter en 200 pages... dommage.

Actusf : Vous êtes donc plus à l'aise dans la forme longue, mais vos romans restent en un seul volume. Que pensez-vous de la multiplication des cycles en x volumes ?
Laurent Kloetzer : Je n'en lis pas, faute de temps. Si j'en écrivais, je serais peut-être plus riche? Je trouve toutefois qu'il est très difficile de maintenir une intrigue sur des milliers de pages sans utiliser les trucs classiques du scénario (intrigues principales et secondaires, hangovers, changements de point de vue, romances diverses, révélations et prophéties...). Or, je détecte ces trucs et ils m'agacent très vite (ce qui fait que je suis généralement incapable de regarder une série télé). J'ai donc un peu peur de n'être (plus) jamais capable de lire un cycle en plein de volumes. Mais qui peut dire de quoi l'avenir sera fait ?

Actusf : Quels sont vos projets ?
Laurent Kloetzer : J'ai trois projets concrets, dans le sens où à chaque fois il y a un livre "presque fini" quelque part sur mon ordinateur. Ce sont d'ailleurs tous des "petits" livres (moins de 400 pages... :-)) Tout d'abord, un livre mêlant mystique, très grandes entreprises et fantastique, qui est actuellement dans les mains de l'excellent Gilles Dumay. Puis un recueil de nouvelles reprenant mes textes de fantasy érotisante (Mademoiselle Belle, Rélio, et deux inédits). Enfin, un roman fantastique, un bouquin un peu malade qui nécessite encore des soins avant de pouvoir voir le jour.
Puis il y a d'autres projets bien sûr, mais trop jeunes et fragiles pour en parler en public...

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