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Mickey Monster

Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2007  -  livre
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Mickey Monster

Denis Bretin et Laurent Bonzon sont deux auteurs dont vous n'avez peut-être jamais entendu parler dans les sphères des littératures de l'imaginaire. Et pourtant ils ont publié ensemble trois romans entre policier et fantastique : La Servante du Seigneur, Le Nécrophage et Malo Mori, aux éditions du Masque et aux éditions du Seuil. En 2005, Denis Bretin a mené à bien un projet solo : La Mort-Homme, relevant également du fantastique (il a d'ailleurs eu le prix du Festival de Gérardmer) avant de reformer le duo pour Eden Complex en 2006. Rien d'étonnant finalement à les voir débarquer dans la collection du Club Van Helsing avec ce Mickey Monster. Un roman pour lequel ils ont choisi comme monstre le Blob, véritable héros de deux films de série Z (le premier dans les années 50, le second en 1988).

Roger le VRP

Roger est un VRP américain vendant une machine de son invention qui sert à fabriquer des Mickey Mouse, et à qui il arrive une drôle d'aventure un soir où il cherche un raccourci pour rentrer chez lui. Pris sous un violent orage, il embarque sans le savoir dans sa camionnette une créature terrifiante venue de l'espace : un Blob. Une fois qu'il a regagné ses pénates, très vite, les chats et les chiens de son quartier commencent à disparaître. Et Roger se dit que décidément, dans son garage, il y a une sale odeur de vase et de décomposition qui se dégage de son camion... C'est pour lui le début de l'horreur.

Un bon CVH


Mickey Monster
est un épisode du Club Van Helsing qui a le mérite de ne pas prendre pour héros un chasseur. Roger est plutôt une victime du monstre qu'il va devoir affronter contre son gré. Une sorte d'anti-héros qui a des côtés pathétiques lorsqu'il joue les "self made man" américains essayant de s'en sortir avec un gadget ridicule servant à faire des Mickey Mouse... La charge d'ailleurs contre l'Amérique est plutôt violente à travers ce personnage et sa mentalité. Les deux auteurs en font un looser qui devient malsain au fur et à mesure de ses péripéties contre le blob. Un égoïste obsédé par ses inventions et incapable de réfléchir plus loin que le bout de son nez. Il déteste ses voisins, couche avec sa petite amie depuis quinze ans mais sans vouloir s'engager plus avant dans leur relation, aime particulièrement le sport à la télé, surtout quand c'est devant une bière dans le bar le plus proche de chez lui... un portrait pas vraiment flatteur mais qui, allié avec un certain bagoût lorsqu'il raconte son histoire, donne un récit plutôt enlevé et plaisant. Avec en prime un peu de suspens et une bonne couche d'humour noir. On notera quand même à son crédit ses réflexions sur les guerres du Vietnam et d'Irak, pas vraiment dans la lignée des idées de Georges W. Bush.

Le monstre est lui une créature infernale extraterrestre qui ressemble à une gelée translucide, dissolvant ses victimes avec comme particularité de rentrer dans leur corps par les yeux de celles-ci. D'ailleurs, après quelques saisons du Club Van Helsing, il sera sans doute assez intéressant d'étudier tous les types de monstres choisis par les auteurs de la collection. Certains comme ce Blob ou l'Orphée de Catherine Dufour sont véritablement étonannts.

Côté style, la narration est plutôt nerveuse. Les deux auteurs mènent assez bien leur affaire et nous accrochent dès le départ, pour ne plus nous décoller à grands coups de cliffhanger à chaque fin de chapitre ou presque. Résultat : cette histoire hallucinante, hommage assumé et délirant aux films Z (et aux deux films avec un blob), défile sous nos yeux à toute allure. C'est en tout cas un des épisodes les plus prenants et drôles de la collection. On sent qu'ils ont pris plaisir à en rajouter dans l'horreur et l'hémoglobine, multipliant les ennuis du héros et les scènes gores sans nous en épargner les détails peu ragoutants. On a le sentiment qu'aucun personnage à part Roger ne doit en sortir vivant ! Et comme souvent, l'avalanche d'horreurs fait l'effet inverse, détendant sérieusement les zygomatiques.

Avec ses 188 pages, Mickey Monster est un petit roman distrayant. Denis Bretin et Laurent Bonzon ont parfaitement rempli le cahier des charges du CVH. Voilà qui donne envie d'aller lire leurs autres livres.

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