Evoquer Chabouté, c'est souvent évoquer son goût pour le fantastique rural. Un fantastique qu'il met en scène dans nos campagnes, s'appuyant parfois sur des légendes existantes, mais toujours avec une sensibilité et un trait qui ont fait de lui un grand auteur de la bande dessinée actuelle. On citera pour mémoire La Bête, Pleine Lune ou bien Sorcières, trois de ses albums qui illustrent bien ce penchant. Bien sûr, Chabouté sait aussi se tourner vers d'autres thèmes. On se souvient tout particulièrement de l'émouvant : Un Îlot de bonheur et de sa détresse du quotidien. Purgatoire est un peu dans ce registre. Le premier tome nous entraînait dans le tourbillon négatif du héros, perdant peu à peu sa maison, ses amis et ses revenus pour finir à la fin de l'album écrasé par la voiture de son assureur véreux. Ce nouvel opus ajoute un rien de fantastique à cette histoire.

Ascenseur pour l'éternité

Après avoir sérieusement manqué de chance dans le premier tome, Benjamin se retrouve au Purgatoire face à un employé assez tatillon. En quelques flashs, il lui explique que sa vie n'a pas été que bonté et gentillesses et qu'il doit redescendre sur Terre sous la forme d'un fantôme. S'il veut monter au paradis, il doit aider quelqu'un à faire le bon choix en l'influençant. Seul souci, il faut qu'il trouve LA bonne personne sur six milliards de terriens. Une nouvelle aventure commence pour Benjamin.

De bonnes idées mais…

Si graphiquement Chabouté est toujours impeccable, si son scénario comporte de bonnes idées, si la sensibilité qu'il y développe fait toujours mouche, l'intrigue manque sérieusement de consistance. Selon l'expression consacrée, le scénario tient sur un ticket de métro et l'on en ressort avec une impression de vide. Comme si l'on avait lu un peu trop rapidement les 64 pages de cet album. Dommage car le reste tient de l'exceptionnel. Vraiment. Chabouté est un auteur à part dans le monde de la BD et mérite qu'on s'y attarde quelque peu.