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La Mer des Songes

Pascal Quidault (Illustrateur de couverture), Anaïs Cros ( Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 24/01/2013  -  livre
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La Mer des Songes

Anaïs Cros, auteure de fantasy,  a écrit plusieurs romans d'aventures sombres tel le cycle des Lunes de Sang (en trois tomes), dont les personnages principaux peuvent faire penser à une (bonne) transposition heroic fantasy de Sherlock Holmes et du Docteur Watson ( Watson en nain, si, si...).
  
La Mer des Songes est son dernier roman, si l'on peut dire.
 
En effet, ce récit a été édité une première fois aux Éditions Atelier de Presse en 2008. Malheureusement, l'éditeur ayant mis la clef sous la porte en décembre de la même année, la parution est restée confidentielle, de l'aveu même de l'auteure.
 
Force est de constater que ce récit a su convaincre une nouvelle fois, car quelque peu remanié, il vient tout juste d'être réédité par Midgard.
Il est également disponible en format numérique depuis le 24 février. 
 
Une bien triste enfance
 
Comme nous nous le dit Ésope (philosophe grec) : « Les malheureux se consolent en voyant plus malheureux qu'eux. »
 
Ça doit être pour cela que Théo, 12 ans, pleure comme une fontaine, de jour, comme de nuit.
Quotidiennement : entre la solitude de l'école, un père violent, une mère effacée ET ses cauchemars nocturnes qui l'amènent à mouiller son lit, il ne connaît personne de plus malheureux que lui.
 
Poussé par le désespoir,  il s'enfuit...
 
De Charybde en Scylla
 
Après quelques menues péripéties, Théo se retrouve enlevé par un personnage aussi sombre que mystérieux, dont l'humanité semble avoir disparue, remplacée par un cynisme grinçant.
 
Spectre, dont on ne sait s'il est vivant ou mort, va nous mener à travers le pays de Cauchemar ; sur le dos de son cheval carnivore, au sein d'une réalité parallèle bien sinistre...
 
Il réserve à Théo une fin assez atroce et ne s'en cache pas. Le garçon va tenter, comme il le peut, de s'échapper. Mais pour aller où ?  
 
Une ambiance particulièrement réussie.
 
Plus glauque que Cauchemar, tu meurs.
 
Anaïs Cros arrive à nous plonger dans un monde angoissant, à l'image de la ville de Carnaval, dont la spécificité est d'organiser tous les supplices ordonnés au pays de Cauchemar.
Est-ce pour cela que tout le monde se doit d'y porter un masque noir, sous peine de quelque chose de si terrible, que personne ne puisse en parler ? 
 
Avec moult détails (rien ne vous sera épargné), on s'y croirait. Un peu trop parfois (brr), mais on en redemande...
 
Un anti-héros attachant... ou pas ?
 
Pauvre Théo, qui va apprendre à ses dépens que le passage à l'âge adulte est parfois encore plus dur qu'il n'y parait. Même les femmes, qui pourtant sont source de fantasmes et de désir dès les prémices de l'adolescence... Ça fait mal.
On se prend à souffrir pour lui, ses mésaventures attisant l'empathie bien plus d'une fois.
Mais justement :
 
Achevez-le s'il vous plaît...
 
Sérieusement ! Que n'ai-je prié pour avoir un revolver, que dis-je, une simple barre à mine sous la main ! Afin de pouvoir abréger les souffrances du jeune Théo (pas Werther, mais niveau du moral, nous ne sommes pas loin).
 
Je le trouve beaucoup trop "agit" dans l'ensemble, mais vu le retour de boomerang (à clous) de ses initiatives...
 
Je me suis d'ailleurs surprise à rire lors de moments particulièrement terribles. Nonobstant le/la sadique qui sommeille en chacun de nous, je me demande si ce type de réaction était dû à trop... de souffrance ? Soit on n'y croit plus, soit on se protège grâce au rire car c'est trop horrible. Voire un peu des deux. (Freud ?)
 
 
Pour ma part, je conseille ce livre à tous les fans inconditionnels de l'Assassin Royal de Robin Hoob. Vous pensiez que Fitz était le porte-drapeau de la malchance, la souffrance et la flagellation réunies ? Théo l'a battu.
 
Pour les autres, je le conseille également, mais pas avant 15 ans.
Que ce livre vous fasse serrer le cœur de tant d'horreurs ou rire de sadisme, la promenade au pays de Cauchemar vaut le détour.

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