Artiste et auteur américain, Le cabinet du docteur Black est le premier livre de E. B. Hudspeth.
Quand la recherche du savoir pousse à la folie.
Le docteur Black est un tout jeune prodige de la médecine. Il a à peine 20 ans qu’il est déjà remarqué, accepté, et reconnu par ses pairs chirurgiens et médecins. Fils d’un médecin anatomiste, il perpétue le travail de son père, et pousse la connaissance chirurgicale très loin.
Très intéressé par les déformations orthopédiques congénitales, il s’en fait une spécialité, et monte avec certains de ses maîtres une salle d’opération de haute volée pour opérer ces patients extrêmes et enseigner aux étudiants qui viennent du monde entier pour voir cela.
Mais, passionné par les déformations, il en recherche la cause, et se dirige vers des considérations plus philosophiques pour les expliquer. C’est à ce moment que la scission se fait avec les autres chercheurs scientifiques, qui dénigreront son travail, et ses idées, trop hors-normes et farfelues pour être envisageables et crédibles.
Mais le docteur Black est têtu, et il parcourra le monde pour découvrir des espèces mythologiques prouvant ses concepts, tels que le minotaure, les sirènes, ou encore les harpies…
Un cabinet de curiosités.
C’est ainsi que l’on peut définir ce livre, car c’était le but premier du docteur Black : créer un cabinet regroupant des espèces mythologiques les plus diverses, pouvant montrer qu’on partage des ancêtres communs avec eux.
Après une courte biographie d’une soixantaine de pages, retraçant ce que l’on sait de Spencer Black à travers notamment sa correspondance, on retrouve une version du « Codex Extinct Animalia », publié à six exemplaires uniquement il y a quelques dizaines d’années. Et, après cette biographie qui dépeint bien le personnage et ses relations, conflictuelles, c’est bien le Codex qui est le corps de l’œuvre. Il met en image une analyse anatomique de quelques créatures mythologiques, qui prend tout son sens quand on comprend ce qu’a été la vie, glauque et solitaire, de ce docteur qui sombre peu à peu dans la folie.
Les illustrations sont de qualité, et rappellent les schémas globaux d’anatomie que l’on peut encore retrouver dans les vieux livres sur le sujet. Couchées sur une page épaisse et un papier de qualité, dans une dimension tout à fait correcte pour un livre de ce genre, elles sont tout à fait exploitables et analysables pour les amateurs.
On regrettera tout de même le peu de créatures (une dizaine au total) ; et, là c’est un problème de traduction surement, une nomenclature anatomique non adaptée. Soit on considère le livre comme une reproduction de l’œuvre de ce docteur, et dans ce cas, la nomenclature anatomique utilisée devrait être celle de l’époque supposée ; soit on propose une reproduction de ce travail, avec la nomenclature anatomique actuelle. Dans ce livre, on retrouve en aucun cas celle de l’époque du docteur Black, mais un mixte entre la nomenclature actuelle, et la précédente (correspondant à celle de la deuxième moitié du 20e siècle). Ainsi, vous pourrez retrouver des gastrocnémiens (nouvelle nomenclature), côtoyant des couturiers, des cubitus et des péronés (ancienne nomenclature) par exemple. Cet élément, repérable essentiellement par les puristes et les anatomistes, joue hélas sur la crédibilité de l’ensemble des schémas. Une homogénéité de l’ensemble des légendes, avec une nomenclature anatomique internationale comme celle en latin, aurait permis de rendre l’ensemble totalement convaincant. Ainsi il y aurait eu une véritable unité entre la biographie et le Codex, entraînant le lecteur jusqu’au bout de l’expérience littéraire et graphique proposée par cette fiction menée par un nouvel auteur prometteur.
En somme c’est un beau livre, avec un aspect « vieux livre » quand on retire la couverture amovible, qui trouvera sa place dans les étagères à côté des livres de sciences ! Une belle réussite graphique et littéraire dans le monde proposé, qui souffre hélas d’approximations dans sa version française quant aux légendes anatomiques.
Quand la recherche du savoir pousse à la folie.
Le docteur Black est un tout jeune prodige de la médecine. Il a à peine 20 ans qu’il est déjà remarqué, accepté, et reconnu par ses pairs chirurgiens et médecins. Fils d’un médecin anatomiste, il perpétue le travail de son père, et pousse la connaissance chirurgicale très loin.
Très intéressé par les déformations orthopédiques congénitales, il s’en fait une spécialité, et monte avec certains de ses maîtres une salle d’opération de haute volée pour opérer ces patients extrêmes et enseigner aux étudiants qui viennent du monde entier pour voir cela.
Mais, passionné par les déformations, il en recherche la cause, et se dirige vers des considérations plus philosophiques pour les expliquer. C’est à ce moment que la scission se fait avec les autres chercheurs scientifiques, qui dénigreront son travail, et ses idées, trop hors-normes et farfelues pour être envisageables et crédibles.
Mais le docteur Black est têtu, et il parcourra le monde pour découvrir des espèces mythologiques prouvant ses concepts, tels que le minotaure, les sirènes, ou encore les harpies…
Un cabinet de curiosités.
C’est ainsi que l’on peut définir ce livre, car c’était le but premier du docteur Black : créer un cabinet regroupant des espèces mythologiques les plus diverses, pouvant montrer qu’on partage des ancêtres communs avec eux.
Après une courte biographie d’une soixantaine de pages, retraçant ce que l’on sait de Spencer Black à travers notamment sa correspondance, on retrouve une version du « Codex Extinct Animalia », publié à six exemplaires uniquement il y a quelques dizaines d’années. Et, après cette biographie qui dépeint bien le personnage et ses relations, conflictuelles, c’est bien le Codex qui est le corps de l’œuvre. Il met en image une analyse anatomique de quelques créatures mythologiques, qui prend tout son sens quand on comprend ce qu’a été la vie, glauque et solitaire, de ce docteur qui sombre peu à peu dans la folie.
Les illustrations sont de qualité, et rappellent les schémas globaux d’anatomie que l’on peut encore retrouver dans les vieux livres sur le sujet. Couchées sur une page épaisse et un papier de qualité, dans une dimension tout à fait correcte pour un livre de ce genre, elles sont tout à fait exploitables et analysables pour les amateurs.
On regrettera tout de même le peu de créatures (une dizaine au total) ; et, là c’est un problème de traduction surement, une nomenclature anatomique non adaptée. Soit on considère le livre comme une reproduction de l’œuvre de ce docteur, et dans ce cas, la nomenclature anatomique utilisée devrait être celle de l’époque supposée ; soit on propose une reproduction de ce travail, avec la nomenclature anatomique actuelle. Dans ce livre, on retrouve en aucun cas celle de l’époque du docteur Black, mais un mixte entre la nomenclature actuelle, et la précédente (correspondant à celle de la deuxième moitié du 20e siècle). Ainsi, vous pourrez retrouver des gastrocnémiens (nouvelle nomenclature), côtoyant des couturiers, des cubitus et des péronés (ancienne nomenclature) par exemple. Cet élément, repérable essentiellement par les puristes et les anatomistes, joue hélas sur la crédibilité de l’ensemble des schémas. Une homogénéité de l’ensemble des légendes, avec une nomenclature anatomique internationale comme celle en latin, aurait permis de rendre l’ensemble totalement convaincant. Ainsi il y aurait eu une véritable unité entre la biographie et le Codex, entraînant le lecteur jusqu’au bout de l’expérience littéraire et graphique proposée par cette fiction menée par un nouvel auteur prometteur.
En somme c’est un beau livre, avec un aspect « vieux livre » quand on retire la couverture amovible, qui trouvera sa place dans les étagères à côté des livres de sciences ! Une belle réussite graphique et littéraire dans le monde proposé, qui souffre hélas d’approximations dans sa version française quant aux légendes anatomiques.