Bolesław Prus (1847-1912), de son vrai nom Aleksander Głowacki, était un écrivain et journaliste polonais. Il a écrit de très nombreux romans et nouvelles, dont très peu ont été traduits en français. Ses plus grandes œuvres, La Poupée et Le Pharaon, eurent un énorme succès et Prus fut même candidat au Prix Nobel de littérature.
Bolesław Prus fait partie de ces écrivains polonais engagés dans la lutte pour l'indépendance de leur pays. Pour rappel, la Pologne du XIXe siècle n'existe pas en tant que pays, ses territoires étant partagés entre l'empire russe, la Prusse et l'Autriche. De nombreuses insurrections ont scandé l'histoire du peuple polonais. Prus prend part à celle de 1863, soldée par une défaite sanglante, suivie d'une répression impitoyable par les Russes. Il est par ailleurs partisan de la transformation démocratique de son pays, encore féodal sous bien des aspects.
Une mise en perspective de l'époque à laquelle ce long roman a été écrit (1897) est à mon avis indispensable pour comprendre sa portée. Son action se passe dans une Égypte de la vingtième dynastie, une Égypte mythique, imaginée par le XIXe siècle qui vient de découvrir cette culture antique grâce à l'expédition de Napoléon et aux travaux des scientifiques qui l'ont accompagnée. Mais ce roman ne parle pas seulement de l'antiquité, il aborde des problèmes et des situations bien contemporaines, d'où son caractère intemporel et toujours actuel.
Roman social
Il n'y a pas de justice pour les esclaves, et les dieux eux-mêmes dédaignent les êtres qui n'ont de mains que pour travailler, d'yeux que pour pleurer et de dos que pour recevoir des coups !…
Ce cri de désespoir est celui d'un serf égyptien qui vient de perdre le fruit de 10 ans de travail acharné pour creuser un canal, comblé par l'armée de Pharaon détournée de son parcours par deux scarabées considérés comme divins. L'injustice révoltante de cette société où les puissants oppriment et méprisent les plus faibles sera le fil rouge de ce roman. Et c'est le tout jeune héritier du trône, le futur Ramses XIII, qui veut réformer son empire, briser les privilèges et le pouvoir de la caste des prêtres exploitant impitoyablement le peuple et dictant sa conduite au pharaon lui-même. Sa lutte acharnée l'opposera au clergé tout-puissant qui ne veut à aucun prix perdre ses privilèges.
Roman historique
Ramses XIII n'a jamais existé, mais ce personnage doit beaucoup au pharaon hérétique et révolutionnaire Aménophis IV Akhénaton.
La société égyptienne, soumise à la caste des prêtres, gouvernée par les pharaons égaux aux dieux, a prospéré pendant des millénaires, mais la décadence de l'Empire égyptien, naguère si puissant, est un fait. Financièrement exsangue, l’Égypte est un colosse aux pieds d'argile, proie d'un clergé avide et aux ordres de l'ennemi assyrien. Ramses XIII est décidé à user de la force militaire pour restaurer le prestige perdu de l'Empire. Les prêtres d'Amon, quant à eux, pratiquent la realpolitik : s'avouant d'avance vaincus, ils veulent éviter une guerre avec le puissant voisin assyrien, guerre dont l'issue, à l'évidence, risque d'être catastrophique pour le pays du Nil.
Entre le jeune pharaon et le haut clergé, une lutte à mort s'engage pour le destin de l’Égypte.
Le Pharaon de Prust est bien la première œuvre romanesque qui évoque cette époque.
Bolesław Prus fait partie de ces écrivains polonais engagés dans la lutte pour l'indépendance de leur pays. Pour rappel, la Pologne du XIXe siècle n'existe pas en tant que pays, ses territoires étant partagés entre l'empire russe, la Prusse et l'Autriche. De nombreuses insurrections ont scandé l'histoire du peuple polonais. Prus prend part à celle de 1863, soldée par une défaite sanglante, suivie d'une répression impitoyable par les Russes. Il est par ailleurs partisan de la transformation démocratique de son pays, encore féodal sous bien des aspects.
Une mise en perspective de l'époque à laquelle ce long roman a été écrit (1897) est à mon avis indispensable pour comprendre sa portée. Son action se passe dans une Égypte de la vingtième dynastie, une Égypte mythique, imaginée par le XIXe siècle qui vient de découvrir cette culture antique grâce à l'expédition de Napoléon et aux travaux des scientifiques qui l'ont accompagnée. Mais ce roman ne parle pas seulement de l'antiquité, il aborde des problèmes et des situations bien contemporaines, d'où son caractère intemporel et toujours actuel.
Roman social
Il n'y a pas de justice pour les esclaves, et les dieux eux-mêmes dédaignent les êtres qui n'ont de mains que pour travailler, d'yeux que pour pleurer et de dos que pour recevoir des coups !…
Ce cri de désespoir est celui d'un serf égyptien qui vient de perdre le fruit de 10 ans de travail acharné pour creuser un canal, comblé par l'armée de Pharaon détournée de son parcours par deux scarabées considérés comme divins. L'injustice révoltante de cette société où les puissants oppriment et méprisent les plus faibles sera le fil rouge de ce roman. Et c'est le tout jeune héritier du trône, le futur Ramses XIII, qui veut réformer son empire, briser les privilèges et le pouvoir de la caste des prêtres exploitant impitoyablement le peuple et dictant sa conduite au pharaon lui-même. Sa lutte acharnée l'opposera au clergé tout-puissant qui ne veut à aucun prix perdre ses privilèges.
Roman historique
Ramses XIII n'a jamais existé, mais ce personnage doit beaucoup au pharaon hérétique et révolutionnaire Aménophis IV Akhénaton.
La société égyptienne, soumise à la caste des prêtres, gouvernée par les pharaons égaux aux dieux, a prospéré pendant des millénaires, mais la décadence de l'Empire égyptien, naguère si puissant, est un fait. Financièrement exsangue, l’Égypte est un colosse aux pieds d'argile, proie d'un clergé avide et aux ordres de l'ennemi assyrien. Ramses XIII est décidé à user de la force militaire pour restaurer le prestige perdu de l'Empire. Les prêtres d'Amon, quant à eux, pratiquent la realpolitik : s'avouant d'avance vaincus, ils veulent éviter une guerre avec le puissant voisin assyrien, guerre dont l'issue, à l'évidence, risque d'être catastrophique pour le pays du Nil.
Entre le jeune pharaon et le haut clergé, une lutte à mort s'engage pour le destin de l’Égypte.
Le Pharaon de Prust est bien la première œuvre romanesque qui évoque cette époque.