- le  

Le Dieu Baleine

Manchu (Illustrateur de couverture), Françoise Maillet (Traducteur), Thomas J. Bass ( Auteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/01/1988  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

Le Dieu Baleine

Thomas J. Bass n'a écrit que trois livres et seulement deux d'entre eux ressortent du domaine de la science-fiction puisque le troisième est consacré à une méthode conjuguant diététique et exercice physique pour une meilleure santé. Il n'y a donc rien de bien surprenant à ce que ce médecin développe dans ses romans quelques motifs liés à la biologie et à l'ingénierie génétique. Bien que pouvant se lire indépendamment, Humanité et demie et Le Dieu Baleine sont liés et se déroulent dans un monde futur qui nous interroge sur les dégâts écologiques, peut-être irréversibles, actuellement causés par l'homme et ses activités. Hormis une poignée de nouvelles parues dans Fiction, T. J. Bass n'a malheureusement pas été aussi prolifique qu'on aurait pu le souhaiter à la lecture de ses romans.
 
La faim du monde est proche !
 
À la suite d'un accident au cours duquel il est amputé d'une bonne moitié de son corps, Larry Dever choisit d'être placé en sommeil cryogénique dans l'espoir que les progrès de la médecine lui permettront de retrouver son intégrité physique. Hélas, le futur n'est pas forcément aussi radieux qu'il se l'imaginait et il devra s'adapter tant bien que mal à la fourmilière, une société surpeuplée constituée d'humains et de clones diminués vivants sous terre, quand ce n'est pas dans les égouts. Larry s'associera à l'un de ces clones ratés pour tenter de sortir au dehors de la gigantesque cité. Malheureusement, le monde extérieur ne semble pas mieux loti. Les océanides, une population humaine semi-aquatique ayant régressé à un stade culturel proche de celui des hommes du néolithique, peuplent des dômes sous-marins dans des océans au sein desquels toute vie a disparu, ne subsistant qu'en pillant les réserves agricoles de la fourmilière. Pourtant, le Rorqual maru, assemblage surréaliste d'un cétacé et d'un robot flottant, s'éveille. Cette gigantesque machine moissonneuse de plancton devenue inutile parviendra-t-elle à rendre sa fertilité perdue à la mer ?
 
Une vision pour le moins pessimiste de l'avenir
 
Le moins que l'on puisse dire du Dieu Baleine, c'est qu'il fourmille d'idées et d'images originales. Sa description du futur s'inscrit dans la lignée de dystopies telles que Tous à Zanzibar de John Brunner ou Soleil vert, film mémorable tiré d'un roman de Harry Harrison. Grâce au raccourci temporel que constitue la cryogénisation de Larry Dever, nous passons rapidement d'un âge d'or futuriste à une planète quasiment post-apocalyptique sur laquelle la surpopulation impose des règles de vie draconiennes. À cette humanité dégénérée, mais qui continue pourtant à prétendre représenter le plus haut degré de civilisation, s'opposent les quelques représentants des peuples de la surface qui se sont adaptés à un mode de vie semi-aquatique, puisque la totalité des terres émergées est réservée à une agriculture intensive gérée par des machines géantes héritées d'un passé lointain. Dans ce roman étonnant, T. J. Bass aborde une multitude de thèmes et l'on regrette parfois un peu qu'ils ne soient un peu plus développés : clonage, écologie, cyborgs, manipulations génétiques mais aussi organisation sociale, hasard et nécessité... Cette diversité culmine avec quelques pages de théologie-fiction dans lesquelles il tentera de prouver l'existence de Dieu à l'aide d'une démonstration mathématique. Surprenant, un peu fouillis, riche de trouvailles, d'action et de rebondissements, Le Dieu Baleine est plus qu'un simple divertissement, donne envie de lire Humanité et demie, l'autre partie du diptyque, et nous fait regretter que l'auteur ait si peu écrit.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?