Nous avons dépêché un envoyé spécial à la cité des sciences et de l'industrie, où se tient actuellement l'exposition Science et Fiction, des aventures croisées.
Marc souligne les points forts de cet événement :
- La visibilité de l'exposition : Deux étages lui sont consacrés. Elle est bien signalée, dans les médias, en affichage dans la vielle et à la Cité des Sciences elle-même.
- La qualité est présente et le comité scientifique tient la route : pas d’erreur détectée.
- Le plaisir qu'on y prend : « Quelques présentations m'ont semblé fort sympathiques (la navette géante, des sculptures d’aliens), ainsi que quelques animations (incrustation en temps réel sur des fonds animés exotiques, le robot qui bouge et qui parle, les projections de film) »
- Le cinéma SF et la télé sont bien représentés (films projetés, affiches, costumes de films et de séries célèbres).
- Le tout dans le noir, pour mettre en valeur les images projetées et les costumes.
- Un bon catalogue de présentation de l’exposition est vendu séparément.
Des points faibles, en revanche, ont déçu notre envoyé spécial :
- Les enfants qui l'accompagnaient se sont ennuyés parce qu’il y avait très peu d’attractions interactives (incrustation temps réel, robot bavard, quelques écrans). Ce n’est pas une exposition pour les enfants qui voient des images sans lien entre elles et des lieux sans continuité évidente pour eux.
- L’exposition, malgré son thème futuriste, ne fait pas très branchée. Pour illustrer des visions du futur, on utilise des médias devenus très classiques (vidéo, son, photos). Pas de 3D, pas d’odeur, pas de design révolutionnaire, très peu d’idées originales. Ils auraient pu utiliser davantage les automatismes, des jeux de lumière animés et le multimédia interactif, certainement à la portée budgétaire d’une exposition de ce type.
- Pour ce qui est de la « SF littéraire », moins visuelle, il n’y a pas trop eu d’effort. On aurait aimé des cartographies, des listes d’auteurs, des rappels d’œuvres, etc. même s'il y avait quelques manuscrits.
- La SF d’aujourd’hui est peu traitée (revues actuelles, lieux cultes, auteurs vivants, etc.) et il n’y a pas de visibilité sur l’évolution de la sociologie de la SF. On a le sentiment d’être dans un univers mythique réservé aux scénaristes et réalisateurs hollywoodiens.
- « Pour une exposition consacrée à Sciences et SF, la mise en perspective scientifique des innovations mythiques de la SF est peu présente. On aurait aimé avoir une critique scientifique systématique : ce qui existe déjà ou va exister bientôt par rapport à ce qu’en dit la SF, ce qui est du domaine du rêve pour bien longtemps encore (ceci est traité en partie dans le catalogue). Je n’ai pas vu non plus de stand sur la part de la SF dans les représentations que se font le public et les scientifiques sur la science, elle-même ».
Au bout du compte :
L’impression d’ensemble est quand même celle d’une exposition moins ludique et plus didactique que ce qu’est capable de faire la Cité des Sciences, qui reflète plus l’univers du cinéma, de la télé et de la SF peu subtile qu’autre chose et qui ne donne pas spécialement envie de lire de la SF.
Ceux qui aiment la SF se trouvent en territoire familier. Peu dépaysés, ils n’apprennent pas grand-chose.
Ceux qui ne connaissent pas n’en perçoivent que les manifestations les plus stéréotypées et les plus voyantes.
Finalement, on a un peu l’impression que la vraie expo sur la Science et l’imaginaire d’aujourd’hui était dans les autres conférences et les autres lieux de la Cité des Sciences. Ici, on était plutôt au musée. Mais un musée agréable et simple à suivre.