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ITW Audrey Petit sur Orbit
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ITW Audrey Petit sur Orbit

Actusf : Concrètement, quelles sont les grandes lignes de ce projet ?
Audrey Petit : Lancer en France un label dédié aux littératures de genre, science-fiction et fantasy, travailler main dans la main avec des équipes anglo-saxonnes expérimentées, aussi professionnelles que passionnées, et faire en sorte que les titres et les auteurs publiés sous le label trouvent un large public.

Actusf : Comment est née l'idée de ce projet ? Pourquoi avoir voulu créer Orbit France ?
Audrey Petit : Hachette souhaite développer et soutenir la fantasy et la science-fiction. Or pour que ces genres puissent s’épanouir et être aisément et immédiatement identifiés au sein d’un groupe qui publie par ailleurs et avec succès tout autre chose (de la littérature générale, des fictions jeunesse, du tourisme ou des manuels scolaires, entre autres), il nous a paru important de créer un label destiné à les accueillir. C’est aussi une manière d’assurer aux ouvrages une bonne diffusion, et de donner aux auteurs les moyens de trouver le plus large lectorat possible. Orbit sera au sein du groupe un espace privilégié de déploiement pour les littératures de genre. Ce label du groupe est prestigieux et reconnu sur le marché anglo-saxon : premier au Royaume-Uni, fort d’un catalogue d’auteurs impressionnant, il réalise à lui seul presque 1/4 du marché. Il était donc naturel et logique de décliner l’aventure en France.

Actusf : Comment définir cette maison d'édition ? Quelle est sa ligne éditoriale ?
Audrey Petit : Fantasy et science-fiction, au sens large. Je crois qu’il n’est pas inutile d’insister sur le fait qu’Orbit est un label, et non une collection. C’est important, car cela signifie que les auteurs et les univers préexistent à la charte graphique ou à la ligne éditoriale. Autrement dit, chaque univers, cycle, auteur est traité comme une marque, pour lui-même, l’idée étant de donner ainsi à chacun le plus de force et de visibilité possibles. Format, couverture, présentation accompagnent véritablement le roman.

Actusf : Est-ce que ce sera la même en France ? Qu'y aura-t-il dans cette collection ? Vous reprendrez tous les titres anglais d'Orbit ?
Audrey Petit : Le marché français n’est pas exactement le même que le marché anglais, lequel est lui-même un peu différent du marché américain ou du marché australien : par exemple Orbit Australie publie pour le moment des auteurs exclusivement australiens et néo-zélandais. De la même façon, Orbit US et Orbit UK adaptent chacun leur planning à leurs envies et à leur marché. Je ferai la même chose en France. Aucune contrainte de publication, donc, mais plutôt la chance formidable de travailler et d’échanger avec des gens passionnés et passionnants, et celle d’avoir le choix parmi les différents genres et les langues...

Actusf : Combien de titres allez-vous publier par an ? Y'aura-t-il des auteurs français dans la collection ? Et si oui peut-on imaginer un chemin inverse et des traductions pour Orbit Angleterre par exemple ?
Audrey Petit : Le lancement du label se fera à l’automne avec 7 titres. Le nombre de publications doublera, grosso modo, en 2010. Quant aux auteurs français, pourquoi pas ? Ce n’est pas prévu pour 2010, mais ce n’est pas exclu pour la suite... Orbit à l’étranger publie très ponctuellement des traductions de langue étrangère. Le chemin inverse est donc envisageable, même si c’est quelque chose qui est peu pratiqué en général dans le monde anglo-saxon.

Actusf :  Orbit publie de la science fiction et de la fantasy. Allez-vous tout mettre dans une seule et même collection ?
Audrey Petit : Oui, puisqu’il n’y a pas de... collection ! On aime beaucoup, en France, la notion de collection, avec une charte graphique très précise, une police, un corps de caractère, une couleur, un format, etc. Ca permet de s’y retrouver, c’est commode et les éditeurs y sont généralement attachés. Mais ça peut aussi être très contraignant. Orbit, au contraire, postule que chaque cycle/série/roman possède son tranchant, ses lignes de force et son univers, et que si l’on est suffisamment clair avec le choix de la couverture, le titre, la 4e, l’auteur, le lecteur peut choisir librement et en toute connaissance de cause. Seul le logo Orbit, signe du label, sera présent sur le dos.

Actusf : Il y a des grands noms dans le catalogue d'Orbit (Aldiss, Stross, Brooks, Ruckley...) et on imagine qu'on les retrouvera dans la version française.
Audrey Petit : Les futurs grands noms. Car sauf exception, il n’y a aucune raison pour que des auteurs déjà publiés par d’autres, et généralement fort bien, ne continuent pas chez ces éditeurs... En revanche, chaque année apporte de nouveaux grands noms, et Orbit a évidemment vocation a les publier en France.

Actusf : Mais est-ce qu'on découvrira également des auteurs inconnus ou peu connus chez nous ?
Audrey Petit : Oui ! C’est même tout le sens du label et de son arrivée en France : faire découvrir les nouveaux talents, ouvrir l’horizon fantasy et science-fiction avec de nouveaux univers et des histoires inédites. Ce sera précisément le cas avec les parutions de l’automne, idem pour 2010.

Actusf : Comment va se faire le lancement ? Quand et avec quels titres ?
Audrey Petit : Le lancement aura lieu à l’automne : 4 titres seront disponibles le 7 octobre en librairie, 3 autres début novembre. Parmi eux Graceling, qui a déjà été vendu dans 17 pays alors qu’il est paru seulement à l’automne dernier aux Etats-Unis ! Kristin Cashore est un jeune prodige de la fantasy, et je vous conseille chaudement la lecture de son roman... Il y aura également le fameux et très attendu Elantris de Brandon Sanderson, dont la sortie a été repoussé pour le lancement d’Orbit. Brandon Sanderson est l’auteur qui monte actuellement en fantasy, ses titres sont des bests et Elantris propose une histoire d’amour et de mort qui m’a beaucoup touchée. L’Epée des ombres est le cycle le plus radical et le plus âpre de J.V. Jones, publié par Orbit US et UK, un best aussi, comme tous ses cycles, avec une gestion de l’émotion impressionnante. Stephen Lawhead est un maître du genre, ses romans ont été traduits dans 21 langues. Le cycle du Roi Corbeau, paru il y a peu en Angleterre, fait renaître la légende, revivre les aventures de Robin des Bois... Errol Flynn ou bientôt Russell Crowe sous la direction de Ridley Scott... Avis aux amateurs ! Quant à Mark Chadbourn, publié par Gollancz en Angleterre, c’est un auteur depuis longtemps reconnu et acclamé là-bas... Il était temps qu’on découvre en France L’Age du chaos, un thriller fantastique qui mêle magie et pop culture dans notre monde actuel.

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