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L'Etrange affaire Nottinger de Claire Billaud
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L'Etrange affaire Nottinger de Claire Billaud

Actusf : Pouvez-vous présenter en quelques mots ? Comment en êtes-vous venue à l’écriture ?
Claire Billaud : Je m’appelle Claire Billaud, j’ai 34 ans, j’ai un compagnon et deux chats, et je suis informaticienne (à temps plein) et autrice (sur le temps qui reste).
Comment je suis « venue » à l’écriture est une question assez difficile, car il me semble en fait que j’y ai toujours été. Déjà petite, j’écrivais des histoires sans queue ni tête inspirées de ce que j’avais vu ou lu, et au fil du temps, elles se sont affinées jusqu’à devenir des choses présentables. J’ai commencé par les mettre en ligne sur les sites InLibroVeritas et Atramenta (où j’ai également publié mon premier « vrai »roman Alva & Eini en 2013), puis grâce à la magie des réseaux sociaux, je me suis retrouvée en contact avec Mü Éditions (qui s’appelait encore Le peuple de Mü à l’époque), qui a accepté de publier d’abord Le don d’Osiris en 2015, puis maintenant L’Etrange affaire Nottinger.


Actusf : L’étrange affaire Nottinger est votre troisième roman publié et votre second ouvrage à Mü Éditions après Le don d’Osiris, de quoi cela parle-t-il ?
Claire Billaud : L’Etrange affaire Nottinger est l’histoire d’une enquête sur une mort officiellement classée en suicide, mais où les deux enquêteurs qui vont se succéder pour rouvrir le dossier vont découvrir que la réalité est plus complexe, que ce n’était ni tout à fait un suicide, ni tout à fait un meurtre... mais aussi que la victime n’est pas tout à fait morte, et peut-être aussi qu’elle n’était pas tout à fait humaine. La réalité se dérobe peu à peu aux personnages qui perdent leur santé mentale au fur et à mesure que leur enquête avance.


Actusf : Nous nous trouvons à la croisée des genres entre fantastique et polar. C’est délibéré ou cela est venu naturellement au fil de l'écriture ?
Claire Billaud : C’est venu naturellement, comme c’est souvent le cas quand j’écris : des éléments apparaissent quand je constitue le scénario et s’emboîtent assez naturellement les uns avec les autres. Le fantastique était présent dès le départ puisque l’idée de base était celle du mort qui apparaît dans des rêves pour expliquer comment il est mort ; l’idée de baser l’intrigue sur l’enquête à propos de sa mort est donc arrivée immédiatement après. Avoir regardé un peu trop de séries policières a aussi contribué à donner à L’Etrange affaire Nottinger son côté polar.


Actusf : Une ambiance Lovecraftienne plane tout le long du récit. Comment avez-vous choisi quelles créatures faire apparaître ? Pourquoi ancrer votre récit dans l’imaginaire Lovecraftien ?
Claire Billaud : Le monde de Lovecraft est une influence de « longue haleine », j’ai lu différentes reprises de son univers à plusieurs moments de ma vie, le plus important étant évidemment le jeu de rôle L’appel de Cthulhu.
L’Etrange affaire Nottinger a d’ailleurs quelque chose d’une partie de ce jeu, mais avec un seul personnage à la fois (du moins au début). Je n’ai pas voulu faire apparaître Cthulhu lui-même car il était trop « connu », c’est pourquoi j’ai préféré
prendre comme Grand Ancien de l’histoire, Hastur, « l’Innommable » ou « l’Indicible », qui est parfois présenté comme une créature ambivalente qui accepte d’aider certains humains si cela sert ses plans.
Avec lui viennent ses serviteurs habituels, les oiseaux Byak’hee, mais je n’ai pas fait intervenir beaucoup plus de monstres dans L’Etrange affaire Nottinger, et pas trop à la fois pour rendre chacune de leurs apparitions d’autant plus marquante, à l’exception notable de la fin. Mais l’histoire raconte aussi que les pires monstres sont parfois les humains, quand seule leur ambition compte et que le reste du monde n’est vu que comme un obstacle...

"Je n’ai pas de préférence. J’expérimente un peu tous les genres de l’imaginaire "[...]


Actusf : Votre premier roman intitulé Alva & Eini paru sur le site Atramenta relève de la science-fiction et raconte la quête d’une personne disparue par deux amis à bord d'un vaisseau interstellaire. Avez-vous plus une préférence pour le fantastique ou la SF ?
Claire Billaud : Je n’ai pas de préférence. J’expérimente un peu tous les genres de l’imaginaire, que ce soit le space opera pour Alva & Eini, le fantastique ancré dans l’histoire pour Le don d’Osiris, le polar occulte pour L’Etrange affaire Nottinger, mais aussi les contes de fées, l’anticipation, le steampunk... Je ne suis pas non plus une adepte des longues sagas et j’aime changer d’univers à chaque histoire que j’écris.

"Souvent, la fin n’est pas déterminée précisément à l’avance (j’ai une idée de « où » ça se termine, mais pas forcément « comment » dans les détails) "[...]


Actusf : Lorsque vous écrivez, vous avez toujours un plan ou laissez-vous votre plume vous guider ? Comment construisez-vous votre intrigue ?
Claire Billaud : Je commence toujours par avoir un scénario plus ou moins détaillé avec des jalons (j’ai essayé sans, mais ça ne marche généralement pas), ainsi qu’un aperçu des personnages principaux et des forces en présence,pour avoir déjà une idée de comment tout cela va interagir. Souvent, la fin n’est pas déterminée précisément à l’avance (j’ai une idée de « où » ça se termine, mais pas forcément « comment » dans les détails), ce qui me permet d’y réfléchir au fur et à mesure de l’écriture pour amener la fin qui « colle » le mieux avec tout ce qui s’est déroulé avant.


Actusf : Quels sont vos projets actuels et futurs ?
Claire Billaud : J’attends des nouvelles de mon éditeur concernant un roman steampunk, Moortopia, que je lui ai envoyé le mois dernier. Bien que l’univers de base soit steampunk, l’histoire est avant tout basée sur l’engouement pour le radium et la radioactivité après les découvertes de Pierre et Marie Curie, et surtout sur les excès que tout cela a entraîné.
Et ce mois-ci, je profite du défi du Camp NaNoWriMo d’avril pour essayer de mettre la dernière touche à Dernière Course, de l’anticipation dans un futur très proche qui voit apparaître l’un des tous premiers cyborgs dans une course automobile.
Une fois que j’aurai terminé, je n’ai pas encore de projet précis, même s’il y a un roman post-apocalyptique sur lequel je réfléchis depuis déjà longtemps et que je devrais me mettre à écrire un jour, La Vierge de métal. Mais on entre là dans la spéculation, je pourrais aussi me lancer dans de la fantasy ou de l’occulte contemporain selon mon humeur du moment.
 

Actusf : Où pourra-t-on vous rencontrer dans les mois à venir ?
Claire Billaud : Aux Imaginales 2018 à Épinal, du 25 au 27 mai. Sinon, sur Twitter toute l’année : @Milena_Hime.

(Crédits photo : Alain Mariat)

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