Nicole Parrot, journaliste et écrivain, est l'auteur de dossiers sur la mode et son histoire dans la presse féminine et d'essais comme Le Stiff et le Cool, une histoire de maille, de mode et de liberté (2002) ou Langage des fleurs (2000).
Treize étranges histoires, recueil de nouvelles paru initialement en avril 2005, lui a valu le prix de la nouvelle de la Société des gens de lettres.
Un recueil ambitieux...
En avant-propos du recueil Treize étranges histoires, Nicole Parrot explique pourquoi elle a écrit ce livre. Il s'agit de surprendre le lecteur après l'avoir entraîné « dans des univers trompeurs où tout semble lisse et tranquille ».
Si elles sont d'une construction classique, certaines des nouvelles sont plutôt réussies, avec des chutes relativement efficaces. Le Coureur joue sur les vides entre les mots pour induire chez le lecteur une vision erronée du récit avant de le dérouter ; le Corsage à pois dont on ne comprend le titre qu'en toute fin de la nouvelle, et Retour de bâton qui, d'un fait apparemment anodin, tire la substance du texte tout entier, respectent le cahier des charges dressé par l'auteur.
D'autres textes, sans réellement surprendre, parviennent à créer une ambiance mystérieuse. C'est le cas du Miroir qui donne à contempler un reflet déformé du temps qui passe, passera ou est déjà passé. Avec Le Phénomène, la perplexité du héros contamine le lecteur qui veut savoir ce qu'il arrive aux mots. De même, dans La Charade, tout ce qui précède la chute est plutôt plaisant.
... quelque peu décevant pour l'amateur de fantastique...
L'amateur de fantastique, dévoreur d'étrange et d'insolite, sera cependant un peu déçu par nombre des textes ici rassemblés. Certains de ces récits à chute donnent, en effet, l'impression de n'être construits que pour cet aboutissement, sans autre but ni profondeur. Ces nouvelles ne racontent rien, que le cheminement vers une fin. On a donc le sentiment désagréable de lire des histoires peu crédibles, comme peuvent l'être les histoires drôles. Que serait la Nuit sans surprise, sans sa dernière phrase ? Que vaudrait Le Signe sans cette volonté, trop explicite, de surprendre le lecteur ? Cette intention visible gêne un peu et réduit les récits à des constructions plus ou moins savantes, parfois sans âme.
Restent des textes qui, malgré une écriture agréable et précise, déçoivent le lecteur qui en a vu d'autres et comprend dès les premières lignes où on prétend l'emmener. La Noyée n'est que la énième variante d'un récit de dame blanche, Le Gamin étonne peu sous son masque de psychopathe. La Belle petite caille déçoit plus encore avec son lexique culinaire et sa chute déflorée dès le titre.
... mais qui trouvera son public
On l'aura compris, les Treize étranges histoires de Nicole Parrot ne sont pas pour celui qui possède déjà sur ses étagères Les Chefs d'œuvre du fantastique. Il présente cependant quelque intérêt par son style et les idées développées. Dès lors, on comprend aisément le choix de publier ce recueil dans une collection Jeunesse. Treize étranges histoires, ouvrage léger, formé de textes courts, constituera une excellente initiation au fantastique et à l'étrange. Une entrée idéale pour les adolescents qui lisent peu.
Treize étranges histoires, recueil de nouvelles paru initialement en avril 2005, lui a valu le prix de la nouvelle de la Société des gens de lettres.
Un recueil ambitieux...
En avant-propos du recueil Treize étranges histoires, Nicole Parrot explique pourquoi elle a écrit ce livre. Il s'agit de surprendre le lecteur après l'avoir entraîné « dans des univers trompeurs où tout semble lisse et tranquille ».
Si elles sont d'une construction classique, certaines des nouvelles sont plutôt réussies, avec des chutes relativement efficaces. Le Coureur joue sur les vides entre les mots pour induire chez le lecteur une vision erronée du récit avant de le dérouter ; le Corsage à pois dont on ne comprend le titre qu'en toute fin de la nouvelle, et Retour de bâton qui, d'un fait apparemment anodin, tire la substance du texte tout entier, respectent le cahier des charges dressé par l'auteur.
D'autres textes, sans réellement surprendre, parviennent à créer une ambiance mystérieuse. C'est le cas du Miroir qui donne à contempler un reflet déformé du temps qui passe, passera ou est déjà passé. Avec Le Phénomène, la perplexité du héros contamine le lecteur qui veut savoir ce qu'il arrive aux mots. De même, dans La Charade, tout ce qui précède la chute est plutôt plaisant.
... quelque peu décevant pour l'amateur de fantastique...
L'amateur de fantastique, dévoreur d'étrange et d'insolite, sera cependant un peu déçu par nombre des textes ici rassemblés. Certains de ces récits à chute donnent, en effet, l'impression de n'être construits que pour cet aboutissement, sans autre but ni profondeur. Ces nouvelles ne racontent rien, que le cheminement vers une fin. On a donc le sentiment désagréable de lire des histoires peu crédibles, comme peuvent l'être les histoires drôles. Que serait la Nuit sans surprise, sans sa dernière phrase ? Que vaudrait Le Signe sans cette volonté, trop explicite, de surprendre le lecteur ? Cette intention visible gêne un peu et réduit les récits à des constructions plus ou moins savantes, parfois sans âme.
Restent des textes qui, malgré une écriture agréable et précise, déçoivent le lecteur qui en a vu d'autres et comprend dès les premières lignes où on prétend l'emmener. La Noyée n'est que la énième variante d'un récit de dame blanche, Le Gamin étonne peu sous son masque de psychopathe. La Belle petite caille déçoit plus encore avec son lexique culinaire et sa chute déflorée dès le titre.
... mais qui trouvera son public
On l'aura compris, les Treize étranges histoires de Nicole Parrot ne sont pas pour celui qui possède déjà sur ses étagères Les Chefs d'œuvre du fantastique. Il présente cependant quelque intérêt par son style et les idées développées. Dès lors, on comprend aisément le choix de publier ce recueil dans une collection Jeunesse. Treize étranges histoires, ouvrage léger, formé de textes courts, constituera une excellente initiation au fantastique et à l'étrange. Une entrée idéale pour les adolescents qui lisent peu.