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Céleste, ma planète

Timothée de Fombelle ( Auteur), Julie Ricossé (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/01/2009  -  jeunesse
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Céleste, ma planète

Timothée de Fombelle, de nombreux ados connaissent, c’est l’auteur des aventures de Tobie Lolness (La Vie suspendue, Les Yeux d’Elisha), cet être de moins de deux millimètres qui vit dans l’arbre-monde. Auteur également de pièces de théâtre, cet ex-professeur de lettres en France et au Vietnam répond aux exigences du temps en étendant sa production littéraire à destination des collégiens à un registre plus ouvertement écologique.

« Céleste, ma planète » a été diffusé, en 2007, dans la revue « Je bouquine » avant d’être publié chez Gallimard Jeunesse, dans la collection Folio Junior. Il est mis en images externes et internes par Julie Ricossé, illustratrice chez le même éditeur de La Belle et la Bête, La Princesse Grenouille et autres contes, Contes venus de l’Est.

Sauver Céleste

Un garçon frigorifié peine à rédiger sur un cahier trempé le récit de ses récentes aventures. Il vivait avant dans une cité hérissée de tours géantes et il avait décidé de ne plus tomber amoureux. Son copain Briss vient lui rendre des visites d’une nacelle de laveur de carreaux au 140ème étage. Il passe son temps à vider le frigo bien garni. Le héros narrateur a appris à s’organiser seul entre son piano et ses dessins de cartes du monde. Sa mère, toujours à son travail, n’a jamais le temps de s’occuper de lui.

Tout serait bien ennuyeux et triste si Céleste n’était apparue, un matin, dans l’ascenseur qui le menait à l’école au 115ème étage. Il en est tombé amoureux. Mais, pour son grand malheur, Céleste n’est plus jamais reparue. Désespérant de ne plus la revoir, il part à sa recherche, la retrouve et découvre qu’elle est gravement malade. Une maladie étrange, qui lui vaut de dépérir en symbiose avec la planète qui se meurt. Dès lors, il n’a plus qu’une idée en tête : sauver Céleste…

Qui sauvera Céleste ?

Le propos vaut le détour. Le récit est intéressant. Une jeune fille, Céleste, est l’incarnation de notre planète en mauvaise santé. Retour au paganisme ou au polythéisme anthropomorphe (Céleste = Gaia), l’esprit de la Terre (Céleste = le ciel) s’exprime à travers le corps de l’être aimé. Il faut donc soigner et sauver la planète comme on le ferait d’un proche auquel on tient par-dessus tout. Seul le héros anonyme s’intéresse à Céleste, laissée à l’abandon au 330ème étage. Et c’est dans l’indifférence générale qu’il fera lancer par Briss un courriel à neuf milliards d’humains pour les alerter sur l’état de santé de la planète.

Un récit didactique, dans l’air du temps, où les hommes ont édifié des cités Babel qui défient les dieux. Un récit qui se termine bien. Le message email a été entendu. Les hommes ont fait attention à la planète et, moyennant une retraite frigorifiante, Céleste s’en tire. L’optimisme final est un peu tiré par les cheveux. On a le sentiment que l’auteur s’est un peu fait violence et qu’il n’aurait pas abouti à une telle conclusion (plutôt bancale) s’il avait suivi sa pente naturelle.

Dans un style clair, le propos est celui d’un adolescent, avec des phrases courtes, un vocabulaire volontairement restreint. De l’action, de la réflexion, de l’amour. Des évocations flash (L’Amazonie : l’adieu). Petit clin d’œil orthographique : les noms des tours commencent avec un point d’exclamation.

Les dix-onze ans n’ont aucune difficulté pour aborder le texte : les illustrations noir et blanc sont explicites et abondantes. Les visages sont curieusement affûtés et les nez allongés. Est-ce parce que les humains ont changé de forme ou est-ce un effet de style ? Le lecteur penche plutôt pour un dessin relativement approximatif. Seule la couverture, en couleur, semble bien maîtrisée. On regrette que les illustrations intérieures n’aient pas été en couleur…

Mea culpa et message direct à la génération des lecteurs : occupez-vous de la planète, prenez-la en main car vos aînés l’ont trop maltraitée et ne sauront pas le faire (la mère laisse le héros se débrouiller seul et lorsqu’il l’appelle à l’aide, elle n’apporte pas la réponse nécessaire). Une lourde responsabilité confiée au lecteur…

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