On croit souvent que la vie littéraire d'Alain Damasio commence avec un coup d'éclat : celui de La Horde du Contrevent publié en 2004 par les éditions La Volte dont c'était le premier ouvrage. Un livre qui a reçu le Grand Prix de l'imaginaire et qui s'est écoulé à quelques milliers d'exemplaires. Un beau succès pour un auteur français. Un succès qui avait un peu occulté son premier roman : La Zone du Dehors, un texte déjà travaillé et publié à deux reprises notamment par les éditions Cylibris. Un roman que ce lyonnais né en 1969 à Lyon a remis une fois de plus sur l'ouvrage pour une troisième édition par La Volte, avant sa reprise en Folio SF.
La Volte? Des fous qui veulent vivre...
Après une énième guerre, une partie de l'humanité a trouvé refuge sur une planète lointaine. Là une société très calme et contrôlée a vu le jour. Tout y est codifié, classé, surveillé, anesthésié... Chaque citoyen du Cerclon est à sa place. Une place qu'on lui a attribuée lors du Clastre, une opération géante tous les deux ans où chacun gagne ou perd des places en fonction de ses réussites professionnelles, des jugements de ses collègues et de ses aptitudes. Et en fonction du classement, tout change jusqu'au nom de chaque personne. En dehors de cette période de remise en cause, tout est sous contrôle. La journée se passe entre loisirs virtuels, programmes TV et quelques heures de travail. C'est tranquille. Très tranquille...
Parce qu'ils ne supportent plus ce confort moelleux qui empêche tout écart, un groupe de jeunes révoltés sèment le désordre. Ils veulent vivre, ressentir, être libre de leur destin et ne plus être endormis en permanence par la télé, fliqués par les caméras de surveillance ou rangés sagement dans la liste du Clastre. Ils sont la Volte. Et ils vont foutre le bordel !
De l'énergie et des discours...
La Zone du Dehors est l'histoire d'une révolte dans une société qui évidemment nous rappelle sans cesse la notre : l'omnipotence de la télévision, la multiplication des moyens de surveillance, l'explosion des loisirs virtuels et la codification à l'extrême des rapports sociaux... Un livre militant qui dénonce un monde où chaque citoyen s'englue dans ses désirs et surtout dans ceux que lui créé le pouvoir et les grandes entreprises. Un système plus pernicieux qu'une dictature brutale contre qui s'élever. C'est un monde où les dirigeants doivent manier avec soin et avec l'aide des médias les courants d'opinions pour les faire aller dans le sens qu'ils souhaitent. Et chaque citoyen croit à tord détenir une parcelle du pouvoir. La révolte de ses "voltés" est d'autant plus difficile. Comment ouvrir les yeux de ceux qui se croient en sécurité dans un monde parfait ?
La Volte? Des fous qui veulent vivre...
Après une énième guerre, une partie de l'humanité a trouvé refuge sur une planète lointaine. Là une société très calme et contrôlée a vu le jour. Tout y est codifié, classé, surveillé, anesthésié... Chaque citoyen du Cerclon est à sa place. Une place qu'on lui a attribuée lors du Clastre, une opération géante tous les deux ans où chacun gagne ou perd des places en fonction de ses réussites professionnelles, des jugements de ses collègues et de ses aptitudes. Et en fonction du classement, tout change jusqu'au nom de chaque personne. En dehors de cette période de remise en cause, tout est sous contrôle. La journée se passe entre loisirs virtuels, programmes TV et quelques heures de travail. C'est tranquille. Très tranquille...
Parce qu'ils ne supportent plus ce confort moelleux qui empêche tout écart, un groupe de jeunes révoltés sèment le désordre. Ils veulent vivre, ressentir, être libre de leur destin et ne plus être endormis en permanence par la télé, fliqués par les caméras de surveillance ou rangés sagement dans la liste du Clastre. Ils sont la Volte. Et ils vont foutre le bordel !
De l'énergie et des discours...
La Zone du Dehors est l'histoire d'une révolte dans une société qui évidemment nous rappelle sans cesse la notre : l'omnipotence de la télévision, la multiplication des moyens de surveillance, l'explosion des loisirs virtuels et la codification à l'extrême des rapports sociaux... Un livre militant qui dénonce un monde où chaque citoyen s'englue dans ses désirs et surtout dans ceux que lui créé le pouvoir et les grandes entreprises. Un système plus pernicieux qu'une dictature brutale contre qui s'élever. C'est un monde où les dirigeants doivent manier avec soin et avec l'aide des médias les courants d'opinions pour les faire aller dans le sens qu'ils souhaitent. Et chaque citoyen croit à tord détenir une parcelle du pouvoir. La révolte de ses "voltés" est d'autant plus difficile. Comment ouvrir les yeux de ceux qui se croient en sécurité dans un monde parfait ?
Une révolution (une "volution" comme le disent ses héros) qu'Alain Damasio nous raconte avec un certain souffle. Ses héros possèdent une certaine gravité mais aussi une belle fraîcheur. Derrière leur haine du système se cache l'envie d'un monde meilleur et plus humain. Un peu plus fou et beaucoup plus intense. Un monde de liberté qui nous vaut au fil des pages quelques belles envolées. Alain Damasio parvient également à nous tenir en haleine lors de quelques scènes d'actions mémorables. Car ses « Voltés » vont agir, commettant des attentats et allant même jusqu'à prendre d'assaut la tour de la télévision. Il y a ici quelques moments épiques et haletants.
Une SF d’idées
Reste que La Zone du Dehors est d'abord et avant tout un roman d'idées, ses héros n'hésitant pas à se lancer dans de grands discours ou des échanges verbaux dont on regrettera parfois la longueur. C'est le plus gros défaut de ce livre. Il est bavard, sans doute un peu trop. On s'englue dans les discussions à n'en plus finir et dans les théories exposées. Tout comme on se perd parfois dans les passages où Alain Damasio saute d'un point de vue à l'autre. On voit certaines scènes à travers les yeux de chacun des différents protagonistes (jusqu'à six dans une même pièce). Le procédé est intéressant mais il provoque trop souvent des longueurs. Résultat le roman perd en percussion. Là où il aurait pu être nerveux et saisissant, il devient longuet et ennuyeux. Des longueurs qui concernent essentiellement le début. Ensuite l'action s'emballe et on est de nouveau accroché au récit. Et Alain Damasio va loin, très loin dans sa "volution", développant quelques utopies au passage. Des Utopies auxquelles pour le coup il aurait peut-être pu rajouter quelques pages sur la fin...
Faut-il lire ce livre ? Il n'y aurait pas eu ces longueurs, on aurait dit oui sans aucune hésitation. La Zone du Dehors renoue avec une SF politique indispensable au genre et à notre société. Une SF d'idées qui questionne sans arrêt le lecteur en mettant le doigt là où ça fait mal. Là il faudra faire avec le discours souvent longuet de l'auteur. Si le thème vous intéresse, vous voilà prévenu.