Super -Cannes
À Éden-Olympia, nouveau parc d'activités high-tech sur les hauteurs de Cannes, une élite de PDG de multinationales, de financiers et de scientifiques venus de tous les pays prépare le troisième millénaire. Harmonie, efficacité, rendement sont les maîtres-mots.
Personne ne comprend pourquoi, lors de ce qui semble avoir été un accès de folie, le brillant docteur David Greenwood a exécuté sept cadres supérieurs et trois otages, avant de se donner la mort. Après le bref émoi causé par le drame, chacun est retourné à ses activités. Mais tandis que Jane Sinclair, la jeune femme médecin choisie pour succéder à Greenwood, prend ses fonctions à la clinique, son mari Paul, contraint au repos après un accident, s'intéresse aux dessous de l'affaire et se laisse entraîner dans l'étrange envers du décor d'Éden-Olympia...
Aux cotés des meilleurs romans de Bref Easton Eilis et de Don DeLillo, J.G. Ballard offre ici la description la plus pénétrante et féroce qu'on puisse lire des rêves terminaux du capitalisme.
La face cachée du soleil
« Estrella de Mar est une enclave touristique anglaise proche de Marbella, un paradis imaginé par des promoteurs à l'intention de riches retraités. Charles Prentice, grand reporter blasé, vient d'apprendre avec stupeur que son |eune frère est accusé d'avoir incendié la villa d'un richissime producteur de cinéma. Dans les ruines fumantes de la » maison Hollmger « ont en effet été retrouvés les cadavres de cinq personnes : le couple Hollmger, leur secrétaire, une bonne suédoise et leur nièce, Anne, morte une seringue à la main.
J.G. Ballard a tôt fait de transformer ce décor en une sorte de Cluedo soumis à une méthode d'investigation radicalement différente de celle d'Agatha Christie. À travers un examen sarcastique de la faune d'Estrella de Mar — psychiatres libidineux, gigolos et maîtres-nageurs écervelés, ménagères cocaïnomanes — il traque les signes d'une décadence patente. Mais aussi, à la façon d'un David Lynch, il entraîne son lecteur par les sentiers d'une exploration métaphysique du vice. »
François Rivière — Libération