Mathieu Gaborit est un des auteurs français qui ait le plus apporté au genre dans les dernières années. Il a révolutionné la dark fantasy dans notre pays avec les Chroniques des Crépusculaires. il lui arrive aussi de réaliser des œuvres sur commande, comme le Cycle des Ombres, dont chaque ouvrage a été conçu pour accompagner une figurine du jeu Confrontations.

Chasse aux Serpent dans le noir

S'Erum est un ophidien, un serpent qui vit dans les ténèbres, sous la surface et en marge du monde des hommes. Son rôle est de traquer ceux de sa race qui commettent le crime ultime, impardonnable : tuer un de ses congénères.
Il doit trouver un assassin qui se cache parmi les érudits qui vivent dans la grande bibliothèque secrète des Ophidiens, cachées sous la ville de Cadwallon. Accompagné de son esclave humaine, il va rechercher le parfum du criminel, traquer le moindre indice pouvant le mener sur la voie.
Mais le destin de la bibliothèque est peut-être en jeu. Entre traitrise, chantage, magie et folie, la race des Serpents se débat dans les affres de sa propre fin. Au-delà de la découverte de sa proie, il trouvera peut-être une réponse plus vaste, une raison de vivre et d'agir selon ses propres désirs.

Une plongée merveilleuse dans les ténèbres

Après la lecture du premier tome du Cycle des Ombres, il est difficile de s'attaquer à celui-ci. Pourtant, les livres peuvent se suivre et ne pas se ressembler. Même pour des œuvres sur commande, le génie parfois ressort et transcende le sujet.
L'auteur ne peut le nier, il s'est inspiré du Nom de la Rose pour cette histoire. Mais il a su transcender le modèle et y imposer sa patte de grand maitre de la fantasy. On y retrouve les éléments de base d'Umberto Ecco, des livres partout, des ascètes qui rôdent et bien sûr, un sombre complot organisé par des individus atteints de folie.
Mais on y trouve aussi ce qui fait la marque "Gaborit", une omniprésente magie subtilement distillée, diffusée au long des pages, qui nous plonge dans l'univers noir et dangereux des Serpents. L'air de rien, par petites touches, il nous décrit un monde imaginaire qui prend peu à peu une réalité et une consistance qui nous fait regretter de refermer l'ouvrage à la fin de notre lecture.
Il s'agit du tome II du cycle (c'est aussi le dernier) mais il se lit très bien tout seul. En fait, le seul lien entre les deux volumes est une simple larme...
Comme déjà dit dans une autre chronique, vous pouvez sauter le premier tome et vous jeter sur celui-ci pour le dévorer sans retenue. Un seul regret : qu'il n'y ait pas de suite...