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L'Ombre de l'oiseau lyre

Antoine Martin (Traducteur), Andrès Ibánez ( Auteur)
Langue d'origine : Espagnol
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/2006  -  livre
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L'Ombre de l'oiseau lyre

Andrès Ibáñez (1961- ?), poète, écrivain, auteur de théâtre, et pianiste de jazz est (également) l'auteur de quatre romans : La música del mundo (1995), El mundo en la Era de Varick (1999, Le monde selon Varick, déjà publié par Au Diable Vauvert), La sombra del pájaro lira traduit tout récemment en français (2003, L'Ombre de l'oiseau-lyre), et El parque prohibido (2005), un roman jeunesse, ainsi que d'un recueil de poésie (El bulevar de crimen). Une nouvelle, No esperes (publiée en 1998 dans le recueil Páginas amarillas), est disponible en ligne sur le site de The Barcelona Review (http://www.barcelonareview.com/eng/ai_t08.htm) en version anglaise et en version espagnole.

Prisonniers de l’instant éternel

La planète Glabris vit dans un conte, figée dans l'instant éternel. Le conte contrôle partiellement la vie des habitants, les maintenant à l’intérieur de certaines limites. Si les gens vivent, ont des enfants et vieillissent, le conte protège généralement les habitants des contrariétés matérielles de la vie réelle. Lorsque le prince Adénar perd lentement tout intérêt dans ses activités favorites et néglige ses amis, tous savent qu'il doit couver quelque chose de grave. Est-ce que cela aurait un lien avec les créatures étranges nommées insectes que d'aucuns auraient vu dans certaines parties du royaume ? Ou avec la soudaine disparition des dragons ? Le père d'Adénar se voit contraint de demander de l'aide aux mystérieux magiciens, qui s’étaient pourtant retirés des affaires de Glabris des années auparavant. Ceux-ci ne demandent qu’à venir en aide au roi. Mais la guérison du prince passe par son départ vers une autre planète, un voyage probablement sans retour…

Du conte au cauchemard

Partant pourtant du postulat que les habitants de Glabris vivent dans un conte et le savent, Andrès Ibáñez nous livre ici un roman qui assume pleinement, justement, son statut de conte, plein d’inventions incroyables, voguant de paysages fantastiques à des hauts-faits merveilleux. Le début du récit nous entraîne d’une planète vivant dans un conte merveilleux à la ville de Floria, où Ibáñez nous laisse entrevoir un univers truculent, très différent de la noble dignité presque résignée des habitants de Glabris. Mais cette partie est relativement courte, le style s’homogénéise un peu par la découverte que ces deux mondes opposés appartiennent en fait au même univers, et le lecteur ne retrouve que des reflets des caractéristiques de chacune dans la deuxième partie du livre, pourtant presque entièrement située à Floria. De même, l’incertitude quant à ce qui est vrai et ce qui est imaginé est écartée assez rapidement : après tout, il s’agit d’un conte, où justement l’extraordinaire est possible, voire quotidien.

Si l’idée de conte, et le cheminement initiatique d’Adénar, restent centraux au récit, on a parfois l’impression qu’il manque à celui-ci une unité de ton (ou alors, alternativement, un réel contraste de tons). Mais la fin du récit, qui reste ouverte comme une invitation au voyage, saura récompenser les lecteurs persévérants. Un roman par lequel il n’est pas si facile de se laisser emporter, mais dont l’inventivité vaut le voyage.

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