Après des études en histoire et en psychiatrie, Karl Edward Wagner se lance comme écrivain et publie ses premiers textes dans les années 1970. Sa bilbiographie est abondante avec de multiples nouvelles et romans. Le cycle de Kane est considéré comme la pièce maîtresse de son œuvre. 
 

Inspiré par les romans gothiques tel que Melmoth de Maturin ou de fantasy tel que L'Épée brisée de Poul Anderson, le cycle de Kane voit le jour en 1970 avec la nouvelle Darkness Weaves.

Quelques temps plus tard, Two Suns Setting, une des nombreuses nouvelles du cycle, gagne en 1977 le British Fantasy Award et fut nominée la même année au World Fantasy Award.

 

Entre 1973 et 1985 sortent 3 livres dans la collection Kane, qui regroupe les récits majeurs de ce héros : Death Angel's Shadow (1973), Night Winds (1978), The Book of Kane (1985).

Pour Karl Edward Wagner, la fin de l'histoire a lieu en 1994. Son décès serait dû en grande partie à son alcoolisme.
  

 

Barbare voué à la destruction, Kane vagabonde dans un monde qu'il arpente inlassablement. "Ni Dieu, ni Maître", tel est le crédo de cet homme aux multiples facettes : barbare, sorcier, assassin... nul ne le soumettra ! Mais l'ascension vers le pouvoir est longue et l'histoire de Kane ne fait que commencer.

 

 

Si vous êtes fan des romans de Robert E. Howard, de l'heroic fantasy à l'ancienne et de Ravenloft : ces trois livres de Kane sont pour vous !

 

Personnage conçu sur les traits bibliques de Caïn, on pense évidemment aux héros phares de Robert E. Howard (Conan, Salomon Kane, Kull...), même si Kane est loin du barbare caractéristique à gros muscles et n'y ressemble que par le monde qu'il arpente.
 

Mélangeant l'heroic fantasy à une atmosphère d'horreur, l'auteur joue avec nos nerfs, nous surprend tout au long de ses écrits par l'inventivité des complots et pourtant la simplicité des mots usités. Maître dans l'art de manier aussi bien son épée que les arts obscurs, lire les aventures de ce personnage, seul contre tous, est un vrai moment de plaisir dont vous dévorerez les 750 pages (environ) pour chaque tome.

Dans ces trois tomes, on retrouvera tous les romans, les nouvelles et les poèmes consacrés au personnage par Karl Edward Wagner. De plus, dans la dernière anthologie, on pourra lire un texte de 1977 de l'auteur qui explique ses inspirations et la naissance de Kane.

 

Bien que l'on passe un très bon moment à la lecture de ce cycle, les trois dernieres nouvelles de l'anthologie III m'ont laissée perplexe à cause de la débauche de sexe qui semble hors de propos et totalement inutile. On a dû mal à distinguer les intentions de l'auteur. Où voulait-il en venir ? 
 

Pourtant une phrase subsiste et aurait pu compacter tout cet amas d'action hallucinante (le personnage principal demande à Kane quand il va rencontrer les forces du bien) : "Il n'y en a pas. Je suis le seul espoir de ce monde."

 

Quitte à choisir entre le mal et le mal, autant prendre le moins pire ; c'est sur cette touche pessimiste que l'œuvre de Kane s'est construite et repose. Mais Karl Edward Wagner aurait pu amener cette fin en restant dans son concept de base d'heroic fantasy au lieu de plonger son personnage dans ses propres années.

Un clin d'œil de l'auteur qu'on nous explique à la fin du dernier tome, mais qui passe pour une substitution de son personnage à lui, pour exister ainsi à travers son œuvre.

Kane, l'anthologie I, II, III sont des œuvres à découvrir pour tout passionné de fantasy mais comme dit plus haut, le dernier tome et surtout ces dernières nouvelles sont à vos risque et péril, voyageurs...