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Délire d'Orphée

Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2007  -  livre
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Délire d'Orphée

Catherine Dufour est une auteur étonnante. Après avoir fait rire de nombreux lecteurs de fantasy avec sa tétralogie Quand les dieux buvaient, elle a épaté les lecteurs de science fiction avec Le Goût de l’immortalité, un roman superbe qui lui a valu plusieurs prix. En attendant un futur recueil de ses nouvelles annoncé aux éditions du Bélial, la revoilà en librairie avec un épisode de la collection du Club Van Helsing chez Baleine. Un club qui met en scène des chasseurs de monstres travaillant pour le célèbre ennemi de Dracula.
Senoufo le marin

Senoufo est un marin à quai. En attendant de pouvoir réparer son bateau et repartir sur les mers chasser la baleine, il travaille pour Van Helsing, faisant des merveilles avec son harpon. Mais la mission du chef du club semble cette fois bien étrange. Il doit retrouver une carapace de tortue et  la transpercer sur-le-champ avec son arme. Des explications qui cachent évidemment un mystère sur fond de mythes ancestraux...

Un roman mineur et pourtant

Ce court roman de Catherine Dufour est étonnant, notamment grâce à son héros, un marin imperturbable et surtout impénétrable. Sans ami, sans famille, sans attache et sans amour (sauf pour la chasse à la baleine), opposant à toutes les situations un calme olympien, il est rapidement déconcertant, n’offrant que peu de prise au lecteur. Et pourtant, il séduit par son amour de la mer, sa solitude et sa volonté de rester un bon marin, se soumettant en permanence à tout un tas de règles contraignantes (comme dormir dans le froid ou ne jamais manger à satiété). C’est un personnage à part, droit dans ses bottes et dans son choix de vie, même si l'on devine qu’il n’est pas à sa place à Londres. Pour tout dire, c’est même le principal attrait de ce roman. Une personnalité à la fois simple et complexe qu’on finit par apprécier. L’autre attrait est le personnage de Van Helsing que l’auteur nous dépeint. Elle n’a pas hésité à s’attaquer à la clef de voûte romanesque de cette collection. Et certainement pas pour lui lancer des fleurs. Elle en fait un être secret, retors, colérique et assez détestable. Il sera intéressant de voir comment les autres auteurs l’approcheront par la suite.

Du côté de l’intrigue, Catherine Dufour livre un scénario correct. Elle utilise habilement les mythes qu’elle met en scène, nous offrant un rafraîchissement de mémoire mais aussi une belle montée en puissance dans son récit. La fin est simplement un peu rapide, et le sentiment général lorsque l’on sort du livre est que l’on n’en a pas eu assez à lire. Le format de la collection du Club Van Helsing est sans doute trop court pour cette histoire. On sent qu’il y avait matière à développer un peu plus à la fois l’intrigue et les personnages. Résultat : tout cela, aussi sympathique soit-il, laisse un petit goût d’inachevé. On obtient un roman agréable, jouissif par certains aspects et divertissant. Mais sans doute mineur dans la bibliographie de Catherine Dufour.

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