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Le Cerveau vert

Frank Herbert ( Auteur), Jacqueline Huet (Traducteur), Marc Simonetti (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/11/2008  -  livre
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Le Cerveau vert

Comment ne pas se réjouir de découvrir chez Pocket SF, un titre, apparemment nouveau,  du créateur de Dune ? Ni une de ces préquelles, composée à partir de ses notes, ni une suite perdue de Dune, Le Cerveau Vert (The green brain) est un roman isolé, publié peu de temps après le premier volume de Dune. Il nous revient presque trente-cinq ans après  sa première publication en français avec une superbe illustration de couverture signée Marc Simonetti

Ecologie en folie.

Dans un futur proche, l’homme est en guerre contre la nature à qui il cherche à arracher des zones cultivables. Les terres civilisées, Le Vert, n’ont été conquises qu’au prix de la destruction des espèces non directement utiles à l’être humain. La Chine, qui se vante depuis quelques années de la réussite de sa Grande Croisade envoie un émissaire, Chen Lhu, membre de l’Organisation écologique Internationale, au Brésil où les choses semblent plus compliquées. Sur place, Joao Martinho, héros local de la lutte contre Le Rouge lui fait part de ses inquiétudes. Il semblerait que la nature ait donné naissance à des créatures monstrueuses qui attaquent les nettoyeurs. Qui aurait intérêt à faire courir une telle rumeur ? Travis Huntington Chen Lhu, sa  séduisante collègue irlandaise Tanja Kelly et Joao Marthinho devront se perdre dans la forêt amazonienne pour se rendre compte eux-mêmes de la situation.

Un roman de Frank Herbert

On retrouve dans ce texte des thèmes chers à Frank Herbert. L’écologie, évidemment. On pense, inévitablement aux planétologistes et à la logique d’interdépendance déjà présente dans les premiers volumes de Dune.
Cette histoire de cerveau vert, n’est rien d’autre que la  révolte des autochtones d’une planète assiégée, comme celle des Frémen et autre peuples croisés dans Dune.
Les danseurs visages et la nécessité de se concentrer pour garder un masque se rappellent également à nos souvenirs sous la forme des entités qui cherchent à pénétrer dans le vert.
La tension psychologique entre les protagonistes, la manipulation, ainsi que les complots internationaux dont l’ampleur échappe aux personnages sont également des thèmes qu’il a pu aborder dans des romans tels que L’étoile et le fouet. et l'on pourrait traquer, page  après page les preuves que ce roman est bien rédigé par le même auteur.


Une lecture décevante, cependant

Si le récit permet à son lecteur de retrouver, çà et là, l’empreinte de l’auteur, jamais il ne parvient à le capturer réellement.
Le manichéisme qui caractérise le monde du cerveau vert appartient à une autre époque de la science-fiction. Les raisonnements simplistes sur l’utilité de certaines espèces, les héros conquérants et les femmes hystériques sont, eux aussi, révolus.
Difficile, alors de se laisser emporter par une intrigue desservie encore par la langue employée dans le texte. Défaut de rédaction ou traduction non révisée ? Les expressions brésiliennes préservées en italique dans un souci d’authenticité ne sont pas toujours utiles ou éclairantes. Les pensées des personnages, également indiquées en italique viennent régulièrement casser le rythme de l’action déjà compromis par l’abondance des « dit-elle » ou « pensa-t-il » systématiquement accolés aux dialogues.
Au bout du compte, le lecteur nostalgique, avide de retrouver la magie de Frank Herbert est déçu. Est-ce parce que le texte est moins bon que Dune ? Faudrait-il, pour s’en assurer relire l’histoire de Paul Atréides ?  Il reste que la nostalgie qui pousse à acquérir un tel roman, n’apporte pas nécessairement  la garantie  de qualité de l’œuvre.

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