Nicolas Bouchard est né en 1962. Son premier roman, Terminus Fomalhaut, est publié en 1997. Il écrira cinq autres romans dans le genre science fiction-polar pour en 2000 se lancer dans la fantasy.
Il a remporté le Prix des Incorruptibles 2003/2004 pour son livre, La Ville noire.
Très très belle couverture pour ce roman dépaysant et envoûtant. Elle présente bien le décalage de l'univers et de ses occupants. Le gigantisme des créatures et la petitesse des humains. Rien quand la regardant vous partez déjà en voyage... Une belle réussite, une de plus, de Marc Simonetti.
Une prophétie pour un monde en péril...
La chute de L'Empire continue depuis la disparition de la grande déesse, Freyja. Les luttes intestines entre les dirigeants, les Dökkafars, l'ascension du nouveau régent ou encore l'asservissement des Ljosalfars ne semblent en aucune façon enrayer la descente des cités vers le Grand Gouffre. Chacun sait que la fin approche, tous se préparent à se retrouver dans le monde des Enfers jusqu'au Niflheimr.
Pourtant, une prophétie annonce la venue d'un Parfait. Celui-ci, expert en magie, pourra changer le cours des choses et arrêter la chute de L'Empire. Les parents de l'élu doivent partir pour protéger leur enfant aux confins de leur monde. Mais en fait d'élu, ce sont des jumeaux qui naissent pour le salut du monde.
Tour d'horizon pour un monde vertical
Les éditions Mnémos ressortent cette trilogie sortie de 2002 à 2004. Voici un bon moyen de vous plonger dans L'Empire de Poussière si vous l'aviez laisser passer.
L'histoire est assez atypique et originale, tant au niveau de l'univers décrit que dans la manière qu'elle est écrite.
Le lecteur se retrouve dans un monde qui s'inspire de la mythologie nordique. Il va rencontrer tout au long du roman peuples et animaux de légende qui démontrent une connaissance parfaite de Nicolas Bouchard des contes et mythes des pays du Nord.
Comme par exemple les Dises (sorte d'Oracles) ou encore les Valkyrjurs qui rappellent les Valkyries.
L'intrigue se passe dans un monde vertical sous le crâne d'Ymir. La vie et les préceptes sont dans un carcan de lois érigées par la classe dirigeante que sont les Dökkalfars. Ce sont les Elfes citadins, pratiquant la nécromancie et l'élevage d'insectes qui produisent l’hydrogène. Ils récupèrent aussi la chitine, base de tout matériau de cet univers.
Face à eux se trouvent les Ljosalfars, les Elfes de lumière, sorte de ruraux qui pratiquent une magie plus tournée vers les matières non organiques.
Et enfin au milieu se trouvent les manipulations génétiques des fameux Dökkalfars, des créatures entre insectes et elfes, les très dangereux Käfers. Souvent brutaux avec des tares physiques et psychologiques, ils sont la lie de cette société et embrassent la carrière de pirates.
C'est dans cet univers dur et sombre que l'auteur fait avancer ses personnages. Nicolas Bouchard fait le choix de présenter au fil des chapitres le point de vue de chacun donnant ainsi un rythme soutenu au récit. Chaque histoire personnelle se croise et s'entrecroise pour au final se retrouver mêlée à la trame principale.
Une plume fluide et très descriptive permet au lecteur une bonne immersion dans ce monde à la fois dense et complexe. Beaucoup de richesses dans les personnages, dans la faune et la flore font de ce roman un plaisir à lire. Un vraivoyage dépaysant aux confins de L'Empire de Poussière.