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Greg Egan : Océanique

Greg Egan ( Auteur), Olivier Girard (Redacteur en chef), Francis Valery ( Auteur), Roland C. Wagner ( Auteur), Nicolas Fructus (Illustrateur de couverture), Bifrost ( Auteur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/2000  -  livre
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Greg Egan : Océanique

Greg Egan serait-il un génie méconnu ? La question mérite d’être posée puisqu’une fois encore ce mystérieux auteur australien est à l’affiche d’une revue française de SF. Après Galaxie, c’est au tour de Bifrost de vanter ses louanges en publiant la nouvelle qui a remporté le prix Hugo en 1999 : Océanique.

Et ô surprise, force est de constater que celui-ci boxe dans la catégorie des « abordables par tous » alors qu’en général ses textes tiennent plutôt de la masturbation de neurones* (ce qui est somme toute très apprécié de certains lecteurs). Bref, je vais peut-être enfin y comprendre quelque chose**.

'Cette fois, Egan a choisi une petite réflexion sur la religion comme toile de fond à son histoire. Sur une planète lointaine dans un futur tout aussi éloigné, un jeune homme va se convertir au culte en vogue de Sainte Béatrice après avoir chopé la foi lors d’une plongée en apnée dans la grande bleue. Malheureusement, scientifique et mystique ne font pas toujours bon ménage. C’est même plutôt rare ! Notre héros, lui cumule les deux, ce qui le forcera, au terme de ses études, à examiner ses croyances beaucoup plus en profondeur et à se poser la question qui tue : la béatitude qu’il ressent immergé dans l’eau ne vient-elle pas tout simplement des organismes minuscules qui y vivent ? La réponse sera évidemment capitale.

Plus qu’une simple aventure de chercheur, l’auteur nous dresse un portrait assez complexe de la société en place sur ce monde. Par là même, il donne un peu de profondeur à sa nouvelle. Malheureusement, même si ceux qui n’aiment pas particulièrement la hard science peuvent la lire, elle ne m’a pas semblé véritablement convaincante. Agréable certes, équilibrée et bien écrite mais loin d’être géniale. En tout cas loin de remporter mon prix Hugo personnel.

L’île des femmes de Francis Valery m’a un peu plus emballé. Sans avoir la prétention du récit précédent, la rencontre de ce jeune homme partit chercher la divine Héra dans un univers virtuel à faire pâlir de jalousie les possesseurs de PS II, se lit facilement et laisse une bonne impression.

Quant aux lecteurs qui ont suivi le feuilleton de Roland C.Wagner dans les derniers numéros, ils découvriront, sans doute ravis, une petite surprise. L’auteur des Futurs Mystères de Paris leur a concocté un petit épilogue imprévu de quelques pages, histoire de finir en beauté. Elle n’est pas belle la vie ?

A ce stade, on refermera donc la partie nouvelle de Bifrost en ayant grosso modo passé quand même un bon moment malgré la déception d’Egan.

Passons aux pages « critiques »

Ici, pas de surprise. C’est du classique mais du solide. Chroniques de bouquins et de BD sont aux rendez-vous accompagnées d’un étonnant dossier Denoël/Folio SF. Gilles Dumay*** et Yvon Girard causent tous les deux de la fin de la collection présence du futur et de Folio SF, tandis que dans son coin, Andrée François Ruaud se fend d’un récapitulatif sur l’histoire de PdF. Instructif, c’est un des passages les plus intéressant de ce numéro avec notamment le descriptif d’un bon nombre de titres parus chez Folio et surtout les sorties à venir. Tous ceux qui suivent de prés ou de loin l’actualité de la SF apprécieront.

Pour conclure, on peut dire qu’avec ce vingtième numéro, Bifrost continue à garder le cap. Encore une fois, les ch’tits gars du journal ont bien bossé pour livrer une revue de qualité avec la pointe de délire qu’on aime. Pourvu que ça dure.

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