Pour son premier roman, Antoine Rouaud fait preuve d'une visibilité toute particulière, d'abord parce qu'il est poussé par son éditeur Bragelonne, ensuite parce que La Voie de la colère serait en passe d'être traduit dans douze pays. Pas mal pour un début...

Un héros, une épave...

Dun-Cadal n'est aujourd'hui plus qu'une épave. Autrefois véritable héros de l'Empire, il a refusé de se rallier à la république naissante après la chute de celui-ci. Depuis il est devenu un alcoolique hantant les tavernes jusqu'au jour où une jeune femme se présentant comme historienne le réveille de son apathie. Pour elle, il va égrener ses souvenirs des derniers mois avant la défaite finale, ces mois qui ont fait de lui une légende. 

La promesse d'un premier coup d'éclat... 

Ce premier roman est une belle réussite. Ce qui frappe d'abord c'est l'univers. Peu d'auteurs ont raconté la chute d'un Empire du côté des perdants, surtout pour laisser la place ensuite à une république (qui n'a rien d'idéal certes, mais c'est quand même un système politique assez rarement utilisé dans le genre). Ensuite la structure même du récit est épatante. Dans un premier temps, on suit les souvenirs de Dun-Cadal et notamment la manière dont il rencontre celui qui deviendra son apprenti. Dans un deuxième temps, les souvenirs de celui-ci viennent compléter le tableau et donner un autre son de cloche à l'intrigue, sans pour autant la ralentir. C'est assez bluffant et très frais en fantasy. On assiste aux premiers pas d'un auteur qu'on suivra désormais avec attention. Son premier roman est sans doute l'un des meilleurs de 2013. Une vraie réussite.