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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - Juillet 2010
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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - Juillet 2010

Le Chant du Barde de Poul Anderson

Les Editions du Bélial et Jean-Daniel Brèque continuent leur excellent  travail sur Poul Anderson, ce grand auteur mal connu chez nous: après les  magnifiques 4 volumes de "La Patrouille du temps", voici maintenant "Le Chant du Barde", sous -titré "Les meilleurs récits de Poul Anderson".

Jamais livre n'a mieux mérité son sous-titre: pour 9 nouvelles, 6 Hugo et 3  Nebula ! Difficile de faire mieux... Cette sélection nous montre l'immense  talent d'Anderson, la qualité de son écriture et la variété des thèmes  abordés tout en rendant justice à un auteur parfois qualifié en France de  conservateur ou de réactionnaire. J'ai tout aimé - les différentes nouvelles  ont d'ailleurs toutes été déjà publiées en français mais ici leur traduction  a été révisée -mais mes favorites sont sans doute "Le partage de la chair"  - belle histoire sur la différence des cultures et le rejet a priori de  l'autre - et "La Reine de l'Air et des Ténèbres" - superbe récit de SF aux  limites de la fantasy, et clin d'oeil holmesien avec son détective  Sherrinford. "Sam Hall" est une excellente histoire sur comment un intérêt particulier  somme toutes mineur peut entraîner la chute d'un régime répressif si une  personne est bien placée au bon endroit. Et les 6 autres nouvelles sont  toutes des classiques dans leur genre.
 
Illustré avec son talent habituel par Caza, voici près de 600 pages de  grande SF pour les vacances.



Fabrice Bourland


Sur le conseil avisé de Jacques Baudou, je viens de découvrir avec un immense plaisir les enquêtes de deux détectives de l'étrange, Andrew Singleton et James Trelawney, personnages créés par Fabrice Bourland et qui mènent leurs enquêtes dans l'Europe de l'entre-deux-guerres. Ecrites de manière fort plaisante sous la forme de manuscrits inédits découverts après le décès de Singleton, ces histoires nous content les cas incroyables auxquels sont confrontés les deux héros, jeunes gens sympathiques venus s'installer à Londres après avoir traversé l'Atlantique.

Et l'auteur commence très fort: dans "Le fantôme de Baker Street" (10-18, collection Grands Détectives n° 4090), leur première enquête, les deux enquêteurs élucident, à la demande de la veuve d'Arthur Conan Doyle, le mystère de la hantise du 221 Baker Street et des meurtres commis à Whitechapel. Fabrice Bourland nous emporte dans le tourbillon des années 30, mêlant avec bonheur le mystère policier, les références à la littérature fantastique du 19ème siècle et la métapsychique, deux domaines qu'il connaît manifestement fort bien. La solution proposée est fort élégante et ne pourra que plaire à ceux qui connaissent les recherches du Dr Owen et du groupe de recherche psychique de Toronto.

Puis, dans "Les portes du sommeil" (10-18 n° 4091), nous retrouvons nos deux enquêteurs à Paris, menant leur investigation sur les décès de personnes mortes d'épouvante pendant leur sommeil. Projetant un éclairage nouveau sur certains aspects du milieu surréaliste de l'époque, nous parlant de la mort mystérieuse de Gérard de Nerval, le nazisme triomphant assombrissant l'Europe, cette enquête nous emmène dans les recoins les moins connus de l'ésotérisme, nous faisant découvrir les liens entre Montfaucon de Villars, la Fata Morgana et Freud.

"La dernière enquête du chevalier Dupin" (10-18 n° 4207) est un bel hommage à Poe et à Gérard de Nerval, avec un grand clin d'oeil à Lovecraft.

Quant au tout dernier récit paru, "Le diable du Crystal Palace" (10-18 n° 4260), il intègre pour notre plus grand plaisir cryptozoologie, savant quasiment fou, évolution et dévolution en un récit alertement mené, sans temps mort et rempli, une fois de plus, de clins d'oeil fort bien venus, entre autres au professeur Challenger...

Vous l'avez compris, il s'agit là de beaux romans, bien écrits, avec des héros fort sympathiques, aux intrigues passionnantes, mêlant fiction et fortéanisme, qui peuvent être lus aussi bien par les amateurs de simple fiction que par ceux des "sciences parallèles". Une addition bien venue à Sherlock Holmes, Jules de Grandin, le Sâr Dubnotal, Carnacki ou Harry Dickson !
 
Jean-Luc Rivera

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