- le  

Les Fontaines du Paradis

Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/2004  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

Les Fontaines du Paradis

Un peu perdu au milieu de ses monstres classiques que sont 2001 : L'Odyssée de l'espace et Rama, Les Fontaines du Paradis, n'en a pas moins rapporté à Arthur C. Clarke, le Hugo et le Nebula en 1979. Cette fois encore, c'est sur une base scientifique solidement étayée que Clarke construit cette fascinante histoire d'ascenseur orbital. Le même que celui dont les journalistes s'efforcent d'expliquer le fonctionnement depuis quelques jours, alors que la NASA ressort ce vieux serpent de mer de ses cartons.

L'histoire de Vannevar Morgan n'est au fond qu'anecdotique. Au mieux n'est-il qu'une fonction dramaturgique, parce que le vrai héros des Fontaines du Paradis, c'est l'ascenseur orbital qu'il s'est mis en tête de construire.

L'idée est simple et un peu folle. Construire une cabine courant le long d'un long câble tendu entre un point précis de l'équateur terrien et une station en orbite géostationnaire là-haut, à 35 800 km. Evidemment, la mise en œuvre d'un si colossal projet va se heurter à bien des difficultés, à commencer par le site d'implantation de l'ascenseur : le sommet d'une montagne sacrée de Taprobane - transposition du Sri Lanka où Clarke a depuis longtemps posé ses valises - et sur laquelle est édifié un temple bouddhiste tenu par un lama new-look et très business-business.

Toute la force de ce court roman tient précisément dans, non seulement, sa crédibilité scientifique, mais surtout dans le fait que ce projet ait effectivement été envisagé. Le petit rappel historique que Clarke nous offre en guise de post-face participe d'ailleurs tout autant de l'œuvre que le reste du roman. On y apprend ainsi que, contrairement à ce qui se dit un peu partout en ce moment, l'idée n'est pas née dans les cerveaux des ingénieurs de la NASA il y aurait une trentaine d'années, mais que c'est un savant russe - Konstantin Tsiolkovsky - qui y aurait pensé pour la première fois en 1895, après avoir vu la Tour Eiffel. Il faudra toutefois attendre 1960, pour qu'un autre de ses compatriotes Yuri Artsutanov, se penche plus sérieusement sur la faisabilité d'un tel projet, s'attaquant notamment aux problèmes épineux de la contrainte des matériaux, et de l'équilibre des forces en jeu. La NASA, elle, ne commencera à s'intéresser à ce concept que six ans plus tard, pour arriver à la conclusion que le projet ne serait viable qu'après l'invention de nouveaux matériaux alliant une extraordinaire résistance à une incroyable légèreté.


C'est le moment de redécouvrir cet excellent roman d'Arthur C. Clarke, qui, au-delà des rigidités de sa dramaturgie, vous porte aux limites du possible, juste là où elles se confondent avec celle du probable. Immanquablement, avec ce funiculaire de l'espace on se dit que l'espace est peut-être pour demain, et forcément le petit garçon qui est en nous, celui qui voulait être cosmonaute quand il était petit, se surprend à rêver de nouveau.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?