Galaxies hors-série la SF belge : deux interviews

Commenter

 Au programme de ce numéro hors-série de Galaxie, intitulé Science-fiction : la filière belge, deux interviews. 

Un entretien avec Alain le Bussy, effectué fin 2006 pour Géante Rouge. 
Extrait : 
Citation:
L'inspiration, c'est quoi, pour toi ? 
Je ne sais pas. Le problème pour beaucoup de gens, c'est qu'ils l'attendent et ne savent pas toujours la saisir lorsqu'elle passe. Dans mon cas, jusqu'à présent, la feuille blanche jadis, l'écran blanc maintenant, ça a un peu l'effet de la muleta sur le taureau : je me jette dessus. 
Et puis, l'inspiration, ça peut se domestiquer. 
Un jour, j'ai pris le bottin téléphonique de Belgique. Aux premières pages, on trouve la liste de tous les patelins, communes et anciennes communes, et j'ai travaillé par jeux de mots. J'ai relevé plus de 170 titres potentiels de nouvelles polar ou fantastique. J'en ai écrit quelques unes pour me distraire : "L'Actrice de Ciney", "La Collectionneuse de Bomal" (une nymphomane), "les Bouchons de Liège", par exemple. Et j'ai encore du stock de titres pour emplir les écrans blancs... lorsqu'ils reviendront. Par exemple, "L'Auteur de Polar" ou "le Recueil de Nouvelles". Ce sont deux patelins qui existent, si, si...


Egalement, une longue interview avec Henri Vernes, le créateur de Bob Morane. 
Extrait : 
Citation:
Henri Vernes, vous n'êtes pas un auteur de science-fiction, vous êtes l'auteur de Bob Morane, qui vit parfois des aventures de science-fiction. Mais d'abord, comment vous situez-vous vous-même par rapport à la science-fiction ? 
Et bien, je dirai d'abord que la science-fiction d'aujourd'hui, je ne m'y reconnais pas. Il y a eu une période intense, tout de suite après la guerre, jusqu'aux années 1980-85. Mais tout a été dit dans la science-fiction. Tous les sujets ont été abordés, et alors au lieu d'avoir une science-fiction populaire, qui raconte une bonne histoire, maintenant c'est fini ! 

Vous pensez que la science-fiction s'arrête avec les auteurs classiques ? 
Bien sûr, et moi je suis de cette époque, et même bien avant, quand ça ne s'appelait pas encore science-fiction, dans les années vingt, trente, ça s'appelait de l'anticipation ! Et là on avait des auteurs assez fabuleux parce qu'on était en plein rêve. On avait Rosny, on avait Gustave Lerouge, on avait - je l'ai toujours - les survivants de l'Atlantide en trois volumes, de Charles Magué, c'était fabuleux. J'ai donc connu les grandes périodes de la science-fiction, mais, après, je trouve que c'est devenu difficilement lisible. Par exemple, Stephen King : ce n'est pas de la science-fiction, c'est plutôt du fantastique, avec des histoires finalement assez quelconques. C'est de la littérature alimentaire, c'est très lu. Mais il n'y a plus rien de nouveau.

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?