Brian Stableford fait partie de ces auteurs anglais dont on connaît les noms sans forcément avoir lu leurs romans. Né en 1948, il a d’abord commencé par la science-fiction (Grainger) avant de s’aventurer sur les sentiers herbeux de la fantasy (Le Bord du monde, Le Sang du serpent) et ceux plus sombres du fantastique (L'Extase des vampires). Ces derniers temps, le rythme des traductions de ses 50 romans et ses 200 nouvelles en France s’est considérablement réduit. La dernière remontant même à 1998. En 2005, le voilà un peu tiré de l’oubli avec la réédition du cycle Le Courant d’Alcyon par les éditions Eons.

Baroudeur de l’espace

Grainger est baroudeur de l’espace. Un vrai, un dur, un tatoué. Un de ceux dont la gouaille et la mauvaise humeur les protègent de tout impertinent. Mais après des années passées à parcourir l’espace, il se retrouve seul perdu sur une petite planète après le crash de son appareil. Son sauvetage lui laissera une dette énorme auprès d’une compagnie spatiale. Une dette qu’il devra rembourser en s’embarquant dans une aventure complètement folle !

Efficace

Le baroudeur mal embouché est un personnage classique mais toujours très efficace. Sa mauvaise humeur perpétuelle lui donne un langage savoureux avec ses interlocuteurs. Grainger fait donc partie de ces personnages hauts en couleur. Sorte d’Olivier de Kersauson de l’espace avant la lettre, on suit avec un certain plaisir ses aventures qui, elles, sont plutôt classiques. Rien de bien neuf donc dans ce space opéra de Stableford. Sauf peut-être la "présence" qui hante l’esprit de Grainger et qui donne avec son caractère tout le sel de cette intrigue. Au final, cela donne un bon petit roman. On est ravi que les éditions Eons l’aient tiré de l’oubli avec juste une crainte : que le mélange mis au point par Stableford s’essouffle au fil des tomes. Seule la suite nous le dira.