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Les vents du temps

Boris Vallejo (Illustrateur de couverture), Michel Lederer (Traducteur), Chad Oliver ( Auteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/11/1991  -  livre
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Les vents du temps

Pourquoi a-t-on oublié l’existence d’un auteur aussi intéressant que Chad Oliver ? Ce respectable professeur d’anthropologie de l’université du Texas et fan de science-fiction depuis l’enfance est, avec Ursula K. Le Guin, l’un des premiers représentants d’un courant de SF qui, abandonnant le colonialisme spatial, s’est intéressé à l’homme dans toute sa complexité, que celui-ci soit de souche terrienne ou non. Deux romans seulement nous ont été proposés en français. Le premier est Ombres sur le soleil, l’histoire de la découverte des étranges habitants d’une petite ville du Texas. Il sera question du second dans cette chronique. Il faudrait pouvoir rassembler une pile de vieux numéros de Fiction ou quelques-uns des volumes de la collection Histoires de… (cosmonautes, extraterrestres, voyages dans l’espace…) pour découvrir ses nouvelles et prolonger le plaisir pris à lire Les vents du temps.

Des extraterrestres en quête d’espoir.

Un médecin amateur de pêche à la mouche se propose de se livrer à son sport favori sur une rivière difficile d’accès du Colorado. La journée de détente qu’il avait prévue se déroulera cependant bien différemment de ce qu’il avait espéré puisqu’il découvrira dans une des grottes de la région l’équipage cryogénisé d’un vaisseau spatial extraterrestre, bloqué sur Terre en raison d’une panne. L’un d’entre eux s’éveillera et à mesure que les deux hommes feront connaissance, le visiteur d’outre espace lui fera part de son histoire. L’étrange étranger deviendra peu à peu plus familier, moins menaçant... Mais comment regagner les étoiles quand la civilisation de la planète sur laquelle il s’est échoué n’a pas encore développé de programme spatial digne de ce nom ?

L’homme est-il autre chose qu’un animal en voie de disparition ?

L’ambiance des Vents du temps, le ton du récit et le traitement tout en bienveillance du sujet, la rencontre avec des extraterrestres de passage sur notre Terre, évoque irrésistiblement Le carrefour des étoiles de Clifford Simak. Après avoir tourné les dernières pages il est évident que le roman de Chad Oliver pourrait facilement soutenir la comparaison avec bon nombre des récits de son illustre confrère. Les vents du temps forme un récit qui possède parfois le charme de ce que l’on nomme de nos jours le nature writing. La formation d’anthropologiste de l’auteur, ses convictions humanistes enrichissent et justifient chacune des pages du roman. Si l’on ajoute à tous ces éléments le style à la fois simple et sensible de Chad Oliver, tout est réuni pour en faire un des grands classiques oubliés de la SF des années cinquante. Sa thèse principale, pour effrayante qu’elle soit, n’en touche pas moins une problématique de plus en plus actuelle : les civilisations matériellement avancées sont-elles condamnées à s’autodétruire lorsqu’elles approchent de l’apogée du processus d’évolution technologique dans lequel elles sont engagées ? Pollution à l’échelle planétaire, armes de destruction massives, dictateurs fous, expérimentations irresponsables… L’humanité pourrait bien trouver plus tôt qu’elle ne l’espérait la réponse aux questions posées par Les vents du temps
 

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