Michel Rodrigue a d'abord été rugbyman de haut niveau tout en étudiant l'archéologie médiévale, puis marionnettiste, artiste de cirque et acteur de théâtre avant de devenir scénariste de bandes dessinées. Il débute cette nouvelle carrière en 1986, avec l'adaptation de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Il reprendra ensuite Les Pieds Nickelés ou encore Cubitus. C'est donc à un travail sur des séries humoristiques que nous a habitués Michel Rodrigue.
Avec son ami René Hausman, il s'attaque toutefois, avec Le Chat qui courait sur les toits, au conte. L'acolyte de Rodrigue, qui a atteint ses soixante-quatorze printemps, est un spécialiste du dessin animalier. Entre les années soixante et quatre-vingt, il a d'ailleurs surtout œuvré dans l'illustration d'animaux. Mais la fin du siècle dernier verra son retour à la BD, avec des albums érotiques (en collaboration avec Pierre Dubois pour Layïna) ou les bandes dessinées d'aventure en pleine nature (Les Trois cheveux blancs et Le Prince des écureuils avec Yann).
Un prince, une malédiction, un destin
Dans un royaume, quelque part, à une certaine époque, tout le monde se réjouit de la naissance d'un héritier mâle. Mais catastrophe ! Le Prince est victime d'une malédiction. Lorsque son regard croise celui d'un animal, il en prend les traits. L'enfant, devenu un monstre, est caché aux yeux de la population, cloîtré dans ses appartements et on l'empêche de voir son reflet. Mais un jour, le Prince découvre son apparence, sa différence. Pris de colère, il s'enfuit...
Il était une fois une bande dessinée de toute beauté
Grand amateur des contes et légendes, Michel Rodrigue signe, avec Le Chat qui courait sur les toits, son propre récit fantastique à destination des grands comme des petits, avec une volonté de les instruire, un tant soit peu, sur la nature humaine. Avec son titre peu évocateur de mystères, cette bande dessinée n'en est pas moins imprégnée du surnaturel qui fait le piquant des œuvres des frères Grimm ou même d'Andersen.
Tout y est : la malédiction, les péripéties, la morale. Le lecteur verra donc le destin grandiose d'un Prince se transformer en cauchemar. Lorsque celui-ci s'échappera de la prison dans laquelle on l'a enfermé, il pourra enfin découvrir un monde qu'on lui interdisait, ainsi que le regard écœuré des gens « normaux » face à sa difformité. Évidemment, l'enfant trouvera des gens de bonne volonté, regardant plus loin que les apparences, et qui l'aideront à donner un sens à sa vie de mutant.
Fable loin d'être innocente, Le Chat qui courait sur les toits nous apprend qu'il ne faut pas se fier à l'image que chacun veut se donner – à celle que l'on a de soi-même – pour connaître vraiment les gens, pour se connaître soi-même.
Mais si l'histoire contée par Rodrigue paraît si magnifique, c'est aussi parce qu'elle est mise en image par un René Hausman au sommet de sa forme. Ce dernier expérimente ici une nouvelle façon – pour lui – de faire du dessin de bande dessinée. Car c'est à l'aquarelle, sans aucun trait préalable, qu'il a réalisé l'intégralité des planches du Chat qui courait sur les toits. Le résultat est de toute beauté. On retrouve avec joie le talent du dessinateur pour mettre en images les animaux. Quant à ses personnages humains, ils ne sont pas en reste. Superbe.
René Hausman et Michel Rodrigue nous régalent donc avec un conte qui rappelle les célèbres histoires d'un Charles Perrault, avec d'ailleurs un clin d'œil final à une de ses plus fameuses œuvres. Chapeau bas, les artistes !
Avec son ami René Hausman, il s'attaque toutefois, avec Le Chat qui courait sur les toits, au conte. L'acolyte de Rodrigue, qui a atteint ses soixante-quatorze printemps, est un spécialiste du dessin animalier. Entre les années soixante et quatre-vingt, il a d'ailleurs surtout œuvré dans l'illustration d'animaux. Mais la fin du siècle dernier verra son retour à la BD, avec des albums érotiques (en collaboration avec Pierre Dubois pour Layïna) ou les bandes dessinées d'aventure en pleine nature (Les Trois cheveux blancs et Le Prince des écureuils avec Yann).
Un prince, une malédiction, un destin
Dans un royaume, quelque part, à une certaine époque, tout le monde se réjouit de la naissance d'un héritier mâle. Mais catastrophe ! Le Prince est victime d'une malédiction. Lorsque son regard croise celui d'un animal, il en prend les traits. L'enfant, devenu un monstre, est caché aux yeux de la population, cloîtré dans ses appartements et on l'empêche de voir son reflet. Mais un jour, le Prince découvre son apparence, sa différence. Pris de colère, il s'enfuit...
Il était une fois une bande dessinée de toute beauté
Grand amateur des contes et légendes, Michel Rodrigue signe, avec Le Chat qui courait sur les toits, son propre récit fantastique à destination des grands comme des petits, avec une volonté de les instruire, un tant soit peu, sur la nature humaine. Avec son titre peu évocateur de mystères, cette bande dessinée n'en est pas moins imprégnée du surnaturel qui fait le piquant des œuvres des frères Grimm ou même d'Andersen.
Tout y est : la malédiction, les péripéties, la morale. Le lecteur verra donc le destin grandiose d'un Prince se transformer en cauchemar. Lorsque celui-ci s'échappera de la prison dans laquelle on l'a enfermé, il pourra enfin découvrir un monde qu'on lui interdisait, ainsi que le regard écœuré des gens « normaux » face à sa difformité. Évidemment, l'enfant trouvera des gens de bonne volonté, regardant plus loin que les apparences, et qui l'aideront à donner un sens à sa vie de mutant.
Fable loin d'être innocente, Le Chat qui courait sur les toits nous apprend qu'il ne faut pas se fier à l'image que chacun veut se donner – à celle que l'on a de soi-même – pour connaître vraiment les gens, pour se connaître soi-même.
Mais si l'histoire contée par Rodrigue paraît si magnifique, c'est aussi parce qu'elle est mise en image par un René Hausman au sommet de sa forme. Ce dernier expérimente ici une nouvelle façon – pour lui – de faire du dessin de bande dessinée. Car c'est à l'aquarelle, sans aucun trait préalable, qu'il a réalisé l'intégralité des planches du Chat qui courait sur les toits. Le résultat est de toute beauté. On retrouve avec joie le talent du dessinateur pour mettre en images les animaux. Quant à ses personnages humains, ils ne sont pas en reste. Superbe.
René Hausman et Michel Rodrigue nous régalent donc avec un conte qui rappelle les célèbres histoires d'un Charles Perrault, avec d'ailleurs un clin d'œil final à une de ses plus fameuses œuvres. Chapeau bas, les artistes !