À la fin de la première partie du Cycle de l'air, Okko a été vaincu en duel par Kubban, le samouraï enfermé dans un bunraku. Cinq tomes que le lecteur suivait les aventures du ronin à travers l'empire de Pajan pour le voir transpercé de part en part par le sabre d'un autre chasseur de monstres impitoyable ! Hub, scénariste et dessinateur d'Okko, aurait-il fait mourir le héros de la série de bandes dessinées par laquelle il s'est fait connaître ? Il restait pourtant cinq tomes pour que la saga s'achève. Avec ce sixième épisode, le lecteur retrouve toutefois les fidèles compagnons du ronin, à leur tour confrontés au cruel chasseur de démons. L'histoire se poursuit donc...

Un tome d'aussi bonne qualité que les précédents

Depuis 2005 et la sortie du premier tome de la série (la première partie du Cycle de l'eau), Hub a développé une saga dépaysante, dans un univers fantastique aux forts échos de Japon médiéval. Le personnage principal, samouraï accompagné d'un être mi-homme, mi-démon, d'un prêtre porté sur la bouteille et de son apprenti, est un chasseur de démons menant une quête aux objectifs flous. Avec son personnage mystérieux, mais courageux, et ses acolytes sympathiques et insolites, Okko est une série au récit enthousiasmant, qui laisse le lecteur en haleine. Hub avait déjà démontré son talent de créateur de scénarios dans les deux précédents diptyques (Le Cycle de l'eau et Le Cycle de la terre), mais il confirme, voire se surpasse, avec Le Cycle de l'air. Le second volet de ce dernier s'appuie en effet, et tout particulièrement, sur le suspense instillé dans le tome précédent afin de développer une intrigue à couper le souffle.

Toutefois, il n'y a pas qu'au scénario que Hub s'illustre. Il signe des dessins d'une qualité irréprochable et fait preuve d'un talent indéniable pour la mise en scène. Cases qui se superposent et dessins qui débordent sur les marges, qui se lisent verticalement, ajoutent du dynamisme aux planches. Les visages expressifs des personnages communiquent les émotions. Les couleurs, pour lesquelles Hub s'associe avec Li, améliorent encore le contenu des pages. Elles renforcent notamment la tension de fin d'album, avec l'obscurité croissante qui se répand, apportée par l'ouragan qui menace la région.

Après six tomes, la série Okko n'en finit pas de nous étonner. De quoi renforcer l'enthousiasme pour une saga qui ne perd rien en qualité, à tous niveaux, bien au contraire. À lire !