Pierre Bordage s’est fait connaitre grâce au space opera : c’est la trilogie des Guerriers du silence, réussite incontestable tant d’un point de vue commercial que critique, qui a installé Bordage au cœur du paysage de la littérature de la science-fiction francophone. Préoccupé par la lutte contre les fanatismes, Pierre Bordage en imprègne les fictions qu’il publie : Résonances s’inscrit clairement dans ce sillon qu’il creuse avec l’ardeur d’un laboureur.

 

 

Sohinn est employé à l’astroport de DerEstap avec son collègue La Perche comme chasseurs de dragons, d’étranges créatures qui attaquent périodiquement les installations humaines de cette planète. En tant que membre des Erwacks, Sohinn possède des capacités de prescience qui l’aident à les neutraliser. Cependant, le jour où l’astroport reçoit en transit un important groupe de Salahamites (ethnie très religieuse), les dragons manquent de tout détruire et Sohinn et son collègue évitent le pire de justesse…

 

Eloya, jeune Salahamite voilée, échappe de peu à la mort. Au cours de l’enquête, Sohinn est accusé d’avoir commis de graves erreurs qui le mettent sur la touche temporairement. Mais il croise le regard d’Eloya… Quelque chose se passe à ce moment-là, de si fort que Sohinn se jure de retrouver la jeune fille. Mais Eloya, selon les légendes de son peuple, est promise à un Dieu qui l’attend à l’autre bout de la galaxie. Pendant qu’Eloya, qui n’arrive pas à oublier le regard du beau Sohinn, commence une préparation physique et mentale sous la surveillance d’une IA en vue de sa confrontation avec son promis, l’Erwack se fait engager sur un vaisseau spatial pour la retrouver… Puis des pirates s’emparent d’Eloya et du groupe de Salahamites.

 

 

Résonances ne manque pas de qualités : d’abord la narration qui repose sur les histoires parallèles des deux protagonistes qui finissent bien évidemment par converger (d’où le titre) ; ensuite les personnages eux-mêmes, auxquels ont s’identifie facilement. Force est de constater que ça marche sur les trois quarts du roman. Le problème réside dans le dénouement, lorsque les deux protagonistes sont confrontés, après moult péripéties (très palpitantes) au Dieu, personnage forcément méchant et tyrannique : après avoir fait monter la pression pendant plus de 400 pages, l’auteur sombre dans la caricature et accouche d’un pétard mouillé !

 

De Bordage, on attend toujours le meilleur car son excellence ne fait aucun doute : on attend donc son prochain roman.