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Portrait : Margot Delorme autrice du Dompteur d'avalanches
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Portrait : Margot Delorme autrice du Dompteur d'avalanches

 S’il faut parler de moi… J’aime les ananas, Paul Klee, les voyages et – j’assume plei-nement – le disco. Je n’aime pas les asperges, Otto Dix, la routine et l’électro, faisant une exception pour Aphex Twin et les premiers Art of Noise (mais est-ce de l’électro ?). Je joue du piano et de la guitare, pas assez dans les deux cas pour progresser beaucoup. Née un peu avant le premier choc pétrolier, j’ai décroché à 22 ans une licence en lettres modernes.

 
Après divers boulots, secrétaire à l’INRIA, agent commercial pour un loueur de voi-tures, maîtresse-auxiliaire dans l’Éducation nationale, j’ai passé avec succès à 25 ans le CSS, Certificat de Sécurité Sauvetage, diplôme d’État qui m’a permis de participer à une sélection organisée par une compagnie aérienne française alors basée à Montpellier. Ma candidature a été retenue : réalisant un rêve d’enfance, je suis donc devenue PNC, « per-sonnel navigant commercial », c’est-à-dire hôtesse de l’air. À cette époque, je volais sur des Nord 262 puis sur de plus gros avions, les Fokker 100. La compagnie pour laquelle je travaillais a déposé le bilan en 2004. Dommage, parce que l’ambiance y était familiale et sympa… J’ai alors intégré Air France, pour des vols principalement en Europe. Mais ce n’étaient pas du tout les mêmes conditions de travail. Si bien qu’au bout de cinq ans, j’ai fini par donner ma démission. À ce moment-là, j’ai totalement changé mon fusil d’épaule et, avec mon copain de l’époque, nous avons vendu trois années durant des vêtements sur les marchés de la région de Grenoble, où je m’étais installée après avoir quitté l’Hérault et le monde de l’aviation. C’était amusant mais épuisant… et fort peu lucratif ! Nouvelle décision : je me suis rappelée au bon souvenir de l’Éducation nationale. Dès l’année suivante, j’ai enseigné le français en collège, comme contractuelle, jusqu’en 2013. C’est alors que j’ai rencontré Lazare (Guillemot), avec qui j’ai emménagé dans un hameau des Alpes du Léman, en Haute-Savoie. Je travaille actuellement à la médiathèque intercommunale de la vallée.
 
 
J’ai lu depuis mes vingt ans pas mal de science-fiction ; j’apprécie tout particulièrement Jack Vance, James Tiptree, Ursula Le Guin et Connie Willis. Dans les genres de l’imaginaire, ma préférence va cependant à la fantasy : Ursula Le Guin, encore elle, mais aussi Mervyn Peake, Thomas Burnett Swann, Terry Pratchett, William Horwood, Kristine Kathryn Rusch, David Calvo, Guy Gavriel Kay… Je suis également fascinée par les contes et légendes de tous les pays, de toutes les régions – j’adore les spectacles vivants, avec une conteuse ou un conteur qui vous emporte de sa voix, de ses gestes, de son regard –, et m’endort souvent un poème sous les yeux (Guillevic, Norge, Neruda, Plath, Tardieu, Su-pervielle…).
 
 
Depuis longtemps, je note de petits bouts de textes, je m’essaie à des nouvelles, mais je n’avais jamais franchi le pas pour écrire quelque chose de plus construit – et de plus long – avant mon arrivée en Haute-Savoie. Un dimanche soir, en rentrant d’une balade de deux jours en montagne, je me suis assise devant mon ordinateur et j’ai commencé Le Dompteur d’avalanches. Des légendes entendues ici, des randonnées effectuées là, des rencontres aussi, ont petit à petit nourri la matière du livre.
 
 
Lorsque Lazare a fait la connaissance d’André-François Ruaud (le directeur des Moutons électriques) au cours d’un salon, l’an passé, je ne me trouvais pas avec lui ; mon compagnon y était allé à l’occasion d’un déplacement professionnel (il bosse pour une grosse entreprise de débardage de bois). Lazare écrit, lui aussi, et la nouvelle collection « Les Saisons de l’étrange » a finalement retenu son premier roman, 115° vers l’épouvante, paru en mars dernier. Bien entendu, mon homme savait que je m’étais lancée dans un récit de fantasy alpestre. Il m’a suggéré que cette histoire pouvait peut-être intéresser les Moutons électriques. J’en ai envoyé une petite moitié, en y joignant un synopsis qui courait jusqu’à la fin. Et l’éditeur a retenu le texte en l’état, me prodiguant conseils et encouragements afin que je mène mon roman à terme. Depuis, je me suis remise à mon ordinateur et, actuellement, je travaille à un autre roman… dont je préfère ne rien dire encore à ce stade.
 

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