Pierre Boisserie et Éric Stalner ont lancé en 2007 une longue saga ambitieuse sur le voyage dans le temps : pas moins de treize volumes publiés à des dates prévues à l'avance, entre 2007 et 2011. L'astuce pour assurer cette production est de s'appuyer sur une équipe de plusieurs dessinateurs qui se chargent chacun d'une époque particulière. Ils en sont actuellement au neuvième tome et leur pari est en passe d'être gagné.
Lucien Rollin a dessiné le tome Passé 1. Dessinateur et illustrateur depuis de nombreuses années, il a en particulier participé au Décalogue, au XIème Commandement ainsi qu'à plusieurs autres séries.
Départ vers le Moyen-Âge
En tentant de sauver sa famille, Mark, le voyageur venu du futur, est cette fois projeté dans le passé, en plein Paris du Moyen-Âge. Après un passage dans les geôles parisiennes, il est pris en charge par des bâtisseurs de cathédrales. En particulier, Élie et sa jolie fille l'initient à ce monde nouveau.
Mark n'a qu'une idée en tête, retourner chercher Clara dans notre présent, mais ses pouvoirs ébranlés par les épreuves ne le lui permettent plus. Il est condamné à rester dans l'époque où il a échoué. Ce qui ne veut pas dire qu'il y soit à l'abri, ni de ceux qui, parmi les hommes, le traquent, ni de son frère qui se cache dans le décor et cherche, comme toujours, à modifier le futur en apportant mort, violence et haine dans le passé.
Survivre sans se renier, tout en essayant de ne rien changer à la ligne temporelle, voilà ce que souhaite Mark. Mais malgré tout, où qu'il passe, il ne peut que laisser des traces qui serviront, plus tard, à ceux qui le vénèrent ou le pourchassent.
Nouvelle époque, même plaisir
Avec ce premier tome de la partie Passé de l'histoire, nous changeons, une nouvelle fois, radicalement de décor. Gueules cassées, ruelles sordides et obscurantisme règnent en maîtres, du pain béni pour les auteurs qui peuvent mêler leur histoire à l'Histoire pour notre plus grand bonheur. Peut-être un peu plus sombre, machiavélique, ce nouveau volet s'ouvre sinon par des révélations, du moins par des interrogations sur ce qui peut arriver dans les derniers volets à venir.
Le dessin de Lucien Rollin colle à l'époque du récit. Sans concessions, l'artiste brosse un Paris sale et borgne, glauque et peu engageant. Comme un reflet au travers du temps de ce qu'ont connu les deux frères au début de leurs aventures.
Ce tome, s'il ne peut se lire seul, est un élément important de la saga et la fait rebondir, à la fois dans le temps et dans l'intrigue.