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Zona Libra

Jean-Pierre Pécau (Scénariste), Sébastien Damour (Dessinateur), Fabrys (Coloriste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/01/2005  -  bd
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Zona Libra

Les auteurs livrent avec cet album le neuvième volume de la série Nash et deuxième de leur épopée martienne, ils ne sont pas près d’en avoir terminé avec leurs héros. Jean-Pierre Pécau vient du monde du jeu de rôles. Il se destinait au beau métier d’enseignant mais finalement il quitte le professorat et change radicalement de voie en travaillant pour une société d’importation de jeux de rôles et en participant aux premiers numéros de Casus Belli. Il évolue dans ce monde, tantôt traduisant des jeux étrangers, tantôt participant à l’élaboration des premiers jeux français, tantôt rédigeant des Livres dont vous êtes le Héros pour Hachette, collection dont il assumera le rôle de directeur. Alors comment en est-il venu à la bande dessinée ? Grâce à un jeu de plateau destiné aux éditions Dargaud, qui finalement ne verra jamais le jour. Depuis, Delcourt l’a accueilli en son sein pour plusieurs séries parues notamment sous le Label Série B : Arcane, Arcane Majeure, et bien sûr Nash.

Damour, de son vrai nom Sébastien Tessier, dessine depuis son plus jeune âge et c’est tout naturellement qu’il se destine au métier de professeur de dessin. Pourtant, la rencontre avec les éditions Delcourt au Festival d’Angoulême en 1994 va en décider autrement. On lui propose le projet de la série Nash qui convient parfaitement à son imaginaire empreint de science-fiction. Il dessine depuis les aventures de son héros fétiche avec le succès qu’on lui connaît.

« Hier, j’avais dans l’idée de draguer une gentille terrienne, et en moins de douze heures un enragé a voulu m’éclater la tronche […], j’ai échappé de peu à une pluie d’astéroïdes, j’ai été kidnappé par la résistance, et j’ai appris que la gentille terrrienne était… »

Mars et ses deux camps qui s’affrontent. D’un côté, les Bleus qui sont pour la Terraformation et qui sont aux commandes du gouvernement de la planète. De l’autre, les Rouges, des rebelles qui refusent que l’homme détruise Mars comme ils ont détruit la Terre. De nombreux attentats sont régulièrement perpétrés, touchant alternativement les deux parties. Et si les hommes de Mars avaient un ennemi commun qui ne s’est pas encore dévoilé ? De leur côté, Nash Tulsa et sa fille sont toujours à la recherche du professeur Labory. Poursuivis par des agents terriens qui sont sur leurs traces, ils trouvent refuge auprès de la résistance rouge dont la tête pensante est justement le professeur. Arrivés dans une petite ville, ils défendent un pauvre gars et laissent un paquet de bonhommes sur le carreau, pour la discrétion, c’est assuré !

« Cette jeune femme semble avoir hérité du caractère de son père…
Je dois prendre ça comme un compliment ?»


Pas de doute, les auteurs sont encore bien en verve pour nous narrer les aventures de Nash et d’Audrey. La relation entre le père et la fille est devenue le leitmotiv humoristique de la série et on en redemande. Audrey grandit et ce n’est pas du goût de Nash. Les vannes il a l’habitude mais quand cette dernière s’émancipe trop, il voit rouge. Le gentil mais lâche Sven, après avoir séduit la fille, va devoir éviter la colère du père. Outre la relation père-fille, ce neuvième tome est riche en révélations. Les héros parviennent enfin à rencontrer le professeur Labory qui leur en apprend plus sur l’origine d’Audrey. Elle est en fait issue d’une manipulation génétique : son ADN n’est pas entièrement humain. Le plus surprenant est la réaction de Nash et sa fille : elle est totalement neutre face à la nouvelle ! Il faut dire qu’ils n’ont pas vraiment le temps de se reposer et de réfléchir calmement entre leur fuite perpétuelle face à cet agent spécial terrien qui n’a qu’un but les tuer, les rencontres mystérieuses avec la résistance rouge ou les tentatives d’échapper à une pluie d’astéroïdes. Vous l’aurez compris aucun temps mort dans cet album, les événements s’enchaînent à une vitesse vertigineuse, tant et si bien que l’on se demande si nos deux héros ne se sont pas transformés en super-héros.

Du côté des dessins, Damour prend un plaisir évident à rendre les grands espaces vides de Mars. Il met en opposition les scènes d’intérieur qui se tiennent toujours dans des endroits clos et étouffants et les courses poursuites dans le bush martien ouvert à tout vent et qui semble infini. Une opposition accentuée par les couleurs de Fabrys. En effet, les lumières artificielles sont un fabuleux contrepoint à la lumière rouge et vive de l’extérieur. Un neuvième tome efficace et bondissant que les amateurs de la série apprécieront.

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