On savait que le duo Ange et Janolle avait décidé de se séparer pour Némésis. Ce que l’on savait moins c’est que c’était pour mieux se retrouver sur un nouveau projet de science-fiction galactique: Babel. De quoi entretenir la prolificité d’un scénariste qui assume en même temps plusieurs séries de bande dessinée (La Geste des chevaliers-dragons, Kookaburra Universe, Némésis, Paradis Perdu, Le Souffle, etc.) et trouve également le temps d’écrire ses propres romans (dont le récent Ayesha chez Bragelonne). On pourrait s’attendre à ce que certains de ces projets soient sacrifiés, mais en toute honnêteté, Ange s’en sort plutôt bien. Le fait d’avoir deux têtes et quatre mains n’y étant certainement pas pour rien. C’est donc avec plaisir que l’on retrouve Ange et Janolle associés pour une nouvelle série.
"Vous n’avez pas [...] des flashouilleurs pour leur faire perdre la mémoire?"
Moscou, Idaho. La ville où Joshua Kirby vient d’enterrer son père, n’a pas fini de l’étonner. A cause de sa synonymie avec la capitale de l’ex-Union Soviétique, le bourg américain est également le site secret d’une des ambassades terriennes de l’alliance galactique. Ktull et Slaïm, deux extra-terrestres anciens collègues de son père, venus trouver son émetteur spatial tombent sur Joshua. Une manipulation maladroite contraint Ktull à révéler la vérité à Joshua sur les activités de son père: en fait de simple douanier, il exerçait une mission de protection au sein de l’alliance galactique.
Pour convaincre l’humain, Ktull l’emmène à l’autre bout de la galaxie, sur la base Babel, dans le système de Thot. Mais ce qui aurait dû n’être qu’une visite du souvenir se transforme malgré eux en mission galactique: Ktull est envoyé sur Bassorh IV pour traquer une abomination, et il n’a d’autre possibilité que traîner Joshua avec lui. Pour accomplir sa mission, Ktull peut compter sur un trio de danseurs, des guerriers-mages capables d’aspirer la force vitale. De façon imprévue, I’Shtarri, l’une des danseurs, détecte une puissance étrange qui émane de Joshua. Et tandis que l’équipe de Ktull tombe dans un piège, celle du Commodore Orcinus rentre en scène, bien décidée à anéantir toute vie de Bassorh IV pour régler le problème de l’abomination.
Du space opera énergique et varié
Babel est une bonne surprise du catalogue 2005 de Soleil. Apparemment sans prétention, cette série démarre à cent à l’heure, et conserve une vitesse de croisière subluminique pendant tout l’album. Le scénario est comme souvent avec Ange, d’une efficacité imparable. On se réjouit d’une série aussi dense, aussi construite, et dont le propos entier tiendra en deux tomes, quand d’autres diluent leurs trois effets de scénario sur une dizaine d’albums. Ici, le rythme est incroyablement maîtrisé: le monde prend de l’épaisseur à vu d’œil et la multitude d’évènements surviennent sans pourtant donner l’impression d’un emballement stérile.
Les références (jeu de rôle, BD, romans, films, séries télé) sont là aussi très nombreuses : Chthulhu, Men in Black, A.C. Clarke, Universal war One, Babylon V, Star Wars, Orson Scott Card, Les 4 Fantastiques, Larry Niven, et même Némésis! Ange s’est visiblement fait un vrai plaisir en agglomérant ces influences pour en tirer du neuf. Rien de révolutionnaire donc (les danseurs avec leurs allures de Jedi par exemple...) mais de quoi passer un véritable bon moment en sentant que l’on ne se fait pas prendre pour une truffe.
Du point de vue graphique, je n’ai presque que des bons points à distribuer. Le dessin de Janolle, dont on connaissait déjà l’efficacité dans le traitement de l’architecture et des perspectives, nous dévoile ici un peu plus des talents de l’auteur: variété des extra-terrestres et des environnements, équilibre des planches, tout est très professionnel. Un petit regret donc: que le dessin de couverture ne rende pas hommage à ce travail. Vivement le deuxième tome qui clôturera une série décidément très bien venue.
"Vous n’avez pas [...] des flashouilleurs pour leur faire perdre la mémoire?"
Moscou, Idaho. La ville où Joshua Kirby vient d’enterrer son père, n’a pas fini de l’étonner. A cause de sa synonymie avec la capitale de l’ex-Union Soviétique, le bourg américain est également le site secret d’une des ambassades terriennes de l’alliance galactique. Ktull et Slaïm, deux extra-terrestres anciens collègues de son père, venus trouver son émetteur spatial tombent sur Joshua. Une manipulation maladroite contraint Ktull à révéler la vérité à Joshua sur les activités de son père: en fait de simple douanier, il exerçait une mission de protection au sein de l’alliance galactique.
Pour convaincre l’humain, Ktull l’emmène à l’autre bout de la galaxie, sur la base Babel, dans le système de Thot. Mais ce qui aurait dû n’être qu’une visite du souvenir se transforme malgré eux en mission galactique: Ktull est envoyé sur Bassorh IV pour traquer une abomination, et il n’a d’autre possibilité que traîner Joshua avec lui. Pour accomplir sa mission, Ktull peut compter sur un trio de danseurs, des guerriers-mages capables d’aspirer la force vitale. De façon imprévue, I’Shtarri, l’une des danseurs, détecte une puissance étrange qui émane de Joshua. Et tandis que l’équipe de Ktull tombe dans un piège, celle du Commodore Orcinus rentre en scène, bien décidée à anéantir toute vie de Bassorh IV pour régler le problème de l’abomination.
Du space opera énergique et varié
Babel est une bonne surprise du catalogue 2005 de Soleil. Apparemment sans prétention, cette série démarre à cent à l’heure, et conserve une vitesse de croisière subluminique pendant tout l’album. Le scénario est comme souvent avec Ange, d’une efficacité imparable. On se réjouit d’une série aussi dense, aussi construite, et dont le propos entier tiendra en deux tomes, quand d’autres diluent leurs trois effets de scénario sur une dizaine d’albums. Ici, le rythme est incroyablement maîtrisé: le monde prend de l’épaisseur à vu d’œil et la multitude d’évènements surviennent sans pourtant donner l’impression d’un emballement stérile.
Les références (jeu de rôle, BD, romans, films, séries télé) sont là aussi très nombreuses : Chthulhu, Men in Black, A.C. Clarke, Universal war One, Babylon V, Star Wars, Orson Scott Card, Les 4 Fantastiques, Larry Niven, et même Némésis! Ange s’est visiblement fait un vrai plaisir en agglomérant ces influences pour en tirer du neuf. Rien de révolutionnaire donc (les danseurs avec leurs allures de Jedi par exemple...) mais de quoi passer un véritable bon moment en sentant que l’on ne se fait pas prendre pour une truffe.
Du point de vue graphique, je n’ai presque que des bons points à distribuer. Le dessin de Janolle, dont on connaissait déjà l’efficacité dans le traitement de l’architecture et des perspectives, nous dévoile ici un peu plus des talents de l’auteur: variété des extra-terrestres et des environnements, équilibre des planches, tout est très professionnel. Un petit regret donc: que le dessin de couverture ne rende pas hommage à ce travail. Vivement le deuxième tome qui clôturera une série décidément très bien venue.