Quel ne fut pas mon étonnement quand je me retrouvai avec ce nouveau roman dans les mains. Grande lectrice de fantastique, le nom de Clive Barker pouvait difficilement m'être inconnu. Auteur majeur, il a déjà à son compte moult et moult romans: Le Royaume des devins, Imajica, Galilée, Sacrements, Le Jeu de la damnation et j'en passe et des meilleurs. Cet homme est célèbre pour sa touche innovatrice qu'il a apportée au genre fantastique. Plus romancé, plus imaginatif, il est sorti des sentiers battus des fantômes et esprits frappeur pour emmener le lecteur dans des univers étranges ou se côtoie réalité et fantastique. Avec Abarat, il renouvelle cet exploit en s'adressant à un nouveau type de lecteurs : les enfants. En fait, il s'adresse tout simplement à toute personne ayant encore une âme d'enfant… Mais, comme Clive Barker ne fait jamais rien comme tout le monde, il a voulu ajouter une touche personnelle, assez surprenante. Ce livre contient plus de 120 illustrations splendides de Clive Barker lui-même. En disant "splendides", je ne mâche pas mes mots. Elles sont superbes et étranges à la fois. Pour vous donner une idée, regardez juste la couverture du livre… Vous aurez déjà un avant-goût. Quant à l'histoire, ce livre est le premier tome d'une tétralogie contant l'histoire d'une jeune fille dans un monde fantastique, une sorte de Magicien d'Oz, mélangé à Alice aux pays des merveilles.

La mer, porte vers Abarat…

Candy Quackenbush vit à Chickentown, petite ville du Minnesota, célèbre pour ses élevages de poulets en batterie. Des poulets en abondance, un père qui la bat, une mère qui semble insensible, une maîtresse qui la déteste. Quel décor triste pour une jeune fille ! Pourtant, tout bascule le jour où elle décide de s'enfuir de l'école. Elle rencontre alors un être bien étrange John Canaille qui lui demande de l'aider à allumer un phare. Un phare au milieu du Minnesota ? Mais la mer est à des lieux de là… Pour sauver cet étrange individu des griffes d'un horrible personnage, elle accepte cette étrange demande et ouvre ainsi les portes vers un monde inconnu: Abarat.

Les mots manquent

Avec ce roman, vous ouvrez les portes de l'imaginaire sublime avec un monde fantastique fabuleux et des personnages chimériques. Abarat apporte une fraîcheur au style imaginaire que seule la littérature jeunesse peut permettre. Le cadre est indescriptible tellement il est insolite et imaginatif. Le monde d'Abarat est composé de 25 îles où chacune représente une heure de la journée. La vingt-cinquième étant une île mystérieuse où les seules personnes qui soient revenues, ont sombré dans la folie. Toutes ces îles sont peuplées par des êtres extra-ordinaires aux allures de mutants ou d'essais ratés mi-homme, mi-animal. Plein d'imagination et de fantaisie, rien que le décor donne envie de lire ce roman. Quant au récit, même si la trame principale est simple, celle d'une jeune fille découvrant un nouveau monde qui lui semble pourtant familier, l'histoire est admirablement bien racontée. Les rebondissements ne s'arrêtent jamais et chaque péripétie est différente car elle se produit à chaque fois dans une île distincte. Les personnages sont captivants : drôles et tendres à la fois, sinistre et sensible. Je sais, je me répète, mais Abarat est un livre incontournable pour les enfants et pour les adultes.