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Les Imaginales : Samantha Bailly
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Les Imaginales : Samantha Bailly

Actusf : Ma première question porte sur les Imaginales. Qu’est-ce que représente le festival pour toi et le fait d’avoir été choisi comme coup de coeur cette année ?
Samantha Bailly : Je suis très touchée et honorée par cette mise en avant du festival. Les Imaginales représentent beaucoup pour moi, aussi bien sur le plan affectif que professionnel. Tout d’abord, parce que je fais ce festival depuis 2009, et que cet événement est le lieu de rencontres devenues des amitiés, de moments magiques et de dialogues avec les acteurs de l’édition. Aussi, j’associe les Imaginales au Prix des Lycéens qui a été décerné à Oraisons en 2011. Cette distinction m’a clairement ouvert des portes.
 
Actusf : Comment est née l’idée de ta nouvelle dans l’anthologie ?
Samantha Bailly : J’ai réfléchi un long moment à quelle nouvelle écrire pour cette anthologie si particulière. J’ai fait quelques premiers essais que je ne trouvais pas concluants. J’ai alors décidé de puiser dans ma boîte à idées, ces concepts que je note pour de futurs projets. C’est alors que j’ai retrouvé l’ébauche de roman Elixir, et tout le travail préparatoire effectué. Je me suis dit que l’univers auquel j’avais pensé serait le cadre parfait pour faire naître une histoire à la fois courte et dotée d’une tension dramatique. De plus, l’empathie est une thématique qui traverse mes romans depuis un long moment, et je me suis que ce serait représentatif de ce qui me passionne.
 
Actusf : Ton héroïne est une empathe. Comment la présenterais-tu ?
Samantha Bailly : Elixir est une jeune femme rongée par sa capacité à absorber les émotions des autres. Ici, l’empathie passe par le contact physique avec une personne. Dès qu’elle touche, effleure quelqu’un, elle est infectée par des sentiments qui ne sont pas les siens. Étant donné que son rôle est d’examiner ses concitoyens, elle est obligée d’être sans cesse envahie par une intériorité autre, et souvent violente. Cela en fait quelqu’un de rompu, détruit, et qui ne peut plus délimiter ce qui lui appartient ou non. Au final, c’est une jeune femme qui n’arrive pas à former son identité.
 
Actusf : Parle nous de Narthécia et de ses spécificités ?
Samantha Bailly : Narthécia est une cité-état devenue un havre de paix face à une jungle hostile et mortelle. La ville est protégée par un puissant champ magnétique qui repousse les prédateurs. Afin de créer une société parfaite, les représentants du pouvoir ont décidé de bannir les personnes jugées psychologiquement instables – cela va des fous aux criminels avérés. Les rares empathes existant ont été retirés à leurs familles afin de devenir les outils du gouvernement. Grâce à leurs capacités, ils « vérifient » les émotions des citoyens. Si ces derniers sont jugés comme potentiellement dangereux, ils sont immédiatement exilés dans la jungle, et donc condamnés à une mort certaine.
 
Actusf : Qu’avais-tu envie de faire ou de dire avec cette nouvelle ?
Samantha Bailly : J’avais envie de dessiner un univers riche en dépit du format court imposé, et ce à travers le prisme d’un personnage amoché. C’est le destin d’une individualité, mais qui permet de découvrir un système basé sur la sélection de ses habitants selon le critère de la santé mentale. De plus, j’ai toujours trouvé fascinant la thématique de la contamination émotionnelle.
 
Actusf : Quelle est ton actualité par ailleurs et quels sont tes projets ?
Samantha Bailly : Après la sortie d’Oraisons chez Bragelonne et de Ce qui nous lie chez Milady, ma prochain parution sera un thriller intitulé À pile ou face, chez Rageot, en septembre. Suivra une trilogie de Fantasy jeunesse intitulée Souvenirs Perdus, chez Syros, en 2014.

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