Du quatuor initial, il n’en reste plus que trois. Téhy et J.M. Vee au scénario et Guénet au dessin. De Téhy, on connaît déjà La Teigne et Fée et tendres automates parus tous les deux chez Vents d’Ouest. En ce qui concerne Guénet, on le connaît pour avoir dessiné Dédale et Le Voleur de paradis publiés aux éditions Soleil. Quant à J.M. Vee, il est là pour apporter un support technique et une crédibilité à l’univers développé par Téhy.

L’heure est proche

La traque commence. Après être entré tant bien que mal et avoir franchi les systèmes de protection de la forteresse œcuménique, Yiu s’engouffre, avec ce qui reste de son commando suicide, dans ses étages. Elle commence simplement à prendre conscience du caractère suicidaire de sa mission. Elle sait que le haut clergé ne croît pas qu’elle s'en sortira vivante mais elle tente quand même le tout pour le tout, pour son petit frère Ji-A.

La bête (l'Anté-Christ) qu’elle pourchasse a soif de mort, de violence et de haine. Tout ce Yiu possède, elle le veut. C’est donc un combat entre le mal absolu qui se prend pour un dieu et une humaine désincarnée, déshumanisée et emplie de haine qui s’engage. De son côté le petit Ji-A assiste à tout ça dans sa bulle de protection car les médias se sont joints à la bataille. Alors que dans le ciel apparaissent les stigmates d’un monde à l’agonie, une jeune femme se bat pour sauver la vie de son petit frère.

Un hymne à l’amour sur fond de guerre

Voici enfin, au bout de deux ans, la suite tant attendue de cette fascinante saga. Les somptueuses couleurs de Guénet mettent en image le sombre esprit de Téhy. Même au bout de quatre tomes, le rythme ne s’essouffle pas. Il y a seulement des temps de pause avant de retourner dans l’arène. Et à chaque fois que Yiu se repose, on en ressort toujours un peu plus épuisé. Dans un univers décadent, Téhy nous dépeint une fresque de fin du monde. De plus, il aborde ici des thèmes d’actualité : la manipulation génétique, les attentats terroristes et le fanatisme religieux. Malgré cette réalité abjecte, une femme se bat par amour pour son petit frère. Alors, peut-être que tout n’est pas perdu ?