ActuSF : Quitte à rester à Oxford, t'as pas l'impression que ton bouquin aurait été vachement plus fun si le gros avait été fan de Supergrass ?
Fabrice Colin : Qui connaît encore Supergrass aujourd’hui ? C’est triste à dire mais ces trois-là ne laisseront pas, à mon avis, un souvenir impérissable. Dieu sait que nous avons dansé sur Caught by the fuzz, pourtant. Tu te souviens ? Mais nous devons en convenir, hélas : le rock est à peu près aussi ingrat que le foot. Tu marques vingt buts, tu écris deux hits, trois à la rigueur et paf, on t’oublie.
L’avantage de Radiohead, c’est que c’est un groupe qui laisse rarement indifférent. Les gens adorent le détester, c'est du dernier chic.
ActuSF : Personnellement, je suis fan de Sammy Haggar et je pense que son éviction de Van Halen après avoir si parfaitement remplacé David Lee Roth a déréglé la balance cosmique.
Fabrice Colin : Certainement. C’est toi le patron.
ActuSF : Tu serais pas un peu big fan de la conspiration des imbéciles aussi, des fois ?
Fabrice Colin : Tu dis ça parce que le héros est gros ou parce que l’auteur est mort ? J’ai lu ce bouquin il y a longtemps, tu sais.
J’évoquerais plutôt La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao : un chef-d’œuvre, qui m’a marqué durablement (j’avais toutefois commencé à bosser sur Big Fan avant, permets-moi d'apporter cette précision fondamentale).
ActuSF : Personne n'en parle, mais ton personnage c'est aussi LE gros bill, celui que connaissent tous les rôlistes du monde. T'es pas un peu gonflé, quand même ?
Fabrice Colin : Qui connaît encore le jeu de rôle aujourd’hui ? C’est triste à dire mais, etc.
ActuSF : Je sais pas toi, mais moi j'ai nettement l'impression que si Jonny utilisait la Daddy O de Danelectro à la place de la SD1 super overdrive de Boss, ça aurait carrément changé la face de ton roman.
Fabrice Colin : Mec, tu as pris le parti de m’humilier, c’est ton droit le plus strict, mais les lecteurs ? As-tu songé aux lecteurs ? Est-ce que je t’interroge sur ta recette personnelle de tom yam kung, moi ? Bien sûr que carrément pas. La violence est mauvaise conseillère.
ActuSF : T'es conscient que la jeunesse de ton héros est un mix parfait entre celle de Dave Gahan de Depeche Mode et celle d'Axl Rose ?
Fabrice Colin : Tu oublies Morrissey : le prototype du garçon asexué qui reste tout seul dans sa chambre en attendant que ça vienne – sans que personne ne sache très bien ce que le « ça » en question désigne. Mais quelle future idole des jeunes n’a pas débuté son existence de façon légèrement un peu misérable sur les bords ?
ActuSF : Toute la partie bio du groupe est quand même foutrement mal écrite. Putain on dirait un Librio ou un article des Inrocks ! Tu te prends pour Kaganski, ou quoi ?
Fabrice Colin : Touché ! C’était mon idole quand j’avais 17 ans. Mais c’est difficile d’écrire mal comme les Inrocks, tu sais : t’es obligé de les lire.
ActuSF : Dis, c'est des conneries ces histoires de monde version 2 et de Kid A, hein ? Dis ?
Fabrice Colin : Ouaisouaisbiensûrcarrément.
ActuSF : Je reviens un moment sur le pédalier de Jonny, si ça t'ennuie pas, parce que c'est important tout de même. À l'écoute d'Amnesiac, j'avais clairement la sensation que la Small Stone était pluggée AVANT la DOD 440, et pas l'inverse. Or sur le schéma, elle est après. Tu ne trouves pas ça étrangement significatif ?
Fabrice Colin : Maintenant que tu en parles, c’est carrément porteur d’une certaine anxiété anxiogène qui m’effraie au tréfonds de moi-même, mec. Des gens m’avaient déjà parlé de ce problème mais je n’avais pas fait attention alors. J’étais jeune et insouciant à l’époque : j’allais les poings dans mes poches crevées.
ActuSF : Y parait qu'il y a une photo de toi avec les cheveux blond platine et les mêmes lunettes chourées aux Tambours du Bronx que celles que porte Thom lors de son passage au MTV Beach House. Tu peux nous la filer pour illustrer l'itw, steup ?
Fabrice Colin : J’adorerais te donner cette photo. Le ciel m’est témoin.
ActuSF : T'as pas l'intention de faire une version grand public de ton bouquin où le héros serait fan de Muse ? Ca te rapporterait vachement plus de pognon quand même...
Fabrice Colin : Je crois que ce serait une erreur : les fans de Muse ne savent pas lire.
ActuSF : Comment t'expliques que la police du karma ait pas empêché la sortie de ton bouquin ?
Fabrice Colin : Je n’explique rien. Tout ça fait partie du truc.
ActuSF : La Ligue deu, La fondation scatterbrain... T'as pas autre chose à foutre avec tous les bouquins que t'as a écrire, sans déconner ?
Fabrice Colin : Comme répondre à des interviews sérieuses ? N'exagérons pas.
ActuSF : Une couverture orange, des photos de Daylon, des changements de police dans le texte : tu veux que les lecteurs de SF le reposent au bout de cinq minutes, ton bouquin, c'est ça ?
Fabrice Colin : Qu’est-ce que vous avez tous avec les lecteurs de SF ? Ce sont des gens comme les autres, et même plus. Ils s’adaptent sans broncher aux tristes contingences du monde moderne.
ActuSF : Si tu regardes bien le pédalier de Jonny, il y a une pédale qui est marquée "homemade tremolo pedal". Est-ce que ça ne pourrait pas être, en fait, un switch dimensionnel qui permettrait de passer d'une version à l'autre de notre univers ? Et la question que ça implique est évidente non ? Qu'est-ce qui te prouve que Jonny n'est pas un agent de la police du karma qui travaillerait undercover depuis des années ? Et dans ce cas, quelles en serait les conséquences ?
Fabrice Colin : Fondamentalement, rien ne prouve rien ; mais des suspicions demeurent. Je conjecture, crois-moi. Des hypothèses sont scrutinized.
ActuSF : D'ailleurs, qu'est-ce qui nous garantit que le Fabrice Colin qui répond à ces questions est le même que celui qu'a écrit le bouquin ?
Fabrice Colin : Dans un premier temps, je te conseillerais de voir tout ça avec mon avocat.
Fabrice Colin : Qui connaît encore Supergrass aujourd’hui ? C’est triste à dire mais ces trois-là ne laisseront pas, à mon avis, un souvenir impérissable. Dieu sait que nous avons dansé sur Caught by the fuzz, pourtant. Tu te souviens ? Mais nous devons en convenir, hélas : le rock est à peu près aussi ingrat que le foot. Tu marques vingt buts, tu écris deux hits, trois à la rigueur et paf, on t’oublie.
L’avantage de Radiohead, c’est que c’est un groupe qui laisse rarement indifférent. Les gens adorent le détester, c'est du dernier chic.
ActuSF : Personnellement, je suis fan de Sammy Haggar et je pense que son éviction de Van Halen après avoir si parfaitement remplacé David Lee Roth a déréglé la balance cosmique.
Fabrice Colin : Certainement. C’est toi le patron.
ActuSF : Tu serais pas un peu big fan de la conspiration des imbéciles aussi, des fois ?
Fabrice Colin : Tu dis ça parce que le héros est gros ou parce que l’auteur est mort ? J’ai lu ce bouquin il y a longtemps, tu sais.
J’évoquerais plutôt La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao : un chef-d’œuvre, qui m’a marqué durablement (j’avais toutefois commencé à bosser sur Big Fan avant, permets-moi d'apporter cette précision fondamentale).
ActuSF : Personne n'en parle, mais ton personnage c'est aussi LE gros bill, celui que connaissent tous les rôlistes du monde. T'es pas un peu gonflé, quand même ?
Fabrice Colin : Qui connaît encore le jeu de rôle aujourd’hui ? C’est triste à dire mais, etc.
ActuSF : Je sais pas toi, mais moi j'ai nettement l'impression que si Jonny utilisait la Daddy O de Danelectro à la place de la SD1 super overdrive de Boss, ça aurait carrément changé la face de ton roman.
Fabrice Colin : Mec, tu as pris le parti de m’humilier, c’est ton droit le plus strict, mais les lecteurs ? As-tu songé aux lecteurs ? Est-ce que je t’interroge sur ta recette personnelle de tom yam kung, moi ? Bien sûr que carrément pas. La violence est mauvaise conseillère.
ActuSF : T'es conscient que la jeunesse de ton héros est un mix parfait entre celle de Dave Gahan de Depeche Mode et celle d'Axl Rose ?
Fabrice Colin : Tu oublies Morrissey : le prototype du garçon asexué qui reste tout seul dans sa chambre en attendant que ça vienne – sans que personne ne sache très bien ce que le « ça » en question désigne. Mais quelle future idole des jeunes n’a pas débuté son existence de façon légèrement un peu misérable sur les bords ?
ActuSF : Toute la partie bio du groupe est quand même foutrement mal écrite. Putain on dirait un Librio ou un article des Inrocks ! Tu te prends pour Kaganski, ou quoi ?
Fabrice Colin : Touché ! C’était mon idole quand j’avais 17 ans. Mais c’est difficile d’écrire mal comme les Inrocks, tu sais : t’es obligé de les lire.
ActuSF : Dis, c'est des conneries ces histoires de monde version 2 et de Kid A, hein ? Dis ?
Fabrice Colin : Ouaisouaisbiensûrcarrément.
ActuSF : Je reviens un moment sur le pédalier de Jonny, si ça t'ennuie pas, parce que c'est important tout de même. À l'écoute d'Amnesiac, j'avais clairement la sensation que la Small Stone était pluggée AVANT la DOD 440, et pas l'inverse. Or sur le schéma, elle est après. Tu ne trouves pas ça étrangement significatif ?
Fabrice Colin : Maintenant que tu en parles, c’est carrément porteur d’une certaine anxiété anxiogène qui m’effraie au tréfonds de moi-même, mec. Des gens m’avaient déjà parlé de ce problème mais je n’avais pas fait attention alors. J’étais jeune et insouciant à l’époque : j’allais les poings dans mes poches crevées.
ActuSF : Y parait qu'il y a une photo de toi avec les cheveux blond platine et les mêmes lunettes chourées aux Tambours du Bronx que celles que porte Thom lors de son passage au MTV Beach House. Tu peux nous la filer pour illustrer l'itw, steup ?
Fabrice Colin : J’adorerais te donner cette photo. Le ciel m’est témoin.
ActuSF : T'as pas l'intention de faire une version grand public de ton bouquin où le héros serait fan de Muse ? Ca te rapporterait vachement plus de pognon quand même...
Fabrice Colin : Je crois que ce serait une erreur : les fans de Muse ne savent pas lire.
ActuSF : Comment t'expliques que la police du karma ait pas empêché la sortie de ton bouquin ?
Fabrice Colin : Je n’explique rien. Tout ça fait partie du truc.
ActuSF : La Ligue deu, La fondation scatterbrain... T'as pas autre chose à foutre avec tous les bouquins que t'as a écrire, sans déconner ?
Fabrice Colin : Comme répondre à des interviews sérieuses ? N'exagérons pas.
ActuSF : Une couverture orange, des photos de Daylon, des changements de police dans le texte : tu veux que les lecteurs de SF le reposent au bout de cinq minutes, ton bouquin, c'est ça ?
Fabrice Colin : Qu’est-ce que vous avez tous avec les lecteurs de SF ? Ce sont des gens comme les autres, et même plus. Ils s’adaptent sans broncher aux tristes contingences du monde moderne.
ActuSF : Si tu regardes bien le pédalier de Jonny, il y a une pédale qui est marquée "homemade tremolo pedal". Est-ce que ça ne pourrait pas être, en fait, un switch dimensionnel qui permettrait de passer d'une version à l'autre de notre univers ? Et la question que ça implique est évidente non ? Qu'est-ce qui te prouve que Jonny n'est pas un agent de la police du karma qui travaillerait undercover depuis des années ? Et dans ce cas, quelles en serait les conséquences ?
Fabrice Colin : Fondamentalement, rien ne prouve rien ; mais des suspicions demeurent. Je conjecture, crois-moi. Des hypothèses sont scrutinized.
ActuSF : D'ailleurs, qu'est-ce qui nous garantit que le Fabrice Colin qui répond à ces questions est le même que celui qu'a écrit le bouquin ?
Fabrice Colin : Dans un premier temps, je te conseillerais de voir tout ça avec mon avocat.