Actusf : Au bout de 11 ans de présidence du festival, pourquoi avez-vous décidé de passer la main ?
Pierre Bordage : Cela fait déjà 3 ans que j’ai envie d’arrêter mais l’équipe avait des difficultés à trouver une figure de proue pour me remplacer. C’est chose faite avec Roland Lehoucq. Il était temps pour moi de passer le relais pour plusieurs raisons. Il est nécessaire d’avoir des têtes nouvelles pour redonner de l’impulsion, de l’élan au festival, de nouvelles directions. Etre président demande du temps et de l’énergie par ailleurs. J’avais envie de me consacrer à mon métier d’auteur notamment au 5 ème volume de La Fraternité du Panca. Je suis très content d’avoir fait ce festival mais je manque de temps pour écrire.
Actusf : Quelles évolutions les plus marquantes avez-vous constaté au cours de ces années ?
Pierre Bordage : L’ouverture la plus importante pour moi réside dans l’ouverture au public. Les Utopiales excitent la curiosité . C’est ce qui m’intéresse : amener des gens justement qui ne connaissent rien à la science- fiction à la découvrir par le biais de différentes portes d’entrée : littérature, cinéma, BD ou jeux de rôles. Autre évolution que je constate : la récession de la science-fiction. Il y a de moins en moins d’auteurs de SF. Et la fantasy se développe. Je pense que ceci est lié à la période actuelle. Les gens se réfugient dans la bit lit, dans des figures éternelles rassurantes./ Notre époque inquiète. Et la SF rajoute de la peur à l’ambiance inquiétante. La SF fonctionne très bien dans des moments économiquement stables.
Actusf : Pourquoi avoir choisi la thématique Histoires pour cette édition ?
Pierre Bordage : L’uchronie fonctionne assez bien. C’est un genre partagé par tout le monde en SF. La période étant instable, les gens ont besoin de se replonger dans leur passé, dans leur histoire. D’où cette thématique Histoires. De plus, il faut des thèmes généraux pour impliquer davantage de personnes. On voulait que les gens s’identifient aux thèmes. Et la thématique Histoires bénéficie d’une vraie affection.
Chloé Chamouton