Jean-Luc Istin est scénariste depuis plus d'une dizaine d'années, et son succès a fait de lui un des auteurs de BD les plus prolifiques actuellement. Son attachement pour la Bretagne se ressent dans ses scénarii fantastiques, bercés par des contes et légendes celtiques. Dernièrement, sa série concept Elfes est remarquable, tout comme la série Les Maîtres inquisiteurs.
Voila plus de 30 ans que Zivorad Radivojevic gravite dans le monde de la BD en tant qu'illustrateur. Récompensé à plusieurs reprises en Bosnie-Herzégovine et en Serbie, il publie pour la première fois en France chez Le Lombard avec le premier tome de la série One, Rien qu'un souffle. Dans Alice Matheson, on retrouve avec plaisir tout son talent et son savoir-faire.
Des difficultés passagères ?
Alors que l'épidémie se propage et que les urgences de l'hôpital ne désemplissent pas, Alice Matheson a un cruel dilemme : comment assouvir ses besoins de meurtres alors que les projecteurs sont tous tournés vers son lieu de travail, et accessoirement, d'assassinat ? Des suspicions commencent à naître, et le passé de cette jeune femme attire plus d'une personne...
Mais avant de s'intéresser à cette dernière, les chercheurs doivent trouver un moyen d'éradiquer le fléau. Et pour cela, pas d'autre solution que de commencer par en observer les victimes...
Un second tome intrigant !
Si le premier tome posait les prémices du scénario d'Istin, celui-ci, pour le plus grand plaisir du lecteur, prend cette fois le temps de développer l'intrigue sur de nombreux axes. Ainsi, on retrouve agréablement la belle Alice qui doit, à l'image de Dexter dans la série TV éponyme, gérer à la fois ses envies meurtrières, son métier d'infirmière et les protagonistes qui ont des soupçons sur elle.
On découvre par la même occasion l'équipe de chercheurs qui, nuit et jour, ne ménage pas sa peine pour comprendre et trouver un remède au fléau qui se propage. Mais tous ces protagonistes seraient bien fades sans l'implication de personnages secondaires qui colportent rumeurs et potins à qui veulent les entendre. L'ensemble est prenant, se lisant d'une traite grâce à un rythme bien senti dès les premières pages, qui mettent d'ailleurs d'office le lecteur dans une ambiance sombre et glauque.
Le tout est très bien illustré, avec un souci du détail sur les visages (notamment masculins) très plaisant. On ressent un grand dynamisme derrière un découpage classique de chaque planche. Le dessin sert magnifiquement le scénario, et inversement. Les dessinateurs (le tome 1 n"était pas dessiné par Radivojevic) ont su accorder leurs violons pour rendre l'ensemble homogène.
Le rythme effréné des sorties, à l'image du rythme de la narration, permet au lecteur de ne pas s'impatienter entre les albums, et de maintenir tout le plaisir de la lecture !