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Interview de Michel Robert
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Interview de Michel Robert

Actusf : Première question de présentation: Comment avez vous découvert la fantasy et y'a-t-il un ou des livres qui vous ont marqué ?
Michel Robert : Depuis tout petit, je lis. J'ai commencé à vraiment devenir mordu de lecture avec les romans de Jules Verne et ceux de Dumas. Puis, adolescent, j'ai découvert la Fantasy grâce au personnage de Conan de Robert Howard, dont j'ai dévoré tous les livres. Mais le véritable "déclic", c'est la lecture du Seigneur des Anneaux (oui, ce n'est pas très original !) qui m'a franchement mis une grande claque malgré un début un peu poussif ! Une autre "rencontre" qui m'a beaucoup marquée, l'œuvre de Roger Zelazny, notamment le magnifique cycle des Princes d'Ambre. Enfin, je ne dois pas oublier l'univers truculent de Jack Vance qui m'a tenu éveillé de nombreuses nuits. En ce qui concerne les auteurs étrangers actuels, j'ai un faible pour Guy Gavriel Kay, Glen Cook et Robert Jordan. Mes favoris chez les français sont Pierre Grimbert (dont j'attends impatiemment qu'il se décide à ré-écrire de la Fantasy pour adultes !) et Ayerdhal. J'aime également d'autres genres dérivés de la SF comme le cyberpunk - j'adore l'œuvre de Walter John Williams, le space opera, mais aussi les polars noirs. Ceux de James Crumley, de James Ellroy ou de Stephen Hunter, par exemple.

Actusf : Comment êtes vous passé de lecteur à écrivain?
Michel Robert : C'est venu naturellement, je pense, à force de lire de la Fantasy. J'ai toujours eu une imagination exacerbée. Enfant déjà, je m'isolais pour forger mes propres histoires, dans ma petite tête. Un beau jour, bien plus tard, je me suis dis : pourquoi pas moi ? Pourquoi ne pas relever le défi ? Je songeais à arrêter ma carrière de handballeur et j'avais besoin d'une nouvelle passion dans laquelle me plonger. J'ai donc écrit un premier roman de fantasy, qui a été refusé et fort justement je dois l'admettre, car pas assez travaillé. Je suis d'une nature assez têtue et "l'échec" de cette première tentative ne m'a motivé que davantage. J'ai eu l'idée du personnage de Cellendhyll de Cortavar, dont vous allez pouvoir découvrir les violentes aventures dans L'Ange du Chaos, qui paraît début 2004.

Actusf : Comment avez-vous découvert la Malerune de Pierre Grimbert ?
Michel Robert : J'ai d'abord lu Le cycle de Ji qu'il avait publié chez Mnémos, que j'ai véritablement adoré. A l'époque, il y avait très peu d'auteurs français publiés et c'était la première fois - pour moi - qu'un français se hissait au niveau des maîtres américains ou des anglo-saxons. Il était donc normal de m'intéresser à la suite de son œuvre. Comme je vous l'ai dit, je lis beaucoup, je suis un boulimique de lecture et j'achète quasiment tout ce qui sort en Fantasy.

Actusf : Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire la suite?
Michel Robert : Ah, mais comment résister à une telle offre ? Je m'en souviens parfaitement, c'était le vendredi 28 août 2002, je partais en week-end avec mon amie. Un coup de fil sur mon portable, c'était les éditions Mnémos à qui j'avais envoyé un manuscrit ! Non seulement, Célia Chazel (de Mnémos) m'annonçait qu'elle voulait publier mon roman, L'Ange du Chaos mais en plus, elle me proposait de reprendre la suite de la Malerune de Pierre Grimbert, un de mes auteurs préférés ! Difficile de ne pas se sentir flatté, sinon carrément survolté. Je n'ai pas touché terre du week-end, j'étais totalement euphorique, je devais presque me pincer pour me rendre compte que je ne rêvais pas ! Je rigolais tout seul au fond du jardin comme un imbécile heureux ! Sans compter que c'était un fameux défi à relever et le sport de haut niveau m'a rendu friand de ce genre de défis.

Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots de cette suite? Que va-t-il se passer?
Michel Robert : Zétide, Hogo, Lucia et Ariale de Garamont, les personnages principaux des Armes de Garamont, le tome 1 de La Malerune, sont à la recherche de la Belle Arcane, dont ils parviennent à en décrypter le secret. Ils progressent dans leur quête, malgré les embûches, les poursuites et les trahisons. Mais les Maûnes se font de plus en plus pressants, le Troisième Monde est livré à une guerre sans merci et presque sans espoir. Quant au troisième et dernier tome de La Malerune, je peux d'ores et déjà vous annoncer qu'il se terminera dans le Maûne, avec une très mauvaise surprise pour Zétide.

Actusf : Est-ce facile de s'approprier l'univers d'un autre auteur ? Comment cela s'est-il fait? En avez-vous beaucoup parlé avec lui ?
Michel Robert : Oh non, ce n'est pas facile du tout ! De plus, au début, j'hésitais presque à contacter Pierre Grimbert. Je me disais qu'il allait me trouver franchement importun, je m'attendais à de la réticence, voire à une certaine condescendance, comme dans le milieu de la publicité... Mais pas du tout, au contraire ! D'emblée, Pierre a été très gentil et je crois que nous avons immédiatement sympathisé. Il n'a pas hésité à me fournir ses notes sur l'univers de la Malerune et tout au long de mon travail, il a été disponible et très encourageant. J'en profite pour le remercier une fois encore ! Au départ, évidemment, j'ai relu le tome 1 de La Malerune en prenant des notes, beaucoup de notes. Puis je me suis mis au travail. J'avoue avoir tâtonné un peu. Pierre Grimbert avait prévu un cycle en 6 tomes, donc assez étalé - il avait mis un certain nombre d'éléments en place dans le premier opus de La Malerune, auxquels je devais apporter des réponses, sans toutefois les connaître - et Mnémos avait décidé de le réduire à seulement trois, ce qui me compliquait la tache. Je voulais à tout prix rester fidèle à l'univers de Pierre et il n'avait que peu de d'éléments à me fournir sur la suite de l'histoire qu'il avait initiée. J'avais donc une grande, une très/trop grande liberté pour écrire la suite de son œuvre. Trop de liberté, des délais assez serrés pour le jeune auteur que je suis et tellement d'idées et surtout de questions que je partais dans toutes les directions ! Ce n'était pas évident pour moi de relancer la machine... N'est pas Pierre Grimbert qui veut ! Ce sont les personnages qui m'ont sauvé. Dès lors qu'ils se sont mis à vivre d'eux-mêmes sous ma plume, dès que j'ai réussi à me les accaparer, c'est devenu beaucoup plus facile - je trouve d'ailleurs cela fascinant, quand vos personnages deviennent "vivants". On sait d'instinct comment ils vont réagir face à telle ou telle situation. Ils deviennent aussi concrets que des compagnons réels. Sans eux pour me guider, j'y serai peut-être encore ! Au fur et à mesure de mon avancée dans l'écriture, j'envoyais mon texte à Pierre pour avoir son avis. Il m'a recadré sur certains points, aiguillé sur d'autres, tout en me délivrant de constants encouragements. Globalement, ce que j'écrivais semblait lui convenir, lui plaire, ce qui me permettait de repartir de plus belle ! J'avoue y avoir passé pas mal de temps et surtout de nuits avant de me sentir bien, mais c'était tellement enthousiasmant !

Actusf : Quels sont vos projets ?
Michel Robert : Début 2004, je vais déjà publier chez Mnémos l'Ange du Chaos, un cycle de fantasy plus noire que La Malerune. Je vais également achever ladite Malerune avec le troisième et dernier tome : La Belle Arcane. J'ai aussi écrit un roman un peu spécial, une version très particulière, vraiment déjantée des Trois Mousquetaires que je voudrais bien publier. D'une façon plus générale, je vais continuer à écrire et j'espère vivre de ma plume, si possible. Ce ne sont pas les idées qui me manquent, mais le temps ! Car outre la Fantasy, j'aimerais également écrire un roman policier, des livres pour enfants et pourquoi pas un scénario pour le cinéma...

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