Cela faisait un moment que l'on entendait parler de ce nouvel auteur anglais né en 1972. Perdido Street Station (2000) est son second roman et a reçu les prix Arthur C. Clarke et British Fantasy en 2001. Il se situe dans la mouvance fantasy urbaine tout en y mêlant fantastique et science-fiction.

Une première traduction attendue…

Nous sommes projetés dans la ville de Nouvelle-Crobuzon, dans un avenir ou un à-côté incertain. Dans cette mégapole pourrissante dévorée par la vermine se croisent humains et mutants (hommes-insectes, hommes-cactus, hommes-oiseaux…).

Isaac est un scientifique humain. Un jour, un homme-oiseau dépossédé de ses ailes vient le trouver afin qu'il lui rende son bien le plus cher : sa faculté de voler. A la même période, son amante, Lin, une femme-insecte - artiste de son état - se voit proposer un travail qui pourrait lui amener fortune et célébrité. Le hic, c'est que le commanditaire de ce travail est un des parrains les plus puissants de la Nouvelle-Crobuzon. Il oblige Lin à garder le secret.

Les recherches d'Isaac l'amènent à collecter toutes sortes d'animaux volants. Une mystérieuse chenille enlevée à un projet du gouvernement classé " Dangereux " échoue dans une de ses cages…

… et amplement méritée !

Perdido Street Station est un livre-univers foisonnant et accessible. China Miéville n'utilise pas de dictionnaire (qui ralentit et même perturbe parfois la fluidité du récit) mais distille les informations constitutives de son monde dans la trame du récit. L'ambiance qui se dégage de cette première partie est fascinante, Isaac et Lin forment un couple attachant car la différence de race qui pouvait déranger au début est éclipsée par la sincérité de leurs sentiments. Les êtres-insectes et certains autres aspects de l'œuvre évoquent L'Empire de poussière de Nicolas Bouchard. Les différentes histoires entremêlées passionnent autant les unes que les autres. Si le second tome reste de ce niveau, Perdido Street Station a toutes les chances de rester dans les annales. La suite ! Vite !